"Il n'y a pas de causes désespérées, il n'y a que des causes désespérantes"!

"Il n'y a pas de causes désespérées, il n'y a que des causes désespérantes"!

"Il n'y a pas de causes désespérées, il n'y a que des causes désespérantes" !!!
Cette phrase je l'ai écrite la première fois au sujet de l'église Sainte Rita dans le XVème arrondissement de Paris, qui depuis quelques années est menacée de démolition. De Paris à Brézins, il y a plus qu'un pas, mais le sujet est le même.

Mais plantons le décor : Brézins, charmant village de l'Isère fut scindé en deux au XIXème siècle, il y eu dès lors, Brézins le bas et Brézins le haut. De ce fait, les habitants "du haut", ont lancé une souscription pour faire construire une seconde église, celle de Brézins le bas, dont on retrouve des documents attestant de son existence depuis le XVème siècle, ne suffisant pas. La nouvelle église est donc construire à la fin du XIXème et celle du bas, agrandie et restaurée. Les années passant et les fidèles étant moins nombreux, seule l'église du haut est restée en activité et celle du bas fermée. Laissée à l'abandon, sans entretient, elle fut désacralisée et est devenue au fil des années un "entrepôt" municipal.

Figure du village pendant des siècles elle est devenue encombrante, donc la municipalité a demandé un permis de démolir. Démolir la mémoire, démolir l'histoire commence à être un sport national dans notre pays.

La raison est toujours la même : l'argent ! Il est vrai que restaurer un bâtiment à l'abandon depuis plus de cinquante ans cela coûte très cher et les petites communes rurales n'ont pas forcément de gros moyens, ça, c'est indéniable et nous comprenons tous aisément que la commune ne peut pas faire face au coût des restaurations. En revanche, notre incompréhension est grande face à cette volonté de démolir à tout prix, sans avoir chercher la moindre solution intermédiaire. Un projet de "reconvention intelligente" , en espace de vie, de culture pouvait peut-être envisagé, mais la encore, peut-être manquerait-il des fonds publics pour mener à bien ce projet, admettons. Mais alors, pourquoi ne pas la mettre en vente à un prix raisonnable pour qu'un particulier puisse en faire une habitation? ou qu'une entreprise privée lui offre la "seconde chance" qu'elle mérite?

En temps normal, je suis assez contre le fait qu'une commune vende aux privés ses biens, mais dans ce cas, c'est une solution palliative à ne pas négliger. Solution qui d'ailleurs rapporterait plus que la vente du terrain nu et qui n'engagerait pas les frais de démolitions qui in fine, seront à la charge des contribuables locaux. Dans ce cas, tout le monde serai gagnant et l'église serait préservée . Soulignons qu'à Brézins il y a un bel aqueduc Romain et qu'il y a de fortes probabilités que l'on trouve sous l'église beaucoup de vestiges et dans ce cas, les constructions probables sur ce terrain seraient impossible ou dû moins, grandement retardées.

Notre déléguée de l'Isère a interrogé le Maire au sujet de cette démolition, celui-ci lui a répondu très aimablement: "Madame, mais nous ne démolissons pas d'église à Brézins".Et oui, bien entendu, comme l'édifice est désacralisé, on ne parle plus d'église, mais de bâtiment municipal . Soit, mais ce "bâtiment municipal", pourrait tout de même mériter un peu d'égards pour "services rendus"???

Une fois de plus, je ne veux en aucun cas qu'Urgences Patrimoine soit considérée comme "empêcheuse de te tourner en rond", mais comme un "médiateur" du Patrimoine. Nous nous sommes permis d'intervenir dans cette affaire pour apporter de façon concrète à la formidable association de défense de "l'église" de Brézins . Ces personnes amoureuses de leur village essaient désespérément de convaincre la municipalité de ne pas démolir cet édifice. Depuis des mois ils n'ont de cesse que d'alerter, d'interpeler les élus locaux, départementaux et régionaux mais leurs appels restent sans réponse.

Il y a quelques mois pourtant, tous les élus de France étaient "vent debout" pour la sauvegarde des églises! Une pétition avait recueilli des milliers de signatures avec pour seul mot d'ordre "Touche pas à mon église". Hélas, cet engouement soudain pour les petits clochers de nos campagnes ne fut qu'un feu de paille......

Peu importe si le sujet n'est plus "à la mode", nous avons décidé que jusqu'au premier coup de pelleteuse, nous essaierons de faire un miracle pour l'église de Brézins le bas, car, si "le Patrimoine ne peut pas lutter, nous, nous pouvons"!

http://www.urgencespatrimoine.fr/

Denis Berteau

Artiste peintre - fresquiste

8 ans

En ce temps de renoncement à notre mémoire votre association chère Alexandra est l'honneur de notre pays .Merci et Bravo pour votre combat contre la "décivilisation"

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