Il y a urgence : lever l'omerta sur la zone euro
L’Europe est l’étrange absente du débat des primaires de droite. Sans doute est-ce seulement l’aveu implicite que la France ne doit ses maux qu’à elle-même. A son refus de procéder aux ajustements qui la rendront fonctionnelle au sein de l’UE.
Par Olivier Passet, Directeur des synthèses Xerfi
C’est un point de vue. Nous avons signé des traités. Il nous reste à en tirer les conséquences en termes d’ajustement interne. Mais c’est un risque aussi. Car les programmes proposés deviennent dès lors la formulation de la facture inavouée des engagements pris jusqu’ici, et que l’on retrouve dans tous les programmes des primaires : réduction du coût du travail, moins d’État, moins de fonctionnaires, retraites moins généreuses, moins d’impôts sur les entreprises, sur les fortunes, et hausse de la fiscalité sur la consommation…. Rigueur et montée des inégalités deviennent consubstantiels de l’Europe.
Ce coût est bien sûr présenté comme transitoire. C’est celui qui nous ouvre les portes du rebond. Or c’est une erreur. La validation implicite de l’axiome européen, tel qu’il est aujourd’hui, ne garantit en rien le rebond de la France et encore moins de l’Europe dans son ensemble. Avec pour sous-entendu, que la France, homme malade, serait l’empêcheur de tourner en rond de la machine européenne.
Ce point de vue est problématique à mes yeux. Pour trois raisons essentielles :
Il faut supposer pour cela, que dans le jeu à somme quasi-nulle de la croissance européenne, l’ajustement par le bas de la seconde économie de la zone euro, n’aurait aucune conséquence sur sa périphérie. Or, c’est très improbable. Il se répercute inévitablement sur les partenaires de la zone. Et il est difficile d’imaginer, que nos principaux concurrents laisseraient rogner leur avantage concurrentiel relatif, je pense notamment à l’Espagne, l’Italie, mais aussi à l’Allemagne, forte de son excédent budgétaire, sans mettre en place une contre-réaction fiscale ou salariale qui annulerait au moins partiellement l’effort hexagonal.
C’est nier ensuite le fait que l’hyper-concentration sur le bassin rhénan des excédents commerciaux de la zone est gravement problématique. Cette asymétrie fait que l’Allemagne tire systématiquement les dividendes de nos efforts, et qu’elle mutualise sur l’ensemble de ses partenaires le coût de ses propres ajustements. Je m’explique. L’hyper-puissance exportatrice et importatrice allemande, a capté par le passé, une large part de nos efforts de relance. Elle capitalise à l’inverse aujourd’hui sur la modération salariale et fiscale européenne, pour renforcer son avantage concurrentiel et son excédent hors Europe. Autrement dit, nos efforts de rigueur deviennent la contribution des peuples européens à l’équation allemande de financement des retraites, comme ils le furent par le passé pour le financement de la réunification.
Le projet européen, tel qu’il se dessine aujourd’hui, offre enfin très peu de chance à la coexistence de 3 grandes économies généralistes. Les deux grandes économies perdantes que sont la France et l’Italie peuvent toujours revendiquer la montée en gamme. Chaque jour qui passe restreint en fait les chances d’un financement de cette montée en gamme. Et tout nous tire vers le modèle espagnol. Autrement dit, valider l’axiome européen, c’est valider un projet productif qui nous conduit graduellement à se concevoir comme une économie complémentaire de l’Allemagne, partie intégrante de son système de sous-traitance low-cost.
Je force ici volontairement le trait. Pour souligner, que le silence sur la question européenne, fait que les programmes proposés à ce jour, quel que soit leur dosage, se condamnent à n’être que des compilations de recettes court-termistes, dénuées de véritable vision politique pour l’économie française.
Expert technique et appui du responsable de service chez ORANO
8 ansIl manque des outils économique et fiscal au niveau de la zone euro pour éviter de faire le dumping entre état. Chaque état joue sa carte indépendamment des autres, il est grand temps de ce mettre d'accord sur la boite à outil économique. La monnaie unique ne suffit plus, il est urgent à passer à l'état suivante. De plus, Il semble que les pays latin sont dans le piège de leurs dettes et non plus assez d'influences pour être audible. A long terme, c'est tous les peuples de la zone euro qui vont payer le prix. Les dirigeants d' Europe et des états sont en train de créer une guerre économique sournoise qui risque de mener à une crise économique et institutionnelle grave avec un retour en arrière comme en 1929... Au niveau des états et de l'Europe, le silence et autisme politique sont concernant.
Chef d'entreprise chez MICKAELONE GROUP (ACID QUEEN) | Marketing, Gestion de personnel
8 ansImaginer le fait que l'Europe puisse être néfaste pour certaines économies de celle ci; c'est oublier que depuis celle ci, il n'y a plus de guerres entre les peuples, l'Espagne est rentrée dans la modernité grâce à l'Europe. Je pense qu'il faut plus de fédéralisme, et plus de temps pour que tous les pays puissent tirer leur épingle du jeu.
attachee de communication chez epevry
8 anseh non elle est bien dans la coulisse : JUPPE elu par le comite bilderberg en 2015, comite de responsables multinat et banques qui dicte les oientations a Buxelles
“La liberté, seule valeur impérissable de l'histoire.” A. Camus
8 ans"La validation implicite de l’axiome européen, tel qu’il est aujourd’hui, ne garantit en rien le rebond de la France et encore moins de l’Europe dans son ensemble". Cela n'est que trop vrai .
Bonjour, merci à vous de ce point de vue, non dénué de bon sens, rappelons en effet que grâce à nos élites, les 2/3 de nos exportations sont réalisés vers l'Allemagne(sic). Par ailleurs si l'Allemagne exporte autant, serait-ce à cause des prix bas qu'elle obtient de ses fournisseurs ? Serait-ce un p^^ale remake de l'économie du III ème Reich ? Notez que dans l'histoire de la France, l'Allemagne à toujours voulue dominer les autres pays européens, à leur dépend ? Auraient-ils à prendre sur leurs erreurs qui les ont menés à la disparition du Saint empire germanique allié de 'empire Austro-Hongrois, qui a été suivi par le départ des luthériens vers les Etats-Unis ? Rappelons-nous encore qu'une majorité d'américains " blanc " d'aujourd'hui , sont le dignes descendants des Allemands émigrés du 17 et 18 ème siècle, serait-ce qui explique aujourd'hui l'arrivée de Donald Trump ¨à la tête du peuple Américain ? Serait-ce la raison pour laquelle les états-Unis désignent l'Allemagne comme le seul représentant de l'Europe? Serait-ce la raison principale de cette mise en coupe réglée des pays Européens dont la France ? Comme à chaque fois il semble que nos " élites " ont bien mieux à faire que se regarder le nombril ? Toutes ces questions pour nous nous aider. Après tout le problème de la France , ne serait-il pas un problème Franco-Français dont certains des facteurs pourraient être l'incompétence, ou la corruption, ou encore la somme de petits calculs politiques qui empêchent la mise en oeuvre des réformes de structure nécessaires et d'actions pourvues de sens pour que la France conserve sa place dans le jeu Européen ?