Imaginez un monde du travail où toutes les boîtes sont honnêtes comme OpenClassRooms !
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Imaginez un monde du travail où toutes les boîtes sont honnêtes comme OpenClassRooms !

Hello Fam, 

J’ai rédigé ce nouveau volet avec Be Honest de Jorja Smith dans les oreilles ! Le sujet s’y colle bien et cela m’a aussi permis d’y trouver un peu de plaisir parce qu’en ce moment, ce sont les montagnes russes de mon côté. La réorganisation de la nouvelle version de la newsletter est plus longue que prévu. J’ai également perdu beaucoup de temps sur des points techniques. Le choix du nouveau nom est un vrai casse-tête, mais je continue de travailler dur pour vous offrir un contenu de qualiteyyyy. 

Dans mon méli-mélo, cela fait plusieurs jours que je dois vous parler d’OpenClassrooms, la plateforme de formation en ligne qui a retenu mon attention. Son cofondateur, Pierre Dubuc a annoncé sur LinkedIn un plan de départ qui concerne 25% de ses effectifs. Sacré coup dur ! 

En effet, après la déferlante de licenciements aux Etats-Unis et UK, la France n’échappe pas à la vague de suppressions de postes : Payfit, Lyft, Stripe, Snap ou Shopify etc.

Vive l’authenticité 

Pourquoi se pencher sur le cas OpenClassrooms ? J’ai trouvé l’approche de Pierre Dubuc authentique, une denrée plutôt rare dans l’écosystème et sur LinkedIn, le temple de la réussite. 

De manière assez factuelle, l’entrepreneur retrace une période compliquée. “Les derniers mois ont été difficiles : les années Covid ont provoqué un mouvement d’adoption massif de la formation en ligne, nous avons quadruplé nos ventes entre 2019 et début 2022, et avons dû recruter beaucoup de nouveaux collaborateurs pour offrir un encadrement pédagogique de qualité à l’afflux continu de nouveaux étudiants”, peut-on lire. 

Au-delà d’une fausse impression de “back to normal”, la santé économique des entreprises post-pandémie reste encore fragile. “Entre le retour à la normale post-Covid et le fléchissement de la croissance en 2022, OpenClassrooms comme l’ensemble des entreprises de l’edtech a dû s’adapter à une situation nouvelle”, indique Pierre Dubuc, qui profite également de cette tribune pour remercier ses collaborateurs.

“Après tout ce que nous avons construit ensemble, je ne peux qu’exprimer ma gratitude à l’égard de cette équipe, tant aux personnes qui partent et qui ont tant contribué, qu’aux personnes qui restent et qui vont continuer à construire le futur d’OpenClassrooms. Merci à toutes et à tous”, écrit l’auteur. 

En lisant cette tribune au fond de mon canapé, j’ai trouvé intéressant sa manière de prendre la parole et d’oser partager avec franchise la réalité du business et de ce qui se passe en interne. 

Oui, on peut parler d’origine ethnique au taff ! 

OpenClassrooms n’en est pas à son coup d’essai. En octobre dernier, l’edtech avait déjà misé sur la transparence en dévoilant ses chiffres internes sur la diversité, un point trèèèèèès sensible dans les entreprises françaises, encore très timides sur la collecte de la data sur les sujets DE&I. Avec cet audit réalisé par Mozaïk RH, un cabinet spécialisé sur la diversité, OpenClassrooms a osé compter l'origine ethnique, sociale, en passant par les questions de genre et d'orientation sexuelle de ses salariés.   

Alerte ouin-ouin. En France les statistiques sont encadrées, mais avec un peu de bonne volonté, il est possible de récolter de la donnée. Comment piloter une stratégie sans indicateur ? 

Voici ce qui est interdit selon l’Insee. La réalisation de traitements de données à caractère personnel faisant apparaître directement ou indirectement les origines raciales ou ethniques des personnes. L'introduction de variables de race ou de religion dans les fichiers administratifs. Cela vaut pour le répertoire d'identification des personnes physiques. En, la récolte de données anonymes par un cabinet externe permet d’avoir des éléments factuels pour éviter d’avancer à l’aveugle. En France des acteurs comme Mixity font un gros travail sur le sujet. 

Pour en savoir plus sur les motivations de l’entreprise, nous avons échangé avec Audrey Yvert , Head of Impact, chez OpenClassrooms

Quelle a été votre ambition avec cette enquête interne ? 

Pour devenir une Bcorp, nous avons beaucoup travaillé sur les sujets de diversité et d'inclusion. Et pour mettre en place les bonnes pratiques, nous n’avions pas envie d’avancer à l’aveugle. Il était important de mieux connaître nos employés pour mieux répondre à leurs besoins. Ces informations nous permettent d’avoir les bons outils de pilotage.

Quels sont les enseignements ? 

Nos équipes ont bien joué le jeu. Nous avons eu un très bon taux de participation de la part de nos collaborateurs. On a eu des éléments sur des questions qu’on n’a pas l’habitude de se poser. On a par exemple découvert que plus de 50% de nos collaborateurs s’identifient à une diversité (géographique, sociale etc.).

Autre point plus surprenant, on a appris qu'il y a des gens qui ont été sujets à des discriminations. Ils ont indiqué qu'ils ne savaient pas comment réagir. À partir de là, notre défi est de se demander ce qu’on met en place pour gérer ce type de situation et de s’assurer qu’on crée un espace pour que chacun puisse grandir. On prévoit par exemple de créer un système d’alerte où chacun peut relayer ce qu’il a subi. 

Qu’est-ce que vous avez mis en place depuis ? 

Après cette enquête, nous avons mis en place un gros travail de sensibilisation avec @Remixt, une plateforme spécialisée sur la diversité et l'inclusion en entreprise. Il y a eu aussi un travail de communication interne pour mettre en avant des profils divers, on a travaillé sur une politique DE&I à 360 et en 2023 on travaille sur une enquête auprès de nos mentors. 

Sur le recrutement, nous avons aussi repensé le contenu des offres d’emploi. Pour être plus inclusif, nous évitons les points sur l’expérience, mais nous réfléchissons plus en termes de compétence. Cela permet de sortir d’un cadre figé et limitant. Nous allons aussi chercher des profils en reconversion. Nous avons aussi travaillé avec un acteur comme 50 In Tech qui nous permet de féminiser nos équipes. Et dans nos formations, une étudiante sur trois est une femme. 

C’est quoi le plus difficile ? 

Se laisser le temps de créer un espace de confiance qui permet d’aborder ces sujets, et de créer des pratiques communes. Le challenge est d’assumer une certaine vulnérabilité et de faire preuve d’humilité pour accepter de faire des erreurs. Il faut se laisser le temps de grandir pour éviter les périphrases et d’enfoncer des portes ouvertes. 

Prendre le temps créer le temps pour aborder ses sujets - créer des pratiques communes - pas de la même manière. Le challenge, comment créer un langage propre autour de ses sujets. Assumer une certaine vulnérabilité. 

Il faut aussi être capable d’accepter la réalité. Aujourd’hui la tech est blanche et masculine avec des profils HEC de 30 ans. Il est important d’ouvrir les yeux sur la réalité et d’être conscient de ses propres biais. Avec ces éléments, on sait déjà ce qu’il nous reste à faire. D’où l’importance de se faire accompagner. Travailler avec un partenaire permet de prendre de la hauteur. La data a par exemple été récoltée par un partenaire externe. Cela peut aider et permet de cocher toutes les cases. Il y a beaucoup de choses qu’on peut faire par soi-même et d’autres qui demandent des conseils.

Make it rain baby ! 

Autre bonne nouvelle dans l’Edtech qu’il ne fallait pas manquer, Marie-Christine LEVET et Litzie Maarek , les deux fondatrices d’EduCapital, le premier fonds d’investissement européen à avoir misé sur le secteur de l’éducation innovante ont annoncé une levée de 150 millions d’euros. 

Ce deuxième fonds compte le soutien du Fonds Européen d’Investissement (FEI) qui, avec le programme Invest EU, investit 25 millions d’euros, et de 80 investisseurs dont les soutiens historiques, Bpifrance, Hachette Livre, Bayard, ou encore ARKEA.

Initié en 2017, avec 45 millions d’euros, le fonds a relevé son défi d’investir dans 21 entreprises européennes à l’instar de 360 Learning, LiveMentor ou encore Simundia et compte déjà deux exits avec Lalilo et Appscho.

C’est intéressant parce qu’en Europe, les femmes sont très peu présentes dans le monde du VC. Seules 15% des femmes VC partners dans les fonds d’investissement européens et elles ont également moins d’accès au capital que les hommes. Pour en savoir plus sur ce sujet, rendez-vous par ici.  

On air

Avant de vous souhaiter une bonne semaine, je vous partage une dernière actualité. J’ai été l’invitée du podcast “Et si nos actions”. En 25 minutes, je reviens sur mon parcours et je partage aussi ma vision sur un monde du travail plus inclusif. Celui dans lequel, nous avons vraiment envie d’aller bosser ! Qui a vraiment encore envie de faire carrière dans des boîtes à papa, hyper traditionnelles ? Aucune tête bien faite. (J’espère en tout cas 😂). 

J’ai hâte de lire vos retours.

À très vite.

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