Immobilier 2.0, des immeubles empathiques : on y est, le SIMI 2016 en est le témoin !

Vous êtes nombreux dans mon réseau à faire partie de ce merveilleux secteur de l’immobilier. Comme moi, vous avez certainement été taquinés par votre entourage : « ce n’est pas un secteur moderne, moderne…vous êtes à l’abri de la digitalisation ! ». Et bien, n’en déplaise aux réfractaires, le SIMI 2016 est le témoignage de la formidable mutation de notre secteur. La mutation en « immobilier 2.0 » est radicale…ou disruptive pour reprendre le mot clé du salon SIMI 2016.

Ce n’est pas simplement une incroyable amélioration de nos immeubles grâce aux apports techniques comme la connectivité des objets ou la domotique. Cet aspect existe depuis toujours avec tous les excès possibles lorsque les améliorations ne sont guidées que par une approche produit, comme le décriait avec bonheur Jacques Tati dans son film Play Time. La mutation est bien plus profonde car insufflée par la demande des utilisateurs : de nouveaux usages s’imposent aux donneurs d’ordre traditionnels qui doivent adapter leurs offres ou…être appelés à disparaître.

Comme le souligne le cabinet ARP-Astrance (www.arp-astrance.com), ces changements concernent l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur : le développement (big data…), l’offre (économie collaborative…), le financement (crowdfunding…), la commercialisation (visite virtuelle et augmentée par www.leaseo.fr/,...), la gestion (property management communautaire…).

L’idée la plus forte de ces mutations est de réinventer les lieux en fonction de l’expérience utilisateur. Prenons trois exemples concrets que le SIMI 2016 a mis superbement en valeur :

1. Dans l’immobilier de bureau, la conception et l’aménagement des lieux de travail subissent une révolution comme en témoigne par exemple l’approche la SNCF dans son expérience des espaces 574 (www.sncf.com/fr/sncf-digital/574). La SNCF réalise un aménagement révolutionnaire des espaces de travail visant la créativité et l’échange avec les start-up pour la digitalisation de l’entreprise publique. Architecture intérieure non rectiligne inscrite dans un bâti rectangulaire, où tout est pensé pour favoriser les échanges et l’ouverture sur l’extérieur. Un aménagement à l’instar de We work (www.wework.com ) qui ouvre son premier centre en France au printemps prochain en mettant en avant l’aspect communautaire de ses centres puisque 50% de ses utilisateurs font du business avec d’autres utilisateurs ! Regus, le pape des centres d’affaires, prend le virage en urgence et a racheté le hollandais Spaces (www.spacesworks.com). Le mouvement de fond est en marche et rebat les cartes propriétaire/locataire en laissant l’utilisateur comme arbitre : Gécina et Icade proposent directement des services équivalents alors que WeWork devient investisseur.

Concernant les espaces de travail plus classiques, la connectivité grandissante des bâtiments permet d’anticiper les besoins de l’utilisateur en fonction de ses habitudes en matière de chauffage, de climatisation, de réservation et préparation des salles de réunions à partir de l’agenda électronique. Ces évolutions techniques conduisent à faire évoluer la gestion des parcs d’immeubles vers une approche plus communautaire.

2. Deuxième exemple, les approches dédiées aux séniors vivent une révolution avec l’explosion du nombre des « résidences seniors » qui accueillent des personnes non dépendantes, population qui représente 95% des seniors de plus de 75 ans. L’image traditionnelle de la « Maison de Retraite » est radicalement différente de ces lieux de vie totalement repensés et dans lesquels les services proposés relèvent de la prestations hôtelières de luxe (www.domitys.fr/vivre/prestations-services/espaces-club). Le leader du secteur (www.domitys.fr) propose un prix d’appel inférieur à 1.000 € par mois. Le fait qu’il détienne 50% du marché prouve l’incroyable mutation en cours du secteur.

3. Enfin, dans le secteur de l’hôtellerie, la traditionnelle chambre classique est ébranlée par celle conçue pour les « Millennials », population de 18 à 35 ans qui représente 20% des voyages internationaux. L’architecture hôtelière y est radicalement repensée avec des chambres plus petites et technologiques (www.yotel.com), modulables pour accueillir des groupes de 4 et + (www.yooma-hotel.com ) et où les parties communes font partie de l’expérience du client (www.okkohotels.com ). Quant à l’économie collaborative, Sébastien Bazin, inspiré par son « Shadow Comex » nous annonce vouloir contrer Airbnb en mettant à disposition les services 7/7 et 24/24 de ses 4.100 hôtels dans le monde auprès des quelques 6 milliards de clients potentiels qui ne sont pas ses clients traditionnels hôteliers ! Les récents développement du groupe dans www.mamashelter.com ou dans www.joandjoe.com prouvent sa détermination à apporter des solutions « customer centric ».

Ces trois exemples illustrent parfaitement que la mutation disruptive vers l’immobilier 2.0 a pour principal objectif de rendre les immeubles empathiques aux utilisateurs / aux consommateurs / aux résidents avec des solutions immobilières en permanence adaptées à leur mode de travail / mode de consommations / mode de vie.