Immobilier et violences : prévenir plutôt que guérir
L’agression d’une directrice d’agence immobilière à Auxerre (Yonne) au printemps dernier a provoqué l’émoi dans la profession. Cette terrible affaire montre à quel point les agents immobiliers peuvent être des cibles faciles. Nous avons enquêté auprès de professionnels de l’immobilier qui nous ont livré leurs témoignages pour tenter de comprendre ce phénomène.
Un dossier réalisé per Marc EZRATI pour la revue L'Activité immobilière (octobre 2019). Illustration : @moniseurkak pour L'Activité Immobilière (octobre 2019)
Illustration : L’agression d’une directrice d’agence immobilière Stéphane Plaza à Auxerre, le 1er mars 2019 a provoqué une vive émotion chez les professionnels de l’immobilier. Ce jour-là, la jeune directrice d’agence se rend à une visite de biens avec un prétendu client. Sauf que ce qui s’annonce comme une visite de routine se transforme en cauchemar pour la jeune agent. L’homme à qui elle donne rendez-vous à proximité du bien en vente la bouscule et l’enlève l’obligeant à le conduire à Blois, dans le Loir-et-Cher, à plus d’une centaine de kilomètres d’Auxerre. Le « client » va alors abuser de la jeune femme qu’il libérera le lendemain sur le parking de la gare de Blois. Inquiets de ne pas avoir de ses nouvelles, les proches et les collègues de la jeune directrice d’agence lancent un appel à témoins sur les réseaux sociaux et alertent les services de police. Tr7s choquée, la jeune femme parvient à prévenir son mari. Prise en charge par les secours puis une association d’aide aux victimes, la jeune femme a reçu le soutien immédiat de Stéphane Plaza, très choqué et éprouvé par cette sombre affaire. Le cas de cette agent immobilier n’est pas isolé. De nombreux professionnels de l’immobilier sont régulièrement la cible de prétendus clients mais véritables prédateurs. Sophie est une négociatrice immobilier Elle a connu il u a quelques mois un traumatisme. « Je venais de rentrer un mandat pour la vente d’un appartement situé à Montrouge, près de Paris. C’était un couple qui venait d’avoir un enfant et l’appartement était devenu trop petit pour eux. Un jour, je suis revenu pour faire un point sur les offres avec les propriétaires mais lorsque je suis rentré dans le logement, il ne restait plus un seul meuble, tout juste un matelas posé dans la pièce principale », raconte la jeune négociatrice, encore marquée. « Seul l’homme était présent dans l’appartement. Quand je lui est proposé de faire un point sur le bloc ménager de la cuisine, il m’a prétexté préféré qu’on en discute sur le matelas. J’ai refusé, le propriétaire est devenu menaçant et s’est précipité pour fermer à double tour la porte d’entrée de l’appartement », poursuit-elle. La jeune femme s’en est sortie avec une grosse frayeur après avoir menacé à son tour le vendeur d’appeler sur le portable de sa femme qu’elle avait enregistré sur son téléphone. « Depuis cette histoire, je ne suis plus rassurée quand je vais en visite », explique-t-elle.