Impacts de la mise en place d’une filière TER BioGNV sur l’emploi

Impacts de la mise en place d’une filière TER BioGNV sur l’emploi

Sia Partners estime un potentiel de transformation de 563 TER diesel au BioGNV en France. Cette activité représenterait près de 16 750 emplois en 2030 et 1,5 milliards d’euros d’activité sur cette même année. Ce parc de TER BioGNV représenterait une consommation de 560 GWh de biométhane soit 1,5% des prévisions de production de biométhane de la filière gaz et permettrait de réduire les émissions de CO2 de la filière TER de 175 000 t/an.

Dans son plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la SNCF prévoit une sortie du diesel en 2035. Parmi les solutions disponibles à court terme, le BioGNV est intéressant sur plusieurs plans : l’adéquation de la solution pour les TER, la rapidité et facilité de mise en place de la filière, l’impact environnemental conséquent et les retombées sur les activités économiques en France. Sia Partners se propose d’étudier plus en détail ces impacts dans son étude.

Une montée en puissance rapide du nombre de TER BioGNV permise par la transformation à mi-vie des TER diesel circulant en France

Sia Partners estime, dans un scénario intermédiaire, que 563 TER pourraient être transformés au BioGNV entre 2025 et 2030 sur un parc composé de 930 TER diesel, soit 61% du parc.

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Les TER ainsi transformés entraineraient la consommation de 560 GWh de BioGNV en 2030, l’équivalent de la consommation de 2 240 bus. Cette consommation représenterait 1,5% de la quantité de biométhane produit en France en 2030, estimée par la filière gaz. La transformation des TER permettrait également une amélioration de l’impact environnemental permettant de baisser de 175 000 t/an les émissions de CO2 de la filière TER, soit un équivalent de 69 000 voitures particulières.

16 750 emplois pérennes et non-pérennes en 2030 qui touchent l’ensemble des catégories professionnelles

Dans son scénario intermédiaire, Sia Partners estime que la filière TER BioGNV représenterait en 2030 16 750 emplois, portés principalement par l’activité d’exploitation et maintenance des TER, qui cumulerait 14 600 emplois.

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En dehors de l’exploitation et de la maintenance des TER, les emplois toucheraient l’ensemble des catégories professionnelles que ce soit les agriculteurs (9%) grâce à la production de biométhane mais aussi les artisans et entrepreneurs (7%), les cadres et professions intellectuelles (17%), les professions intermédiaires (22%), les employés (11%) et les ouvriers (34%).

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Les emplois directs sont répartis sur les territoires présentant un fort potentiel de conversion de leur TER diesel au BioGNV mais également là où les technicentres industriels réalisent la transformation des TER. Le besoin en équipements, biens et services de ces activités permettent une diffusion de l’activité dans le territoire avec des impacts plus également répartis entre les régions sur les activités indirectes.

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Une activité économique bénéfique à l’ensemble des territoires Français et peu tournée vers l’importation

La filière TER BioGNV génèrerait 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2030. Sur cette activité, 1,2 milliard seraient réalisés par l’exploitation et la maintenance des TER. Sur le périmètre direct, seulement 16 millions seraient issus d’importations d’équipements, pour la mise en place des moteurs BioGNV notamment et l’équipement des stations d’avitaillement et des unités de méthanisation.

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  • L’exploitation et la maintenance des TER au BioGNV représente 82% du chiffre d’affaires généré par la filière TER BioGNV, généré à 100% sur le sol français, soit 1,2 milliard d’euros.
  • Sur les 279 millions d’euros d’activité directe restants, seule une faible partie est importée en raison de l’absence, en France, de fabricants de moteurs BioGNV, de kit de transformation de moteurs ou de compresseurs pour les stations d’avitaillement.
  • Les moteurs au BioGNV sont exclusivement fabriqué par l’entreprise allemande MAN, alors que les compresseurs sont fournis par les entreprises italiennes et allemandes.
  • La filière TER BioGNV amène à un recours à l’importation de l’ordre de 27% de l’activité directe.
  • En France, le secteur industriel a recours à 35% d’importations pour répondre aux besoins de production de ce secteur (INSEE 2017).

Une filière appuyant l’argumentation en faveur du maintien de lignes ferroviaires pour la desserte fine du territoire

La performance environnementale et économique des trains BioGNV permettrait d’appuyer les décisions en faveur du maintien des lignes ferroviaires. La suppression des lignes entrainerait un changement de mode de transport pour une partie des personnes habitant ou travaillant dans ces communes. Le changement de transport entrainerait des émissions de CO2 supplémentaires de l’ordre de 91 000 t/an.Par ailleurs, le maintien des lignes permettrait ainsi de sauver jusqu’à 16 000 emplois ferroviaires directs travaillant sur la maintenance des réseaux ferroviaires, l’accueil des voyageurs en gare et l’exploitation et la maintenance des TER.

Enfin, dans les communes rurales, la présence d’une desserte fine ferroviaire permettrait de maintenir une dynamique estimée à 113 000 emplois. Ces emplois se retrouveraient dans les grandes agglomérations faute de moyens d’accès facilité à la commune.

L’atteinte des objectifs de réduction des émissions de CO2 que s’est fixé la SNCF passe par le remplacement des moteurs diesels dans les TER que ce soit par la transformation de ces moteurs ou le renouvellement du parc. La mise en place d’une filière BioGNV apparaît comme une solution pertinente à court terme et à moindre coût pour répondre à ces objectifs. Cette énergie démontre les atouts suivant :

  • Technologie mature prête à être implémentée sur les TER à court-moyen terme
  • Réduction de 86% des émissions de CO2 comparativement aux TER diesel mais également des émissions de NOx et de particules moyennes
  • Réalisation d’une économie de 55% sur les coûts de carburant d’un TER (65 000 euros par an) dépassant les surcoûts de la mise en place de la filière (220 000 euros par TER)
  • Valorisation des résidus agricoles et autres déchets (ménagers, industriels, agroalimentaires…) dans une logique d’économie circulaire
  • Production d’un engrais organique naturel (digestat), co-produit de la méthanisation qui peut être épandu sur les terres agricoles et se substituer ainsi aux engrais chimiques
  • Création nette d’emplois liée à la consommation d’une énergie produite en France pour des moteurs très proches du diesel ne nécessitant que peu de formation pour les techniciens
  • Offre des débouchés complémentaires à la filière méthanisation qui pourrait créer jusqu’à 50 000 emplois d’ici 2030

 

Retrouvez l’intégralité de l’étude sur le site de Sia Partners.

Auteurs de l’étude : Stéphane Radureau, Maria Lee, Arnaud Aymé, Charlotte de Lorgeril

Charlotte de Lorgeril 🍀

Partner / Head of Energy, Utilities & Environment / Climate Analysis Center & Sustainability Global Lead

3 ans

David Beaudlet

Mathieu MOREL

Consultant Energies et Environnement chez Sia Partners

3 ans
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3 ans
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