Importance des vaccinations usuelles durant cette période particulière de pandémie COVID-19
Je viens de tomber sur une publication très récente concernant l’importance de garder en mémoire l’importance de continuer les schémas de vaccinations de routine. Ces vaccinations usuelles gardent toutes leurs importances, comme le montrent la recrudescence d’infections de rougeole au Etats Unis, mais aussi dans des pays européen, tels que le France par exemple.
Les conseils seront également utiles à l'approche de l'automne et de l'hiver pour les vaccinations contre les grippes à Influenza!
JAMA online :
Vaccine Refusal and Measles Outbreaks in the US
Varun K. Phadke, MD; Robert A. Bednarczyk, MS, PhD; Saad B. Omer, MBBS, MPH, PhD
JAMA. Published online August 14, 2020. doi:10.1001/jama.2020.14828
Discussion
Les résultats de cette étude indiquent que les personnes non vaccinées continuent de constituer la majorité des cas d’éclosions de rougeole. Les flambées sont provoquées par l’importation internationale de la rougeole par des voyageurs (principalement des résidents …) qui ont contracté la rougeole dans des pays où la maladie reste endémique et l’ont introduite dans leurs communautés à leur retour. La transmission de la rougeole peut alors être soutenue dans les communautés où la proportion d’individus non vaccinés est élevée. Des études de modélisation suggèrent qu’une population importante et croissante peut être sensible à la rougeole si la couverture vaccinale ROR reste sous-optimale. En outre, dans le contexte de la pandémie de coronavirus de 2019, les systèmes de surveillance de la vaccination ont identifié des réductions marquées du nombre de doses de vaccin contenant la rougeole qui ont été commandées et administrées. Ces changements dans la susceptibilité à la rougeole au niveau de la population présentent un risque pour des flambées futures plus grandes et plus larges qui pourraient avoir des coûts immunologiques et de santé publique importants.
Les auteurs mentionnent ensuite que cette étude comporte plusieurs limites. Mais ils constatent que ces éléments sous-estiment probablement le risque d’éclosions futures compte tenu des hypothèses prudentes concernant l’efficacité des vaccins à long terme, le regroupement, le mélange hétérogène des personnes vaccinées et non vaccinées, et la possibilité d’une couverture vaccinale sous-optimale liée à des catégories non capturées par les taux d’exemptions non médicales.
Ces résultats ont des implications importantes pour la politique vaccinale. Le refus du vaccin n’est pas la seule raison, mais continue d’être une raison importante de la réapparition de la rougeole à l’époque post-élimination. L’importation de rougeole continue à provoquer des flambées de rougeole aux États-Unis, mais la proportion de cas importés n’a cessé de diminuer, ce qui indique la contribution croissante d’une transmission soutenue de la rougeole à l’intérieur du pays.
Les auteurs soulignent finalement que (entre autres mesures) des stratégies de communication et de persuasion fondées sur des données probantes sont nécessaires pour réduire les taux de refus de vaccin aux États-Unis.
Ces conclusions sont certainement aussi valable pour nos pays.