Innover, c’est tenir le cap de la « Grande santé » de l’entreprise : son capital humain
Le constat est là :
« Un tiers des effectifs - soit 37% - des 17 plus grandes économies au monde sont désengagés » révélait ainsi la récente étude Steelcase-Ipsos, qui revient sur la question du travail et du lieu de travail.
Un désengagement qui serait directement lié à la l’insatisfaction vis-à-vis de l'espace de travail précise dans ses conclusions cette dernière étude. Manque de liberté de choix, de contrôle sur l’environnement, peu de diversité dans les espaces, la liste des attentes se fait longue du côté de l'usager.
Du bâti-responsable à l'échelle humaine...
C'est ainsi l’immeuble, du latin immobilis (sans mouvement), qui se voit dénuder de ses habits de la modernité. Et pourtant smart, quantifiable, augmenté d'artefacts multiples pour une consommation moins énergivore, solutions toujours plus attractives comme le Li-Fi (cette technologie de transmission de données fondée sur l’usage du spectre lumineux), ces avancées du bâti-responsable, symboles de la chute d'une société de l'obsolescence, sont autant d'innovations améliorant la qualité de vie des usagers de la ville, des bureaux et enterrant tout "Complexe de Prométhée".
Cette approche était une première brique indispensable à la résilience - cette capacité à s’adapter aux désastres économiques, démographiques et naturels - dont doit faire face la ville de demain.
Mais aujourd'hui, le constat est là : cette vision technocentrée n'est pas suffisante. Loin de là !
Pour ne pas rater le train de l’innovation, reste encore l'édifice le plus important : l'échelle humaine. Car si la « fabrique de la ville » doit réinventer ses structures pour s'adapter aux nouveaux usages et aux défis d'une urbanicité croissante - donnant ainsi à l'immeuble-immobilis les attraits de la mobilité, le système global de santé de l'entreprise, lui, ne résistera qu'avec la résilience de ses occupants.
Tenir ainsi le rythme de la flexibilité, de l'agilité, de l'ubiquité, c'est donc créer des environnements et une culture de l'innovation capables de stimuler et accompagner cette ébullition propre au capitalisme cognitif. Une stimulation qui avec les nouvelles technologies de l'information a aussi son revers : automatisation, saturation informationnelle, oubli du corps...
Aussi, si le point cardinal pour les entreprises c'est la créativité, autrement dit cette capacité de comprendre et produire un nombre indéfini de nouvelles choses, alors sa valeur fondamentale est le facteur humain.
C'est ainsi que d'un bâtiment certifié sous toutes ses coutures (Hqe, Breeam, Leed), il était urgent pour la « fabrique de la ville » de mettre l'accent sur le bien-être des employés.
L'équation est simple : pas d’attractivité sans bien-être, pas de productivité sans un écosystème où l'entreprise devient ce catalyseur d'un état de complet bien-être physique, mental et social.
Le défi est réel ! Et, il a trouvé sa résonance, par exemple, dans les récents mots de la tribune de Fanny Picard, Présidente d’Alter Equity, enjoignant à l’innovation sociale. Dès lors l’entreprise du futur est :
" [...] ce nouvel agent du bien commun dont la politique de la RSE serait ce nouveau point névralgique capable d’augmenter la capacité à attirer, retenir et dynamiser les talents."
... pour des "bureaux-sensibles" ?
Chez Gecina, ces derniers mots se traduisent par exemple avec la première expérimentation pour la France du label Well - cette certification venue des Etats-Unis et gagnant l'esprit atlantique - qui s'axe sur le bien-être des utilisateurs de l'immeuble. C'est le cas de l’immeuble situé au 55 rue d'Amsterdam (Paris 8) d’une superficie de 12 100 m² pouvant accueillir 850 personnes. Les niveaux de performance y seront donc le fruit d’une réflexion sur les interactions entre la santé, le bien-être et l’environnement bâti.
La vision alarmiste d’un futur du travail bouleversé par la technologie – résumée lors du World Economic Forum par une rhétorique autour de l’automatisation – invite en effet à porter plus d’attention au corps et à la physiologie cognitive des personnes.
Espaces diversifiés (fablabs, co-working), collaboratifs, agiles, hybrides et biophiliques, l'entreprise d'aujourd'hui avance. L’idée revient à développer une ingénierie sociale déployée au travers de cadres propices à une écologie de l'attention et à l’intelligence collective et sociale.
Penser le bien-être, c’est ainsi imaginer des « bureaux sensibles », à l’image de la « ville sensible » qui est venue rebattre les cartes de la perception en matière d’urbanisme.
Alors Label Well & "bureaux-sensibles" : futur topspin de l’immobilier tertiaire ?
A la rhétorique guerrière d'un "barbare attaque", naturalisé par les arrivants de la nouvelle économie numérique et développant le mythe d'un travailleur super-héros (agile, responsable et indépendant de tout cadre), il s'agit donc pour « la fabrique de la ville » de répondre par le topspin d’une vision avant-gardiste de la notion de bien-être au travail.