[INSA STORIES] Justine Soulard
Basketteuse professionnelle, Justine Soulard a réussi à mener de pair sa vie de basketteuse de haut niveau avec ses études en génie mécanique.
INSA Rennes - Promotion 2022 - Génie mécanique et automatique
C’est en Vendée, dès l’âge de 5 ans, que Justine Soulard commence sa formidable aventure sur les parquets. Licenciée du club des Essarts, elle sort rapidement du lot. Au point d’être approchée très tôt par le club de la Roche-sur-Yon, qu’elle intègre pour évoluer au niveau élite lorsqu’elle est collégienne.
“J’ai joué mon premier match de Ligue 2 à l’âge de 15 ans, confie Justine. Mais l’idée d’en faire mon métier n’était pas prioritaire.” Fille d’une mère institutrice et d’un père ingénieur, Justine est alors passionnée par les mathématiques. Après son bac scientifique obtenu en 2016, elle opte pour une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE). Mais la balle orange n’est jamais très loin…
« Le coach de l’équipe première de La Roche-sur-Yon (Ligue 2) voulait me retenir mais il y avait peu de choix d’étude sur place et je ne voulais pas courir les déplacements à travers la France. » Notre championne s’oriente alors vers la prépa Maths Sup de Saint-Stanislas à Nantes et intègre le club des Herbiers qui évolue à un échelon inférieur, en Nationale 3.
Le rebond à l’INSA
À l’issue de sa première année en CPGE, Justine préfère se réorienter en 2017 en visant une école d’ingénieurs post-bac. C’est là qu’elle découvre le parcours adapté de l’INSA Rennes pour les sportifs et sportives de haut niveau (SHN). Le rebond parfait.
« Cela m’a permis d’aménager mon emploi du temps avec mes entraînements et mes déplacements, raconte Justine, alors joueuse pour l’Avenir de Rennes (N2). Le fait de pouvoir dédoubler mes années et d’être suivie par un préparateur mental qui était responsable des SHN m’a bien aidé. À chaque fois, il a fallu que je rentabilise tous les moments libres que j’avais. Je n’ai pas pu profiter de la vie étudiante ou m’investir dans une association, mais je ne regrette pas mon choix. »
Comme ses camarades, Justine réalise des stages en entreprise. Chez K-Line, une entreprise qui conçoit, fabrique et commercialise des menuiseries, puis chez Eureka Fermetures, spécialisée dans les volets roulants. Elle apprend, au contact des professionnels mais aussi de ses enseignants.
« Durant notre formation à l’INSA, on nous apprend à apprendre, à résoudre des problèmes, avec humilité. On réalise beaucoup de travaux en groupe. C’est très stimulant de travailler en équipe. J’ai adoré les projets en mécanique et codage car on touchait à tout. »
L’heure des choix
Alors qu’elle envisage de réaliser un semestre académique de mobilité Erasmus au Canada, la crise sanitaire contrarie ses plans. Elle rebondit à nouveau et signe son premier contrat professionnel en région parisienne à l’Olympique Sannois Saint-Gratien (N1) tout en suivant un semestre en distanciel avec l’Ecole Polytechnique de Bruxelles.
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En 2022, quand vient le moment du stage de fin d'études, elle rejoint Louis Vuitton à Asnières-sur-Seine, en région parisienne. Pendant six mois, Justine travaille sur l’amélioration de la productivité du système de pilotage de la ligne de coffret huit montres de la marque de luxe. Elle participe également à la bascule de l’atelier sous SAP, logiciel innovant de gestion d’entreprise.
Dans la foulée de son diplôme, Louis Vuitton lui propose un CDI. Mais la Vendéenne préfère refuser. « Ce n’était pas un choix facile mais, à 24 ans, je me suis dit que je pouvais me le permettre car j’avais assuré mes arrières avec mon diplôme et que je pouvais encore réaliser des choses dans le basket. »
Justes causes
Après une très belle saison à Feytiat (Haute-Vienne) en 2022-2023 en Ligue 2 féminine, Justine est recrutée comme meneuse titulaire et capitaine du club de Montbrison (Loire).
« Je ne me fixe aucune limite, ajoute Justine. Pourquoi pas un jour atteindre la Ligue 1 féminine et disputer des compétitions européennes. Et si je n’y arrive pas, alors j’aurai atteint mon meilleur niveau. Cela demande énormément de sacrifices, je suis loin de mes proches, je ne peux pas vraiment construire une vie stable. Mais pour le moment, ça me convient comme ça. »
Pour occuper son temps libre, Justine s’est lancée depuis février 2024 dans une activité indépendante de créatrice de contenus sur les réseaux sociaux (SLRDJustine). Athlète sponsorisée par Peak, une marque spécialisée dans les équipements de sport, elle est à l’écoute de toute opportunité pour de potentiels partenariats d’influence.
Bien décidée à revenir dans le monde de l’ingénierie à l’issue de sa carrière de basketteuse, Justine n’en oublie pas pour autant des causes qui lui tiennent à cœur, à commencer par la lutte contre les discriminations. « Le racisme ordinaire, je le vis tous les jours, affirme-t-elle. Les réflexions sur mes cheveux, mon origine ethnique, les contrôles au faciès, c’est pénible, on a toujours à se justifier. »
Consciente que la parenthèse des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 peut apporter un écho favorable à cette cause, elle croit fermement à l’impact du sport.
« En tant que sportive de haut niveau et ingénieure racisée, je peux avoir une audience. Je me dois de sensibiliser aussi sur ces sujets-là, au même titre que le sexisme, surtout lorsque l’on évolue dans des métiers et des secteurs très masculins. On ne peut pas avoir l’énergie de se battre tout le temps car ce serait invivable. Mais prendre la parole pour en parler, c’est essentiel. »
Coach professionnel certifé PCC par ICF - Superviseur et Mentor ICF
5 moisMerci au Groupe INSA de mettre en lumière Justine Soulard superbe storie. Une baskettese au grand coeur pour défendre des grandes causes. 🏀🤩🎯🎆