Intégrer le numérique aux Organisations de Jeunesse

Intégrer le numérique aux Organisations de Jeunesse

Que ce soit pour échanger, communiquer, consommer ou même se déplacer, le numérique fait désormais partie intégrante de nos vies. Le secteur des Organisations de Jeunesse n’échappe pas à la règle. Nombre d’OJ ont assimilé les réseaux sociaux à leur mode de fonctionnement et ont compris l’importance d’utiliser ce canal comme moyen de communication. Il est maintenant temps de se demander comment celles-ci peuvent amorcer un virage numérique total afin d’intégrer pleinement les possibilités offertes par ce changement de paradigme à la formation de CRACS.

Le temps du questionnement manichéen sur la dangerosité ou l’utilité de ces nouvelles technologies est révolu. Ces dernières sont présentes et il convient de se demander comment se saisir des fantastiques opportunités qu’elles offrent. A l’heure actuelle, l’enjeu repose sur la manière dont nous allons nous saisir de ces opportunités. Il nous faut donc anticiper et penser demain. N’est-ce pas là le fondement même des OJ ?

Ce développement technologique est une opportunité de et pour la jeunesse. L’intégrer marque une confiance dans l’avenir et les générations futures. La société dans son ensemble travaille déjà à intégrer le numérique à son mode de fonctionnement, pourquoi les Organisations de Jeunesse échapperaient-elles à ce questionnement ? La société est en train de muter vers une intégration pleine et totale du numérique dans ses pratiques et les OJ, ayant pour finalité de former des CRACS, ne peuvent fonctionner en vase clos et ignorer ce phénomène. Il est essentiel que l’ensemble de notre secteur travaille à intégrer de manière réfléchie le numérique à ses pratiques.

Pourquoi ne pas s’inspirer de l’économie de partage et intégrer certains de ses concepts aux pratiques des OJ ? Cette économie de partage s’inscrit dans le cadre de l’économie collaborative qui doit se comprendre comme la mise en commun et le partage de biens grâce au numérique. Elle a une connotation altruiste tout en axant son action sur la notion de bien commun et de convivialité. Pourquoi ne pas imaginer une plateforme sur laquelle les OJ pourraient proposer des biens et services à mutualiser ? Que ce soit des biens immobiliers qui répondraient par exemple à la demande des mouvements de jeunesse pour l’organisation de leurs camps, du matériel, des moyens humains ou des connaissances, les OJ pourraient ainsi proposer leurs services de manière collaborative aux autres acteurs du secteur. Cela renforcerait les liens sociaux entre les OJ mais permettraient également les échanges et le partage entre les OJ de manière horizontale. Bien évidemment, il n’est en aucun cas souhaitable de tomber dans une ubérisation des Organisations de Jeunesse qui provoquerait une compétition inadéquate à notre secteur.

De même, le secteur non-marchand doit pouvoir bénéficier des possibilités offertes par le numérique. Il s’agit d’un secteur professionnel comme un autre et refuser de travailler à l’intégration pleine du numérique et des possibilités économiques qui en découlent, par posture dogmatique, serait une vision totalement conservatrice de la société. Composé d’environ 525.000 travailleurs, le secteur non-marchand, comme les autres secteurs d’activité, a commencé à prendre conscience de l’impact des nouvelles formes de travail engendrées par les bouleversements technologiques, avec par exemple le télétravail. Nous ne pouvons que l’encourager à poursuivre cette révolution.

De même, si l’ensemble des composantes du Secteur Jeunesse intégrait le numérique dans ses pratiques, nul doute que plusieurs apports seraient bénéfiques. Ainsi, d’un point de vue administratif, cela permettrait sans aucun doute une meilleure gestion de bases de données et pourrait faciliter grandement le travail administratif du secteur. 

Pour les OJ comme pour les jeunes, le numérique pourrait également permettre de faire remonter directement des préoccupations de terrain auprès des responsables politiques de manière plus efficace qu’un mode de fonctionnement par commissions.

On le voit, internet est devenu un lieu où s’expriment la démocratie et le débat citoyen. Il a déjà permis aux citoyens de réinvestir la sphère publique et politique mais a également offert un nouvel endroit où débattre et se former. Il est donc possible de travailler la citoyenneté grâce au numérique.

Cela ferait totalement écho auprès de la jeunesse qui a déjà intégré le numérique dans ses pratiques quotidiennes. Il appartient maintenant aux jeunes de pouvoir mobiliser habilement ces outils pour exprimer pleinement leur citoyenneté. N’ayons pas peur de voir le numérique comme un espace où la CRACS Attitude peut se développer et éventuellement former de nouveaux jeunes à la citoyenneté du XXIe siècle.

Il convient donc d’ouvrir le champ des possibles offert par le numérique afin de permettre aux Organisations de Jeunesse de développer et d’amplifier leurs actions au sein de la société. Saisissons-nous des opportunités naissantes pour aborder avec un regard neuf nos missions de formation de CRACS.


Article tiré du Libre² numéro 10

De très beaux projets en perspective! Ne perdons pas de temps!

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