Intellect : Espoir ou damnation de l'humain
- Qu'est ce qui fait de nous les humains des êtres si remarquables qu'on se prend pour les maîtres de la terre ?
- Qu'on a droit de vie ou de mort sur les autres espèces, sur nos semblables et même sur cette noble planète ?
La réponse est aussi simple que banal, c'est ce qui fait de nous des homo-sapiens ou plus simplement des êtres humains. La réponse ne vous vient toujours pas ? C’est notre intellect. Notre intellect fait de nous les êtres les plus évolués, les plus complets mais aussi les êtres les plus stupides. Je vais formuler cette supposition autrement. L'être humain pense toujours au lendemain -au futur- sans trop attacher d'importance à l'instant présent. Il consacre sa vie à bâtir un futur qu'il ne vivra pas. Il est préoccupé à ramasser des richesses qu'il n'aura plus le temps de dépenser (elle la dépensera éventuellement pour se refaire une santé dépensée pour accumuler cette même richesse, quelle ironie !). Il ère dans un cercle vicieux sans fin, sans répit.
Si seulement cette projection vers le futur était aussi désintéressée qu’elle est agressive, on vivra nettement mieux. Non, Cette projection vers le futur est égoïste. Chacun dans sa course de préparer cette retraite éphémère détruit tout ce qui fait de lui un être sublime, sa capacité de sentir, sa sensibilité et son émotion vis-à-vis de l'autre être humain. On produit, on consomme dans une logique individuelle et égoïste et qui se consolide au niveau de la société pour devenir un phénomène de groupe nocif. Ce phénomène de groupe ne fait que conditionner les générations futures.
Ou est-ce que je veux en venir ? L'être humain dans sa course de se projeter vers l'instant t+1, de vouloir toujours plus, oublie de penser à l'héritage qu'il va laisser derrière lui et surtout à qui il va le laisser. Enfin de compte, il laissera une planète bousillée par les marres de pétrole et les terres infertiles à une humanité encore plus avide et plus divisée.
Pour un être aussi sublime que l'être humain, l'intellect est à la fois son plus grand cadeau mais aussi sa plus grande source de détresse. Les autres espèces s’en sortent nettement mieux en se concentrant sur l’instant présent quand on les laisse tranquille bien-sûr, mais on interfère tellement avec mère nature qu’on se prend pour son époux. C’est certainement ce qui prouve que nous sommes moins évolués que nous le pensons. On se prend pour les maitres de cette terre et jugeons ce qui doit vivre et ce qui doit mourir, engageons des guerres pour des frontières qui se dessinent sans cesse depuis l'aube de l'humanité sans qu'un tracé final ne soit jamais éternel. Il serait très intéressant de faire l'analogie de la relation homme/terre avec deux puces sur le dos d'un chien qui se disputent le chien appartient à laquelle des deux.
Si l'intellect est la source de détresse de l'humanité, Son émotivité et sa sensibilité sont sa seule source d'espoir pourvu qu’il leur laisse un jour la charge de le conduire dans sa quête sans fin de ce lendemain.