Israël: l'heure est grave ! Mais pour l'Occident démocratique aussi...

L'attaque vaste, horrible, barbare et haineuse du Hamas, le 7 octobre 2023, et ses suites ont jeté la région dans une spirale de violences dramatiques dont les victimes israélienne et palestiniennes se comptent déjà par milliers. Cette attaque représente une action d'une ignominie totale, organisée et terrorisante, qui s'assimile aux pogroms de la pire espèce.

Je sais. On doit se garder de faire de l'histoire à chaud, et encore plus, dans le contexte compliqué à l'extrême du Moyen-Orient. Mais on peut déjà imaginer au moins quelques éléments qui ont facilité cette situation.

Le gouvernement de Natanyahou, et notamment les quelques extrémistes qui le composent, a fait croire aux israéliens qu'ils étaient en sécurité dans leurs frontières, réduisant de manière très sensible leur vigilence ancestrale. Il s'agissait pourtant du pilier fondamental de la politique israélienne: la sécurité d'Israël, et, à travers elle, la défense du peuple juif. Pourtant, le Hamas a démontré que cette sécurité était devenue une funeste illusion. Il a pu ainsi exercer sa barbarie durant des heures sur une population, désarmée ou peu armée, avant que les troupes israéliennes ne réagissent et n'interviennent. Le carnage obtenu, en moins d'un jour, est éloquent à ce sujet.

Le gouvernement de Natanyahou a aussi endormi ses alliés et même une grande partie du monde arabe concernant la cause palestinienne. Elle leur semblait neutralisée alors que rien n'était réglé, de manière juste et équilibrée, ni en Cisjordanie, ni à Gaza. Les potentats arabes craignent aujourd'hui la réaction de leur peuple devant leur manque de clairvoyance et tout le Moyen-Orient pourrait s'embraser si le problème en reste là, voire s'intensifie à cause de la riposte d'Israël. Les Etats-Unis et l'Europe n'avaient plus la Palestine dans leurs agendas politiques.

L'Occident voit ainsi s'ouvrir un nouveau front de guerre et d'instabilité alors qu'il est déjà très préoccupé et investi dans sa défense, laborieuse et prudente, de l'Ukraine, qui s'affronte à la Russie, pour libérer ses territoires envahis. Le président Poutine doit se frotter les mains. Cette attaque du Hamas ne pouvait pas mieux tomber pour faciliter sa politique agressive et, parfois, aussi barbare, pour reconquérir la grande Russie dont il semble rêver. Les Etats-Unis et l'Europe auraient beaucoup à perdre si la Russie réussissait à faire plier l'Ukraine. Cela voudrait dire que le droit international et la sécurité des frontières n'existent plus. L'instabilité serait alors permanente. Et quel pays serait la prochaine Ukraine ?

Dans ce contexte catastrophique, il y a pourtant un espoir. Israël, ses alliés et les pays arabes sont dos au mur. Il leur faudrait, au plus vite, trouver une solution juste, équilibrée et stable pour respecter les droits des palestiniens, en Cisjordanie et à Gaza, dans toute la mesure du possible. Dans les objectifs d'Israël, l'éradication du Hamas pourrait être remplacée par son affaiblissement définitif, plus réaliste. Au même temps, les exactions contre les palestiniens en Cisjordanie et contre les arabes en Israël devraient être réprimées par les autorités israéliennes avec la plus grande diligence et force, ce qui souvent n'est pas le cas aujourd'hui.

Israéliens et palestiniens, peuples intelligents et cultivés, ont beaucoup à construire ensemble, mais ils doivent pouvoir le faire dans la sécurité, la confiance, et dans la paix.

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