Itinérance en Val de Loire // Étape 1 : Sancerre, de pères en fils

Itinérance en Val de Loire // Étape 1 : Sancerre, de pères en fils

Parce que les journées d’hiver sont longues. Parce que les vraies rencontres se font rares. Et parce que déguster au domaine c'est toujours un plaisir !

Notre petite équipe de sommeliers bordelais* s’est décidée à prendre la route du vignoble ligérien pour retrouver, l’affaire de quelques jours, un peu de réconfort et de convivialité auprès de ses vignerons préférés.

Étape 1 : Sancerre -> Étape 2 : Cheverny et Cour Cheverny -> Étape 3 : Vouvray et Montlouis -> Étape 4 : Saumur et Savennières

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Au cœur du village vigneron de Mainbray, nous frappons à la porte de Pascal et Nicolas Reverdy, domaine familial qui exploite 18 hectares de vignes, concentrées autour de la cave.

Victorien Reverdy, du Domaine Pascal et Nicolas Reverdy, à Sancerre

C’est Victorien Reverdy qui nous reçoit. Son père et son oncle ont replanté la vigne dans les années 90, comme beaucoup de vignerons à Mainbray. Avant cela, la production dans la vallée était plus diversifiée et reposait beaucoup sur l’élevage. Aujourd’hui, la commune semble entièrement dédiée à la production de vin.

Nous démarrons par une petite visite de la cuverie et du chai à barrique. Sont exposées les fameuses ammonites, ces fossiles formant les Terres blanches, l’un des trois grands terroirs de Sancerre. Sur Mainbray, on trouve également les Caillotes et plus à l’Est, les Silex (plus d'info sur les terroirs de Sancerre ici).

Victorien nous guide dans la salle de dégustation, sorte de cuisine de campagne chauffée à la cheminée, où nous commençons par goûter les rouges. La cuvée-phare « Terre de Mainbray » reflète la diversité des millésimes : 2019 est fruité, bien mûr, explosif, quand 2018 rappelle la réglisse, avec davantage de tension et une belle structure du début à la fin. Miam.

Les rouges avant les blancs donc. Nous apprenons qu’avant la crise du phylloxéra, le Pinot Noir dominait l’encépagement du Sancerrois. Ce n’est qu’au 20ème siècle que le Sauvignon a été planté massivement. Le premier décret d’appellation de 1936 ne concerne d’ailleurs que les blancs. Il faudra attendre 1959 pour que les rouges et les rosés soient intégrés à l’appellation.

chai, outils et ammonites de Sancerre

Nous poursuivons avec le rosé (très agréable) puis les blancs. Les deux premières cuvées, millésime 2019, sont intéressantes car situées sur deux terroirs différents : les Terres Blanches (ammonites) et les Caillottes. Dans les deux cas, le nez reste typé sauvignon dans son expression herbacée. C’est surtout la texture en bouche qui varie, avec une belle minéralité qui ressort de la seconde cuvée.

Enfin, nous découvrons « Les Anges Lots » 2018, issue de la plus vieille parcelle du domaine, 100% terres blanches. Le nez reste discret, la bouche équilibrée. Le bois, bien intégré, apporte profondeur et longueur à la cuvée.

Cette dégustation de qualité est rapidement complétée par un casse-croute vigneron. L’occasion de regoûter la gamme en mangeant...

Vignoble de Sancerre, région de Mainbray

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A la sortie du caveau, surpris par la lumière du jour, nous reprenons la voiture, direction le village de Sancerre et les chais du domaine Pierre Prieur et fils. C’est Bruno - l’un des fils de Pierre - qui nous accueille. 

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On saute de nouveau la visite des vignes, situées tout autour du village. La cave est un petit labyrinthe pour celui qui ne connaît pas : on descend, marche, tourne, remonte, monte encore avant d’atteindre la salle de dégustation.

Le domaine a la chance de travailler de magnifiques terroirs de Sancerre. Au total, 12 hectares de blanc et 3 de rouge, en conversion bio depuis l'année dernière.

On se demande s’il est bien nécessaire de commenter chaque cuvée car franchement, tout est bon ! Chacun peut trouver son compte dans les blancs : le terroir des « Coinches », similaire à celui de « Chêne Marchand », apporte fruit et richesse ; les « Monts Damnés » présentent un nez très floral ; les « Silex » sont sur le pamplemousse… Et toujours cette amplitude en bouche, soutenue par une tension saline qui fait saliver, faisant immédiatement naitre l’envie d’en reprendre une gorgée.

Nous finissons avec le « Maréchal » Prieur, tête de cuvée du domaine que nous avons l’immense plaisir de déguster en 2017 et en 1992 ! 28 ans plus tard, plutôt robuste, le vin laisse paraître de légers arômes d’évolution mêlés au citron, sur une trame encore vivace. Merci Monsieur.

Equipe du Wine More Time en visite au domaine Pierre Prieur

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*équipe et anciens du Wine More Time, caviste et bar à vin à Bordeaux

Merci pour cette belle lecture sur nos vignerons du Val de Loire Livia Gonzalves ! A vos verres 🍷

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