J'ai peur

J'ai peur

Je discutais avec un ami il y a quelques jours. Il est séparé depuis quelques mois et il a un enfant âgé de 6 ans. Il a vécu avec sa conjointe 8 ans et il me nomme ne pas avoir eu une peine d’amour, car il savait que la relation tirait à sa fin. Les disputes s’accumulaient et y mettre un terme devenait la seule option. En revanche, il me parle de ses peurs en tant que père séparé désormais.

J’ai peur de ne pas être à la hauteur pour éduquer son fils, car il ressent qu’il a peu d’influence sur lui. C’est le garçon à maman qu’il ajoute.

J’ai peur de lever la voix sur mon fils et qu’il rapporte à sa mère que je ne suis pas gentil avec lui. Je crains qu’il pense que je ne l’aime pas ou moins que sa mère parce que je le réprimande. Qu’on me reproche de vouloir trop l’élever comme un garçon, parce que je ne laisse pas exprimer ses émotions.

J’ai peur de manquer de temps, d’idées et de créativité pour interagir avec mon fils. Je dois travailler pas mal pour me remettre sur pied. Après un grande bouffé d’air, il me dit ; j’ai surtout peur de le perdre parce que j’ai constamment l’impression que c’est un prêt. Une faveur qu’on m’a fait en m’octroyant la garde partagée mais que je ne le méritais pas. J’ai dans mes mains une carte privilège qu’on peut me révoquer sans préavis. Le moindre manquement ou défaut de paiement et je perds mes droits. Je dois constamment faire mes preuves. J’ai peur qu’il aime sa mère plus que moi.

Je me suis reconnu dans son histoire et c’est souvent par toutes cette gamme d’émotions et de questionnements que traversent les pères qui doivent composer avec cette réalité. Je le répète sans cesse, faites vous confiance et sachez que vous donnez le meilleur de ce que vous avez à vos enfants. Jamais on ne pourra vous le reprocher.

Les conflits de séparation ont tellement d’impacts sur les enfants! À la clinique transculturelle, nous constatons les traces qu’ils laissent. Ce qu’on dit aux 2 parents: peu importe votre histoire d’ ex, l’enfant doit être libre, c’est à dire sous aucune influence, d’aimer sa maman tout comme son papa. La vision , le style d’éducation et les valeurs transmises par l’un et l’autre nourrissent l’enfant et en font un être équilibré. Je précise qu’on parle dans le cas de parents qui n’ont pas commis des abus graves sur ces enfants!

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