je suis de cette industrie qui fabrique de la publicité.
L'article de @Laure Bouguen (fondatrice de la marque de cosmétique Hokaran) ici est vraiment bien et intéressant. Mais j'aimerais y apporter un éclairage et ce, depuis le banc des accusés :-) ! éclairage constructif évidemment.
Je suis de cette industrie qui fabrique de la publicité. À lire votre article très orienté pour l'extinction de la publicité, elle est le "mal absolu"! Mais ce n'est qu'un instrument souvent très très mal utilisé.
Pour moi le mal absolu n'est pas la publicité. Mais cette logique court-termiste de tous les services Marketing. Il est là le vrai problème. Ce qui explique cette abondance hallucinante de message, cet hyper-ciblage lunaire et ce harcèlement "commercial". L'avènement de la data donne l'illusion aux marketing (et non à la com ;-) c'est important de préciser) d'avoir des fenêtres de tir fiables. Et plus la data en donne et plus le marketing tire sur ses cibles....
La publicité n'est pas uniquement aux services de ces artilleurs de l'hyperconsommation ! Il y'en a qui sensibilise, il y en a qui interpelle et d'autre qui milite. Il faut aussi juger celles et ceux qui définissent, l'objectif de la publicité et pas seulement celles et ceux qui la fabriquent ou la diffusent. Même si l'objectif est principalement mercantile, ne soyons pas naïf, la publicité peut être le wagon d'un message plus fort et elle doit l'être.
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Prenons : le hijab de running Decathlon qui a fait polémique. Derrière ce produit, la mission de Decathlon de rendre le sport accessible à toutes et tous prend tout son sens. Ne doit-on pas utiliser la puissance de la publicité pour faire passer, aussi, ce message politique ? la publicité sur ce cas n’est-elle pas un super outil pour faire avancer les mentalités ?
C'est délicat de tirer à boulet rouge sur ce dernier maillon de la chaine, qu’est la publicité. Dans les outils mis à disposition pour le développement de vos entreprises, ils ont malheureusement tous leurs vices. Vous dites que 6% de votre CA vient de campagne d'influence sur les réseaux sociaux. Nous nous inquiétons de plus en plus de l'impact qu'a Instagram sur la santé mentale. Dans ce cas devez-vous aussi réfléchir à ne plus utiliser ce canal au risque de participer à la dégradation de notre santé mentale ?
Mes convictions
Spécialités pharmaceutiques à base de plantes & APIs
3 ansLaure, Edouard, vous venez de démontrer qu’il était encore possible d’avoir un débat intéressant sur LinkedIn. 👏👏👏
Fondatrice HO KARAN - direction de création et d’innovation
3 ansBonjour Edouard ! Merci beaucoup d'avoir pris le temps d'écrire une réponse aussi détaillée, ça me touche beaucoup et il est très éclairant. Pour nuancer le propos : à la fin de l'article j'explique que je ne pense justement pas qu'annihiler la publicité mettra fin à tous nos maux. C'est le harcèlement publicitaire que je vise plus directement. Pour moi il faut donc d'abord définir ce qu'est la publicité puis étudier ce qui pourrait être un seuil raisonnable de diffusion des messages pour ne pas tomber dans le harcèlement et l'acrasie. Je ne suis pas psychologue, ni sociologue, ni économiste ni publicitaire. Et je ne pense pas qu'on puisse être juge et parti. Mais comme aucune réglementation n'existe, et que le gouvernement ne semble pas s'y intéresser, je fais comme avec le cannabis/CBD en 2017 : je lance l'alerte et je demande à ce qu'on nous régule. En attendant je ne prétends pas montrer l'exemple, j'expose juste en toute transparence ce qu'on fait pour avoir une base de débat. Je vous rejoins d'ailleurs totalement sur les problèmes de santé mentale liés à instagram qui sont au coeur de ma réflexion. Les 6% de notre CA dédiés à l'influence seront répartis autrement en 2022 avec la création de contenu d'éducation sur le stress.