Je suis une mère indigne qui s’assume

Je suis une mère indigne qui s’assume

J’ai récemment discuté avec une brillante femme d’affaires. Au cours de notre conversation, j’ai appris qu’elle s’entraînait pour un triathlon, qu’elle discutait avec ses ados d’articles lus dans le Wall Street Journal, qu’elle sélectionnait soigneusement ses produits au supermarché afin de leur préparer des repas sains et qu’elle leur apprenait les rudiments de la finance pendant le dîner.

En résumé, elle fait tout ce que je ne fais pas. J’étais épuisée rien que de l’écouter. J’ai beaucoup de respect pour cette femme, mais nous vivons sur deux planètes différentes.

Je suis une mère. Et je travaille. La plaisanterie qui revient le plus souvent dans la bouche de mes enfants est que je suis une mère indigne. Et ça, c’est dans le meilleur des cas.

La liste de mes déconvenues est plutôt longue. Mon fils est entré au collège avec son uniforme d’école primaire parce que je ne savais pas qu’il fallait lui en acheter un nouveau. Je n’ai pas assisté à toutes les activités scolaires (parfois à cause d’une incompatibilité de planning mais parfois aussi parce que je n’en avais pas envie) et j’ai raté chaque année le salon du livre de poche organisé par l’école. Et même lorsque j’essaie de faire de mon mieux, les résultats sont loin d’être concluants. Comme la fois où j’ai réservé des billets d’avion pour ma fille et moi et que j’ai oublié de lui en parler. Résultat : notre petite excursion à Londres est tombée à l’eau car elle avait déjà prévu autre chose.

Et bien évidemment, je n’ai jamais participé à un triathlon. Ni même discuté avec mes enfants d’un quelconque article issu du Wall Street Journal. Quant à leur préparer des repas sains et équilibrés, j’ai encore des progrès à faire.

Ceci dit, j’ai quelques victoires à mon actif. J’ai lu tous les Harry Potter à mon fils, je fais une excellente pâte à tarte et je suis la reine des buffets dînatoires. Je vous assure que mes apéritifs sont dignes des soirées de l’ambassadeur.

Je me suis pourtant posé cette question : est-ce que je suis une bonne mère ? Analyste de formation, j’ai fait quelques recherches pour établir un lien entre les compétences parentales et le bien-être des enfants. Je n’en ai trouvé aucun. Ce qui me rassure c’est de savoir que les mères d’aujourd’hui, qu’elles travaillent ou non, passent davantage de temps avec leurs enfants que nos propres parents, contrairement à ce que démontrent des études scientifiques erronées datant de plusieurs décennies. Et je fais partie de ces mères.

La mienne, par exemple, était mère au foyer. Et pourtant, je n’ai pas le souvenir qu’elle consacrait beaucoup de temps à ses enfants. Pendant nos vacances d’été, elle passait l’après-midi dans une chaise longue, cigarette à la main, à papoter avec d’autres mères, s’interrompant de temps à autre pour nous rappeler de ne pas trop nous éloigner du bord. Et je peux vous dire que ça bardait si, par accident, nous l’éclaboussions. Voilà comment on concevait l’éducation à la fin des années 60, début 70. Et finalement, nous sommes tous (ou presque) devenus des adultes épanouis.

Mon arme secrète pour garder la tête hors de l’eau ? L’humour. Si je casse une assiette avec laquelle je jonglais, j’en rigole. Je me suis rendue compte que cette réaction avait un effet boule de neige sur mes enfants : ils se mettaient à rire eux aussi. En grandissant, cela les a également aidé à comprendre que le plus important n’est finalement pas d’être un parent parfait ni de trouver l’équilibre idéal entre vie privée et vie professionnelle. C’est nettement plus amusant de rire de sa maladresse que de poursuivre la quête illusoire de la perfection.

Ainsi, lorsque des jeunes femmes d’affaires me demandent comment j’ai réussi à concilier vie professionnelle et vie de famille, je leur réponds simplement que je n’ai pas réussi.

Ce billet été traduit en français par LinkedIn. Vous pouvez lire l'article original en anglais ici. L'auteur ne pourra donc pas répondre aux commentaires en français, mais contribue ainsi à la discussion sur ce sujet parmi les membres de LinkedIn.

**************************

A propos de l'auteur :

Sallie Krawcheck est co-fondatrice et PDG d’Ellevest, une plateforme numérique d’investissement pour les femmes. Pour obtenir un accès VIP, inscrivez-vous ici. Elle siège au comité d’Ellevate Network, un réseau mondial dédié aux femmes d’affaires. Son livre, Own It, sera disponible en janvier 2017.

Pour plus d’informations sur Ellevest, société de conseils en investissement enregistrée auprès de l’organisme américain Securities and Exchange Commission (SEC), et les services de conseils financiers proposés, consultez le site Web de la société (www.Ellevest.com) ou le site Web Investment Adviser Public Disclosure du SEC (www.adviserinfo.sec.gov).

 

Charlotte O'Reilly-Verdier

HR Manager @ Valeo | Driving Change, Developing People

8 ans

A happy father or a happy mother working hard or staying at home, whatever as long as you are happy, assuming it. Your children will also be happy. Short moments of good sharing is richer than long times of ignorance. Quality vs quantity.

Mukhtiar Shah

Assistant Private Secretary in a Govt. Office

8 ans

The will power of women in very field must be courage. In this way, their feelings jumps over the corner at the level of successful.

Ça marche aussi pour les papa !! 👍😉

Benoit Granger

Area Manager Asia - Maille International - Unilever France

8 ans

Je suis bien d'accord avec Sallie : c'est bien vain voire néfaste de chercher à être "parfait" ou d'avoir une vie "idéale", car cela revient à se comparer et immanquablement se dévaloriser. On peut avoir des ambitions ou des modèles, mais plus ils sont concrets, pour ils sont supportables et stimulant.

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Autres pages consultées

Explorer les sujets