Jeune HPI, orientation et travail scolaires

Jeune HPI, orientation et travail scolaires

Votre enfant a été diagnostiqué HPI (Haut Potentiel Intellectuel) par un psy assermenté en passation de tests de QI et il se pose plein de questions sur son orientation, sur le sens du travail scolaire demandé, plus largement sur sa place à l’école ? Il marmonne, s’inquiète, procrastine un brin ?

Comment l’aider, notamment en orientation mais aussi sur la motivation pour travailler ?

Je n’irai pas ici dans le détail de ce qu’est un profil HPI, ses capacités intellectuelles et aussi ses vulnérabilités et je n’oublie pas que ce type d’intelligence est un parmi d’autres. Je vais tenter de ne pas surgénéraliser les caractéristiques de ces jeunes HPI que je rencontre au cabinet.

Pour autant, j’ai observé des traits communs que j’intègre dans ma pratique :

A l’école, leur côté cérébral peut être associé à des aptitudes en maths, en sciences plus largement. Mais ça ne dit rien de leurs intérêts vis-à-vis des métiers vers lesquels débouchent les études scientifiques (ingénieur, chercheur). Et puis, et c’est moins visible et moins valorisé malheureusement, nombre d’entre eux ont d'autres aptitudes, telles que la créativité (de par leur pensée dite en arborescence ?) susceptible de les amener par exemple vers l’artistique, le design.

Ils peuvent être très scolaires, respectueux des codes, effacés mais ça peut cacher une insatisfaction latente, couver... Ou dans le rejet manifeste du système, voire l’affrontement. Le décrochage scolaire n'est pas loin.

Enfin, leur manque d’estime d’eux - même, en tant qu'ado, pouvant être renforcé par leur sentiment de ne pas avoir les codes, et leur grande sensibilité bien connue, peuvent les conduire à des « refus d’obstacles » face à leurs choix d’études, à de la procrastination face au travail demandé à l’école.

Dans la vie, ils ont des centres d’intérêts très variés, nourrissant leur besoin de stimulation intellectuelle, ce qui peut les amener à être des « slasheurs », à se lasser vite. Comment alors stabiliser leurs choix, même pour un moment, sur un domaine professionnel ou d’études ? Comment vaincre leur peur de s’enfermer dans un métier ?

Ils ont par ailleurs un besoin de comprendre le Monde et un sens de la Justice élevé, un côté entier. Cela peut induire des envies de s’engager sociétalement, une manière de s’orienter via les valeurs, notamment dans le champs social ou environnemental. Et cela pourrait leur faire oublier qu’aimer un métier, c’est aussi être motivé par son contenu, les activités exercées.

Leur côté entier peut aussi leur faire mettre la barre très haut vis-à-vis de leur future vie professionnelle. Trop haut ? J'observe que ça peut entraîner un délaissement de tous les métiers, ne cochant pas toutes les cases, jamais assez passionnants ou variés.

De plus, ils peuvent avoir un rapport à leur cerveau bouillonnant différent : valoriser leur côté intellectuel, ou au contraire le taire dans des métiers manuels au regard des inconvénients ressentis à trop réfléchir.

Enfin, ils ont souvent des capacités fortes à se comprendre, des aptitudes à l’introspection, parfois intuitives. En orientation, cette facilité à se connaître est un atout. Mais ils expriment aussi, de par leur côté souvent réservé voire introverti, ou de par leurs façons originales de penser, une difficulté à rentrer en lien avec l’autre, ce qui peut leur faire redouter les métiers de collaboration.

 Alors, comment les aider, en tant que parents, profs, coachs ? Quelques suggestions :

Sur le thème de l’orientation :

En les laissant tranquilles. En lâchant sur les attentes de faire une bonne école, ou de trouver tout de suite sa voie. En leur permettant de trouver peu à peu leurs balises, expérimenter, tester, changer d'avis. En étant à l’écoute, confiant, encourageant, nuancé et ...patient. En leur disant qu’ils ont toute la vie pour faire plusieurs métiers qui leur donneront du plaisir.

Sur celui de la procrastination :

En abordant les vertus de l’erreur, qui n’est pas l’échec, en pointant les réussites, en favorisant l’agir et les progrès plutôt que la perfection, en les aidant à acquérir des méthodes de gestion du temps, en les protégeant des sources de distraction. Et surtout, et c’est vaste et pour la vie, en améliorant leur estime d’eux - même (visualisation positive, ancrage de ressources).

 

 

 

 

 

 

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