Journal d'un confinement - Tome 2 - Jour 22

Journal d'un confinement - Tome 2 - Jour 22

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Jour 22 : On me dit que je suis une poule de luxe avec beaucoup de chien, que j’ai une cervelle d’oiseau ou que je suis un peu vache... Je ne me mettrais pas à gueuler comme un putois mais je ne resterais pas pour autant muette comme une carpe : C’est peut-être vrai au fond que j’ai une langue de vipère... Toi non plus, d’ailleurs, tu n’es pas en reste : tu es fier comme un paon, têtu comme un âne ou fort comme un bœuf mais parfois, allez, tu pourrais bien avoir l’haleine d’un phoque...

Drôle de bestiaire. Et étrange manière de considérer les êtres qui nous entourent, en les citant ainsi dans des comparaisons peu flatteuses, voire le plus souvent dévalorisantes et insultantes. L’animal, ce serait donc le pire de ce que nous sommes ?...

Je ne sais pas parler chien, cochon, papillon ou baleine mais j’imagine qu’ils pourraient bien parfois se traiter de la sorte en nous pointant du doigt et construisant les mêmes comparaisons inversées... A moins que nos voisins non-humains ne nous considèrent avec un mélange de tristesse et d’incompréhension, un peu comme on accueille les prétentions lourdingues des adolescents plein de morgue, en se demandant si on aura la patience d’attendre qu’ils grandissent un peu et comprennent ce que c’est que la vraie vie.

A ce détail près que dans ce dernier exemple, la vie de l’ensemble du vivant n’est pas en jeu...

On pourrait peut-être faire évoluer la langue, qu’en penses-tu ?

Patient comme un ours polaire sur le dernier iceberg, stoïque comme un éléphant dans la ligne de mire du chasseur, sage comme un poulet dans le hangar d’un élevage intensif, indulgente comme une tortue s’étouffant avec un sac plastique, aimant comme un chien abandonné au bord d’une route, courageux comme un singe dans un laboratoire d’expérimentation...

Sandra Plantier

Patricia Vinot-Tooze

Executive coaching - Executive advisory - Coaching d'équipe de direction - Superviseur de coachs certifié formation ESQA

4 ans

Ouh ça décoiffe ! Merci pour votre énergie et cette capacité à dire les choses. Si justement. Et le ciel du soir. Le vide sur l'asphalte impeccable. Notre monde en courbe d'interrogation.

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