Justice sociale, ou..?

Justice sociale, ou..?

Avez-vous remarqué
qu’on dit rendre la justice ?
Ils l’ont donc prise ?
Alors on nous fait juger par des voleurs ?
Boris Vian
(Traité de civisme).

Je ne suis pas de ceux qui croient que la justice sociale telle qu’on la décrit de nos jours soit une chose possible voire viable.

Je ne suis pas d’accord sur la théorie disant qu’il faut prendre aux riches pour donner aux pauvres, soit le propre de la justice sociale, cela se ferait sous la contrainte et l’adoption de mesures coercitives dans le pire des cas. Nous savons que trop bien ce qu’il adviendrait, la fuite des personnes et des capitaux voire la recherche de solutions qui ne soient plus conformes à l’honnêteté citoyenne.
Notre histoire contemporaine est bien riche en exemples, ce n’est pas un secret.

Nombreux sont les mouvements qui ont prôné ces changements se sont retrouvés prisonniers de la dualité « le cœur à gauche mais la poche à droite ». L’on sait aussi ce que veulent dire la pseudo justice sociale dite de « salons ».

La justice sociale se fonde en grande partie sur la compréhension et la définition des valeurs qu’une collectivité donnée, apprendraient dès le plus jeune âge.
Tant que le modèle d’enseignement actuel sera essentiellement basé sur l’élitisme et la performance, vous conviendriez que la justice dite sociale n’a pas beaucoup d’espace pour évoluer. L’enseignement est en mal d’existence, à suivre un modèle qui se fonde plus sur les résultats statistiques et démographiques, ou dont les institutions « font tout ce qu’il faut » pour non seulement paraitre au palmarès des 10 meilleures écoles de l’année, mais aussi opérer des présélections des élèves selon les critères qui favoriseraient cette culture. Que dire de l’enseignement privé qui dans ses promotions s’adressant aux parents (ce sont eux qui paient les scolarités) qu’ils mettent leurs enfants dans une école qui atteint ses objectifs, forment les futurs leaders de demain ou qui ouvertement parlent de performance atteinte coûte que coûte, (notez que je n’invente rien, je rapporte certains textes de promotion de ces institution avant la rentrée scolaire).

Nous retournerons les causes des problèmes sociaux et parleront d’injustices jusqu’à la fin des temps. Tant que l’enseignement ne sera pas la source de ce changement humain profond la justice sociale sera et restera une idée idéalisée et régulièrement tenue à l’écart parce que non-productrice de performance et de compétitivité !


Celui qui clame la nécessité de mettre sur pied une justice sociale devrait commencer par la comprendre et non pas simplement l’apprendre dans un livre, mais surtout la mettre en pratique dans son quotidien.

Si les personnes ne sont pas initiées dès leur plus jeune âge à faire la part des choses, il ne leur sera pas facile une fois rendus dans la vie active d’adopter une vraie culture sociale.

On parle d’éliminer la pauvreté et d’éradiquer l’injustice. Je me permettrai ce sourire dubitatif voire même incrédule. Ces thèmes que l’on nous sort lors des campagnes électorales, des promesses qui si réalisées changeraient la face du monde, et puis tout sombre dans les limbes de l’oubli et du déni (poli) des promesses avec pour éternelle excuse que c’est la faute à l’équipe précédente qui a échoué et a caché des vérités…


Le plus triste c’est le silence fort accommodant de l’opinion publique alors qu’elle serait en droit d’exiger des explications.
Soyons réalistes, il y aura toujours des riches et des moins nantis. Le principe est simple, deux personnes à qui l’on donne des outils de travail pourront en faire une source de gagne-pain de différentes manières. Mais par contre là où cela ne va plus c’est quand l’un use de ses acquis pour écraser l’autre, l’équilibre est perdu et l’on parle à ce moment de riche et de pauvre. C’est toujours le retour à l’apprentissage des principes humains de la vie en collectivité : cela se passe inévitablement à la maison et à l’école.

Nous revenons toujours au même point de départ : la maison, l’éducation. Cela m’a toujours paru déplacé ce devoir d’enseigner la matière « éducation civique » (je parle de mon temps des années 60) une matière qui était non seulement le parent pauvre du programme, une petite heure par semaine, mais souvent « hackée » pour les matières scientifiques. Tout le monde acceptait et trouvait qu’une heure de math en plus par semaine c’était beaucoup plus important et utile que lire dans un live d’éducation civique. Ben ! Désolé, nous avons vu où cela aura mené dans certaines places de ce monde.


Cette matière se devrait être au fond dans tout le programme. Son enseignement se ferait dans chacune des études de la vie d’un écolier que ce soit en langue, sciences et arts. Il n’y a pas lieu d’isoler une matière qui ne peut être enseignée qu’à travers le comportement des individus et les gestes concrets appliqués aux études que l’on fait. Je suis certain que les notions de « compétitivité et de performance » prendraient toute une autre signification.


Promouvoir une telle culture c’est aussi promouvoir la culture d’appartenance exclusif envers son propre pays, sa culture collective.

Attendre que les choses changent d’elles-mêmes un jour c’est finalement user d’illusions pour ce conforter dans une certaine utopie. Faire changer les choses ce serait – à mon avis une erreur de syntaxe – il faudrait plutôt dire « changer les choses pour le mieux », prendre une part active dans une telle réalisation.Un peuple qui force le respect des autres nations ne peut le faire que de deux manières : sa force militaire ou sa culture profondément humaine et socialement juste. Cela s’appelle aussi la décence sociale !

À la prochaine,

Michel J.B. – © 2015

Laurent Dinaut

Facilitateur / Marketing relationnel - Soutien & Relation d’aide - TIC

9 ans

Pour parler de justice sociale, il faut d'abord avoir une conscience sociale. Celle-ci concerne forcément toutes les idéologies et tous les partis politiques en vigueur qui en ont chacun une vue très précise du bout de leur lorgnette et empêchent pour leur survie toute autre vision plus large, plus généreuse, plus désintéressée avec un idéal élevé ... Une douce Utopie à concrétiser qui éviterait normalement de se transformer à son tour en idéologie :-o

Felicia Hunt Fournier (Elle/She/Her)

💜 🌈Partenaire d'affaires, Acquisition de talents Corporatif, bilingue / Bilingual, Corporate Talent Acquisition Specialist | causes; Diversité&Inclusion

9 ans

Au plaisir de vous relire prochainement

Felicia Hunt Fournier (Elle/She/Her)

💜 🌈Partenaire d'affaires, Acquisition de talents Corporatif, bilingue / Bilingual, Corporate Talent Acquisition Specialist | causes; Diversité&Inclusion

9 ans

Je n aurais pu trouver les mots justes pour ce dire ! Très intéressant comme article et comme lecture ! Merci a qui de droit pour la réalisation, la contribution et le partage ! Bonne journee

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