KONTINÜUM II

KONTINÜUM II

[Initialement publié le 21 janvier 2020]

Je n’ai jamais beaucoup aimé Paris. C’est un euphémisme, j’ai tout fait pour éviter de m’y installer. C’est pourtant là que j’ai choisi de célébrer début 2020 le presque anniversaire de mon indépendance. Par un colloque. Avouez, j’ai le sens de la fête, non ? 

Et bien, je le referai.

Je reprendrai un OuiGO bondé en période de grève, j’hésiterai encore entre ligne 1 et RER A, j’arpenterai à nouveau les abords de la Défense sous le crachin, parce que KONTINÜUM II, ça valait le coup : un événement pour les professionnel·les du contenu d’excellente qualité et dont on sort rassasié (au moins pour un temps).

Voici un récap tout en subjectivité de cette journée de conférence dédiée au pouvoir des mots.

Espérance

Florence Touzé, Audencia, a ouvert les festivités en nous invitant à interroger le rôle et la responsabilité des professionnel·les du marketing et de la communication. Elle nous a livré sa vision d’un « accompagnement à dire mieux » au travers du concept de communication implicative.

Doute

Les interventions de Virginie Debuisson, Comongo, et Carole Lailler, Docteure en Sciences du Langage, ont mis en lumière, chacune à leur manière les liens existants et à créer entre contenu et données.

Même si la première a fait état d’avancées certaines en la matière, la seconde m’a plutôt confortée dans une croyance bien ancrée : dès lors qu’il s’agit d’un contenu un peu élaboré, la spécificité du cerveau humain reste encore inégalée. Pour reprendre le cas évoqué des interviews : qui mieux que nous pour rebondir sur ce qui est dit, percevoir ce qui ne l’est pas ?

C’est d’ailleurs sur cette capacité d’empathie qu’a reposée l’intervention de Nathalie Rilcy sur l’UX writing.

Satisfaction

Quand Marie Girard, professeure à l’Université de Paris et Product manager chez IBM, a détaillé les spécificités de la communication technique. De la précision, de la rigueur, le tout au service d’une certaine sobriété dans un contexte de fin de la société d’abondance. Efficace, mais avec le sourire !

Émerveillement

Muriel Gani, qui écrit régulièrement pour les Éclaireurs de la Com, a remis l’effet whaou à sa place : pas partout, pas tout le temps ! Soupirs de soulagement dans la salle. Elle a appelé à revenir à l’essence du contenu produit (informer, expliquer, divertir, faciliter) et à une posture d’humilité.

Jalousie

Ou presque vis-à-vis des étudiant·es qui ont accès à ce genre de remue-méninges chaque jour ! Est-ce que je me lance dans un résumé de l’exposé de Michel Olivier, Docteur en philosophie ? Allez… Il a défendu la thèse selon laquelle certains mots (les « sollicitants ») deviendraient, grâce à leur puissance normative, des moyens d’action, même dans des contextes où ils n’ont a priori pas leur place.

Quand vous lancez un petit « mais, que faites-vous de [sollicitant de votre choix : l’éthique, la vérité, etc.] en plein COMEX par exemple 

Optimisme

Anne Vervier, Rédaction Claire, a commencé son intervention par un « Vous êtes prêtes ? ». Quand elle justifie ce féminin de généralisation par la composition de l’audience, cette dernière applaudit. Ouf, on est entre nous.

S’en est suivie une démonstration solaire du fait qu’écrire pour être compris n’est pas simpliste. C’est même la base, au moins pour les écrits dits « utilitaires ».

Un plaidoyer en faveur de la clarté qui rejoint par certains aspects les conseils dispensés par les écrivains qu’Élise Nebout, Les Mots, fait intervenir des écrivains en entreprise. L’« enjeu du langage compréhensible » évoqué par Laurent Riera, directeur de la communication et de l’information de la métropole de Rennes, lors de son franc retour d’expérience, n’est pas loin.

Enthousiasme

Une charte de déontologie a été présentée. Initiée lors de la précédente édition et retravaillée au fil des mois, la version finalisée devrait être diffusée en avril, ce qui permettra de donner plus de visibilité à une approche respectueuse et durable des contenus.

Une belle façon de faire perdurer à travers un outil du quotidien l’esprit de collectif qui se dégageait de ce rendez-vous annuel.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’association Kontnü.

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