L’ère de la Réalité Virtuelle ou la mort du réalisateur ?
Cela n’a échappé à personne que l’année 2016 n’a finalement pas été celle du boom de la réalité virtuelle. Après le rachat d’Oculus par Facebook, on avait imaginé un raz-de-marée qui allait tout renverser sur son passage, submergeant les réseaux sociaux (en contenus) et tapissant les dessous des sapins de Noël (en matériel).
Et puis… Rien. Psschit. Le bide. Vous en connaissez beaucoup, vous, des heureux détenteurs de l’HTC Vive ?…
2017, année de la VR ?
Et puis, finalement, on a senti un frémissement, enfin. Ici et là, des initiatives pour « évangéliser » (brrr, quel terme !) le grand public. Si vous organisez un événement, il est de bon ton de proposer une expérience en réalité virtuelle. Et si le thème touche de près ou de loin l’innovation, cela devient même un incontournable...
Effet de mode ? Et si 2017 était enfin le point zéro. Le début d’une ère où la réalité virtuelle allait changer la donne ?
De quoi je parle ? Ok, c’est vrai, on a déjà tellement essayé de nous en vendre, des «innovations» qui allaient bousculer durablement les lignes... Rappelez-vous la 3D stéréoscopique au cinéma, cette nouveauté vieille de plusieurs décennies… So what ?...
Mais là, c’est différent. Parce que finalement, je ne vous parle pas de technologie. En tout cas pas de technologie comme d’une fin. Avec la réalité virtuelle, c’est bien de narration dont il est question.
La frontière entre spectateur et réalisateur s’estompe
Prenez par exemple les Google Spotlight Stories.
Évidemment, si vous avez des super lunettes VR, l’expérience en est (vraiment) décuplée. Mais juste avec votre mobile tout seul, à bout de bras, ça fonctionne déjà bien. Dans Pearl, ce court métrage d’animation en VR de Patrick Osborne qui a déjà beaucoup fait parlé de lui, on suit le voyage en musique d’un père et de sa fille à bord d’un vieille voiture.
On « suit » ?
En fait, si l’auteur de ce très joli film nous embarque dans SON univers, c’est bien MOI qui choisis ce que j’ai envie de «suivre» dans l’histoire. Immergé à bord de cette vieille berline qui sillonne le pays, je décide si je veux regarder la route ou la banquette arrière, au gré des agissements des protagonistes.
Fini le temps où le réalisateur était seul maître à bord et faisait sa proposition unique aux spectateurs. Avec la VR, c’est maintenant chaque spectateur qui peut se faire sa propre narration, au sein de l’histoire proposée par le réalisateur.
Se faire surprendre par un homme qui accourt derrière l'héroïne avec une tronçonneuse? Pas possible : moi, je l’ai vu arrivé de loin. Finalement, il suffit de jeter un coup d’œil par dessus son épaule !
Mieux ? Moins bien ? Plus riche !
Alors, me direz-vous, c’est vraiment mieux la réalité virtuelle ?
Et si j’ai envie de me laisser faire, moi, par le réalisateur ? Si j’ai envie d’être surpris ? D’avoir peur ? D’être triste ou heureux parce que je me laisse totalement embarqué par le propos d’un auteur.
Est-ce que ce sera encore possible avec la VR ?
Car c’est encore et toujours l’émotion que l’on recherche dans une narration. La vraie question n’est-elle pas celle-ci : est-ce que l’émotion aura encore sa place dans un storytelling co-géré entre le spectateur et le réalisateur ?
Personnellement, j’ai une grande confiance dans la capacité des auteurs à prendre à bras le corps cette nouvelle technologie comme une superbe opportunité d’enrichir encore leur univers. La réalité virtuelle est une porte qui s'ouvre sur un monde entier de nouvelles possibilités d'écriture.
Et je pense également qu’il y aura toujours une grande place laissée à la narration plus traditionnelle, celle dans laquelle on a envie, en tant que spectateur, de s’immiscer dans le monde de l'auteur mais sur la point des pieds, sans déranger, sans interférer avec son storytelling. Cette simple envie de « se laisser faire ».
Est-ce que 2017 sera l’année zéro de la VR ? Je n’en sais rien. Mais la réalité virtuelle est d’ores et déjà un axe de réflexion très enthousiasmant pour tout ceux qui, comme nous chez Upgrade, cherchent à enrichir en permanence les « histoires » qui peuvent embarquer nos messages le plus efficacement et avec le plus d’émotion possible en direction de nos audiences, pour capter leur attention et marquer le plus durablement possible les esprits.
J’ouvre le débat. Vous, que pensez-vous de la réalité virtuelle et de son impact sur la narration ? Sur l’expérience du spectateur ? Sur le nouveau rôle de l’auteur et du réalisateur ?
Vos avis m’intéressent.
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3 sem.Merci Jérôme pour le partage !