C’était courant 2004 : Jacques CHIRAC, Jean-Pierre RAFFARIN et Alain JUPPE (alors à la tête de l’UMP) m’avaient confié la mission de faire le tour de France des fédérations UMP pour préparer, au contact de nos sympathisants et plus largement de nos concitoyens invités à y participer, le grand débat national préliminaire à la rédaction du projet de loi qui, sous la conduite de François FILLON en 2005, allait devenir la loi d’orientation pour l’avenir de l’école.
Et la Commission « Thélot » (du nom de son président), à laquelle j’ai eu l’honneur de participer, rendit un rapport qui fit date intitulé : « Pour la réussite de TOUS les élèves ».
Ce tour de France me conduisit à peu près partout, à commencer par Le Puy en Velay, à l’invitation de mon très cher Président de groupe parlementaire Jacques BARROT. C’est là que je rencontrais pour la première fois son suppléant, jeune, fougueux, au regard explosant d’intelligence, un certain…..Laurent WAUQUIEZ.
Plus récemment c’est au Puy en Velay, hôte de Laurent WAUQUIEZ devenu depuis Député, Ministre, puis Président de Région, que Valérie PECRESSE s’est rendue pour s’adresser aux enseignants et aux français pour leur parler de….l’école.
Le discours fondateur qu’elle a tenu à cette occasion, dont ceux qui le souhaitent pourront obtenir copie auprès de moi, fera très certainement référence lorsque, devenue Présidente de la République, elle demandera à son Gouvernement d’en faire la politique de la France pour engager le nécessaire sursaut de notre système éducatif.
Sans me livrer à la paraphrase, voici ce qu’il faut en retenir pour se convaincre puis convaincre de la nécessité de ce sursaut tout autant que de sa possibilité et des moyens à mettre en œuvre pour y parvenir.
« Là où il y a une volonté, il y a un chemin ». L’adage prend toute sa dimension quand Valérie PECRESSE rappelle les fruits incontestables de la réforme de l’Université qu’elle a courageusement menée et conduite à son terme au début du quinquennat de Nicolas SARKOZY. Les progrès de nos universités, leur traduction par exemple dans l’évolution du « classement de Shanghai », sont des témoignages incontestables de la réussite d’une réforme fondée sur le courage, la confiance, la responsabilité et l’autonomie.
Ces mêmes marqueurs doivent inspirer le sursaut du système scolaire :
- faire confiance à des enseignants mieux considérés, mieux rémunérés dès leur début de carrière et d’autant plus ensuite qu’ils contribueront au développement des politiques locales d’accompagnement vers la réussite.
- des établissements primaires plus et mieux autonomes, avec à leur tête un véritable chef d’établissement (j’avais, avec quelques collègues, déposé une proposition de loi en ce sens qui, malheureusement, n’a pas eu le temps d’aboutir avant…2012).
- une école respectée dans son autorité et des enseignants protégés dans l’exercice de leur liberté d’enseigner. Une école où aucun enseignant ne doit avoir la peur au ventre lorsqu’il s’agit d’évoquer et d’ouvrir l’esprit critique sur des sujets dont la gravité et l’actualité ne doivent pas conduire à les éviter par aveuglement coupable ou crainte de mise en cause. Une école où le respect de la plus élémentaire discipline doit être garantie pour permettre à l’enseignant d’enseigner, à l’élève d’apprendre, comprendre et progresser, et aux plus « faibles » de ne pas être privés de leur droit à progresser du fait de quelques perturbateurs….
- une école qui « met le paquet » sur les fondamentaux que sont la lecture, l’écriture et le calcul – qui sont la base de tout ! – , dès les premières années, et qui s’assure du meilleur niveau possible atteint sur ces fondamentaux à l’issue du cycle primaire.
- une orientation qui cesse d’être le « couperet par l’échec » pour être un parcours positif au long cours de préparation à l’entrée dans un cursus de formation qui permet l’épanouissement et la réussite, et qui conduit à une insertion professionnelle et sociale épanouie.
- la reconnaissance de l’égale dignité des enseignants dits généraux et de ceux, technologiques et professionnels, qui, loin de dégrader le lycéen, peuvent aussi bien lui permettre d’atteindre SON niveau d’excellence.
- la promotion hardie de l’apprentissage comme voie fructueuse et noble de préparation à la vie professionnelle, car harmonieusement répartie entre savoirs fondamentaux et excellence dans leur mise en œuvre concrète.
- une école ouverte sur les réalités d’aujourd’hui et capable d’initier nos jeunes à la faculté d’adaptation devant les nouveautés de demain, par la maîtrise assurée – source de liberté – de la langue française, la connaissance garantie de l’anglais ainsi que d’une autre langue, sans oublier les « langues » modernes en constante évolution qui permettent de naviguer. tous les domaines du numérique.
- un système qui, bien sûr, reste national mais qui s’appuie beaucoup plus sur les potentiels locaux, sur les compétences humaines, sur la capacité à l’initiative et à la responsabilité de tous ses acteurs.
- un système où l’élève reste, bien évidemment, le principal « intéressé » mais où les savoirs, les compétences et l’autorité, source et garantie de toutes les libertés, sont en première ligne des préoccupations pour assurer véritablement l’égalité des chances et l’épanouissement de toutes les différences.
- Tout est certes « prioritaire » aujourd’hui. Mais sans nouvel élan et nouveau sursaut pour notre école, notre capacité à affronter les autres priorités sera dramatiquement freinée.
- Guy GEOFFROY