L'école est finie ...
Depuis la fin du 17ème siècle, une approche « moderne » du vin s’est mise en place jusqu’à atteindre son paroxysme au cours de la seconde moitié du 20ème siècle.
Cette modernité a créé des normes, des concepts, des hiérarchies censés objectiver, du point occidental et contemporain, « la qualité » des vins et donc in fine rationaliser, systématiser voire automatiser leur comparaison.
Ce système a fait « école », formatant toute une époque, en consommation comme en production, et donnant un pouvoir certain aux pays et/ou opérateurs, prescripteurs qui en édictent et en imposent les normes.
Mais alors que ce système (ou « école du vin ») est désormais en crise en Occident, c’est-à-dire a atteint son point de saturation, celui-ci est repris tout en étant ajusté par la Chine, prochaine première puissance mondiale.
De son côté, l’Occident, et notamment la France, adopte progressivement depuis une quinzaine d’années une approche plus subjective et moins objective, bref plus émotionnelle du vin. D’apparence chaotique, cette période devrait déboucher sur une synthèse entre « modernité », dont l’inventaire est en cours, et « archaïsme », nouvelle source d’émotion des occidentaux.
Or, nombreux sont les professionnels chinois qui ont été formés en France ces dernières années et donc sont conscients, voire déjà adeptes, de cette évolution, mais leur marché n’est pas encore mûr pour l’adopter.
Une chose semble sûre : L'école du vin est en train de laisser la place à l’initiation au vin, bref l’enjeu n’est plus de vouloir formater le consommateur, et donc aussi le produit et le producteur, mais de le mettre en quête personnelle à propos du vin.
À suivre.
Journaliste viticole
4 ansBien résumé.
DIRIGEANT FONDATEUR chez TERROIR MANAGER, TERROIR INVEST ET TERROIR BUSINESS CLUB
4 ansCommentaire de Michel Bettane depuis facebook : "La difficulté quels que soient les critères de notation adoptés reste toujours la même : la quantification de la qualité ou de l'émotion ou du plaisir. Bref un univers de nombre qui est celui du prix donc du commerce et pas de la sensation. On ne note pas sur cent un tableau ou un roman! On croit pouvoir noter un repas, une écoute hifi, un vin : comédie humaine ou naufrage du sens?"