L’économie sociale et solidaire en 2018 : seulement un secteur de l'économie ?

L’économie sociale et solidaire en 2018 : seulement un secteur de l'économie ?

L’économie sociale et solidaire est un secteur de l’économie rassemblant startups, coopératives, tiers-lieux, qui est en pleine expansion et qui séduit de plus en plus d’entrepreneurs et de salariés, y compris en région Sud-PACA.

Ce qui les unit ? La volonté de donner une dimension éthique à l’activité économique. Une démarche qui est peut-être en train de faire émerger, par son exemple, un nouveau modèle de société.


Qu’est-ce que l’économie sociale et solidaire (ESS) ?

Quand on entend économie sociale et solidaire, on pense tout de suite aux associations, aux coopératives agricoles.

Mais c’est tout une économie qui repose sur quelques principes :

  • une dimension éthique: l’insertion professionnelle, la lutte contre le gaspillage ou la pollution de l’environnement, une cause de justice sociale…
  • une gouvernance collective, partagée
  • un intéressement et/ou une redistribution des bénéfices avec peu d’écart entre dirigeants et employés
  • une dimension locale, indélocalisable.

En 2017, l’économie sociale et solidaire en France représentait* :

  • 2 372 812 salariés, soit 10,5% de l’emploi
  • 164 077 entreprises.

« L’économie sociale et solidaire démontre qu’il est possible d’entreprendre autrement, de produire et de consommer autrement, en respectant le salarié, le consommateur, le citoyen. »

Claudy Lebreton, Président de l’association des Départements de France, mars 2013

Les coopératives

C’est un des modèles principaux de l’ESS avec les mutuelles et les fondations. Créée à l’origine dans les milieux agricoles au XIXe s. la coopérative permet à des individus, qu’on appelle sociétaires, d’obtenir des économies d’échelles sur :

  • les charges,
  • les locaux,
  • la logistique.

Une coopérative permet également de mutualiser les connaissances, les bonnes pratiques, les informations. C’est un projet collectif en ce sens que les bénéfices sont également mutualisés.

Le Crédit Agricole, la Caisse d’Épargne, Intersport sont des coopératives, et la France est considérée comme la 2ème économie coopérative au monde.


La CRESS PACA

À l’instar de la Chambre régionale de commerce et d’industrie, la Chambre Régionale d’économie sociale et solidaire PACA rassemble et anime l’éco-système ESS dans la région.

Cette structure organise notamment des événements pour la faire connaître. En novembre 2017, la CRESS PACA s’est doté d’un fonds de financement de 15 millions d’euros.


« Redonner du sens » à l’entreprise : juste une mode ?

Pas seulement.

En France, de plus en plus de salariés une image dégradée de l’entreprise. La pénibilité, le manque d’autonomie et le rapport de force en faveur de l’actionnariat, par exemple, sont passés par là.

Les plus jeunes, ceux, qu’on appelle « Millenials » aspirent véritablement à se réaliser en entreprise, personnellement et professionnellement.

“Ils sont plus attachés à leur propre autonomie et à l’épanouissement au travail, qu’à la valeur travail en elle-même. Dans la hiérarchie des valeurs, le sens prime sur l’effort” selon Aurélien Preud’homme, de ViaVoice.

L’ESS permet d’ajouter à l’activité économique une dimension éthique, civique.


« L’économie sociale et solidaire constitue un formidable terreau d’emplois pérennes et non délocalisables. Comme jamais auparavant, nous avons aujourd’hui les ressources et les connaissances pour faire émerger une économie du partage. Ne pas le faire serait inexcusable. Reste à savoir si nos dirigeants auront la volonté et le courage d’agir véritablement et durablement. »

Joseph Stiglitz


Économie sociale et solidaire… on fait de l’argent avec ça ?

Parce que parfois, les chiffres parlent plus que les mots, l’ESS représentait 4,2 milliards € de salaires distribués en 2016.**

Et en région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, elle représente :

  • 16 680 sociétés, dont 14 300 associations, 1 700 coopératives, 700 mutuelles et 60 fondations,
  • 163 000 salariés sont répartis majoritairement dans l’action, sociale, l’enseignement, les activités financières et l’assurance.

Sans parler de l’excellente image des coopératives auprès des consommateurs, lassés des scandales – évasion fiscale, licenciements massifs …- :

  • 91% des français ont une bonne image des entreprises coopératives,
  • et 90% se disent prêts à privilégier les produits issus des coopératives

(source : Let’s go France)


L’ESS : un secteur en passe d’inspirer toute l’économie ?

C’est une question légitime, quand on voit que le think tank Terra Nova propose la création d’un label « entreprise contributive » dans son rapport remis au gouvernement en mars 2018 : aider les entreprises dont les considérations ne se limitent pas aux seules performances chiffrées et quantifiables. En d’autres termes celles également œuvrant pour :

  • le reversement d’une partie de leurs bénéfices dans une association,
  • la prise en compte du bien-être en entreprise,
  • la gouvernance partagée et/ou l’actionnariat des salariés.

L’objectif ? Distinguer les sociétés qui donnent un sens à leur activité, aux yeux des consommateurs et les rendre attractives aux yeux des futurs collaborateurs.

Et le think tank ne s’arrête pas là : il propose également de créer un nouveau statut d’entreprise, sur le modèle de la Société à Objet Social Étendu (SOSE), qui imprimerait dans l’ADN de la société un engagement citoyen, éthique.

 

Difficile de ne pas y voir l’influence discrète des acteurs de l’économie sociale et solidaire et de leurs convictions.

«  L’économie sociale et solidaire est une réalité économique. C’est un modèle d’engagement qui crée du lien et porte les valeurs républicaines. L’ESS innove et recrute des talents, elle n’est pas une économie contre une autre, il faut la libérer. »

Christophe Castaner, novembre 2017, dans les locaux de la CRESS PACA

Lire l'article en entier sur le blog du Centre Amadeus

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