La BCE n’est toujours pas comprise par les marchés
Commentaires de Franck Dixmier , Directeur mondial des investissements obligataires chez #AllianzGlobalInvestors, en amont de la réunion de la BCE du 14 septembre.
Après avoir relevé ses taux à chaque réunion depuis juillet 2022 pour une hausse totale de 425 pb, la Banque centrale européenne n’est plus en mode automatique. Deux options s’offrent à elle : faire une pause ou continuer son resserrement des conditions monétaires.
A défaut d’analyser une forward guidance désormais inexistante, il faut examiner les trois paramètres clés de la fonction de la BCE :
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Nous estimons toutefois que cette décélération de la croissance en zone euro n’est pas encore suffisamment inquiétante pour justifier une pause, alors que les niveaux d’inflation sont encore loin de l’objectif de la BCE. Autre facteur préoccupant pour la banque centrale, la confiance des marchés dans sa capacité à atteindre ses objectifs s’érode graduellement, avec un léger désancrage des anticipations d’inflation (le 5y5y swap inflation est à 2,60 % au 07/09/23).
Le moment est donc opportun pour continuer à resserrer les conditions monétaires, et Christine Lagarde devrait annoncer une hausse de 25 pb lors de la réunion du 14 septembre.
Les marchés ont bien compris le thème « higher for longer ». Toutefois, en priçant une hausse supplémentaire de 25 pb avec une probabilité de 65 % pour cette année, et pas davantage, ils sous-estiment le potentiel de hausse des taux à venir. Les investisseurs ne semblent donc pas préparés à cette hausse, ce qui devrait alimenter la tension sur les rendements observée pendant l’été.