La bienveillance au bûcher...

La bienveillance au bûcher...

Tirez-vous une bûche, nous allons jaser de bienveillance. 

Je voulais réagir à cet article: « La maudite bienveillance... » écrit dans La Presse, le 10 janvier dernier, par la journaliste Marie-France Bazzo. Journaliste que je respecte et qui a parfois des propos coup de poing mais qui portent toujours à réflexion. 

Je dépose le lien juste ici.

Donc, même un peu en décalage, je pense que la réflexion en vaut le coup. Je  voyais le texte circuler sur des plateformes de discussion au sujet du leadership et je pense qu’il est important de prendre deux minutes pour en jaser. Je comprends la réaction de la journaliste en lien avec cette soudaine bienveillance qui est véhiculée un peu partout, au même moment où plusieurs catastrophes font rage autour de nous. En effet, nous en avons besoin de cette bienveillance   « attitude » avec toutes les crises que nous vivons, mais cela ne devrait pas être pris à la légère lorsqu’on parle de leadership. 

La « maudite bienveillance » décriée dans l’article propose une contrepartie limitée et binaire en nous souhaitant « (…) des dents, des griffes, des mots acérés, des mots qui portent, des mots bien utilisés pour faire face aux injustices, ensemble. Et moins de complaisance intellectuelle. » 

Ce type d’article fait sensation, il a du punch c’est vrai et on reconnaît bien la journaliste pour son caractère bien trempé. Il secoue un peu les puces, mais insidieusement, il est plutôt toxique. Dans le cadre ou on occupe une position de leader, si on le place dans un tel contexte, les seules options qui semblent s’offrir à nous sont : être candide, mou et résigné ou alors son opposition radicale; être arrogant et acerbe. C’est ici que je lance l’alarme. Avoir une disposition favorable et avoir de l’indulgence en regard d’autrui ne signifie pas de devoir plier l’échine et de tout accepter de l’autre sans définir clairement et fermement ses propres limites ou celles de l’entreprise.

Ce que l’on véhicule ici c’est que la bienveillance est une forme de mollesse intellectuelle, une posture de résignation versus des dents, des griffes et des mots en caractères majuscules. Qui voudrait être perçu comme un leader mou? Revient-on à la case départ vers une gestion dominante et toxique ? Je refuse d’adhérer à cette vision binaire et limitante. Être un leader bienveillant, c’est comprendre le contexte de ses collaborateurs, écouter, voir les limites et les dispositions de son équipe pour ensuite prendre une décision ferme, ce pour quoi vous êtes précisément dans la position de leader. Diriger, encadrer, orienter, fermement mais avec conscience. Pourquoi des griffes et des dents ? 

Vous n’avez pas besoin de vous imposer par la force, ni par des paroles acerbes. Si vous le faites, vous obtiendrez un résultat temporaire et une collaboration basée sur la peur. Comprendre les limites de son équipe et les mobiliser dans une situation qui sera plus confortable est une stratégie gagnante à court, moyen et long terme. Si vous avez besoin d’asseoir votre position par la force, c’est que vous n’êtes pas légitime, c'est qu'il vous manque des pièces du « puzzle ». Lorsque vous adoptez une attitude bienveillante, vous démontrez votre confiance en vous et en votre équipe ainsi qu’en votre vision. Ne craignez pas de discuter de vos décisions et ne craignez pas que l'on vous remette en question. Vous gagnerez respect, écoute et résultat. 

En bout de ligne, si l'article de la journaliste et ensuite cette lecture vous incitent à la réflexion, ce sera alors mission accomplie. C'est quoi pour vous être un leader bienveillant ? Ce serait d’ailleurs un excellent exercice à faire avec votre équipe dans le cadre d’un cercle de dialogue. De mon côté, voici ce que je vous souhaite : soyez convaincu, soyez libre penseur, soyez conscient de vos responsabilités et de vos privilèges en tant que leader, écoutez votre boussole intérieure et remettez en question ce que vous venez de lire s'il le faut. Soyez bienveillant envers vos collaborateurs, vos clients, vos fournisseurs et vous-même. Je dis ça, je dis rien ! 

Bonne réflexion! 

Source: Image par Joshua Woroniecki de Pixabay Référence Article: La Presse : https://www.lapresse.ca/debats/chroniques/2023-01-10/la-maudite-bienveillance.php Dictionnaire Larousse: https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/bienveillance/9179

Joé Turgeon

Directeur de la formation chez BRIO PAE. Auteur, formateur et conférencier Spécialiste en intervention critique

1 ans

Totalement en accord! A abuser de ces termes: bienveillance, gratitude… on est en train de les démoniser! Pourtant!

Christian Boucher

Directeur des ventes/Teacher/Formateur

1 ans

Superbe texte Magali, effectivement tout n’est pas 0 ou 1, blanc ou noir. Il y a du gris, il y a du sain.

Jean-Francois Vezina

Auteur des Hasards 🪲 Nécessaires, de Danser 💃 🪩 🕺 avec le Chaos, l’Aventure ♥️ Amoureuse et autres livres de Psycho-Philo-Poésie, Compositeur 🎼 , et Artiste #Bizzzart. Pour mon costume psy c’est une autre page :)

1 ans

Bienveillance sans complaisance....Dur équilibre à trouver tant chez la personne leader qui crée une entreprise prospère que la personne thérapeute qui crée une relation soignante qui alterne entre la fonction accueillante réceptive et la nécessité de placer un cadre balisé pour mettre en valeur l'oeuvre qui se co crée au contact l'une de l'autre....

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