La Caféine : tout ce que vous devez savoir
La caféine est le nootropique le plus consommé au monde notamment grâce au café. Mais que savons-nous vraiment de cette molécule et de ses effets sur notre cerveau ? Retour sur ses origines, ses effets et sa consommation.
Aujourd’hui, la caféine est mondialement consommée, à travers divers boissons et aliments. Stimulant cognitif et anxiogène, la caféine est au coeur des débats. Pour mieux la connaître, retour sur son origine, ses différentes formes de consommation et ses effets sur l’être humain.
PETITE HISTOIRE DE LA CAFÉINE
Les effets positifs de la caféine auraient été découverts il y a plusieurs milliers d’années1. On réalise alors que mâcher les graines, les feuilles, les écorces ou les racines de certaines plantes réduit la fatigue, améliore l’humeur et accroit la vigilance2,3. On apprendra plus tard qu’infuser ces éléments duplique les effets.
Chez l’Homme moderne, la caféine apparaît pour la première fois dans la littérature perse du IXe siècle, en Éthiopie. C’est dans ce pays, connu pour sa forte concentration de caféiers, que l’on consomme pour la première fois le café, une boisson aux vertus nootropiques, stimulant les fonctions cognitives4,5.
Des siècles plus tard, au XIXème la caféine est alors isolée et synthétisée.
La synthèse totale de cette molécule, ainsi que d’autres travaux, vaudront un Prix Nobel à son instigateurHermann Emil Fischer6.
UNE CAFÉINE OMNIPRÉSENTE
Aujourd’hui, la population française consomme quotidiennement de la caféine. Principalement dans le café, mais pas seulement. La théine, issue du théier, est en fait la même substance que la caféine que l’on retrouve donc dans certains thés7,8. Le chocolat est également une source de caféine que l’on retrouve originellement dans les fèves de cacao10.
Synthétique, on en trouve aujourd’hui, dans des produits destinés à lutter contre la fatigue passagère, dont il ne faut pas abuser11,12. Certaines boissons énergisantes, des médicaments ou encore des chewing-gums contiennent de la caféine.
Mais alors qu’en est-il des effets ? La caféine énerve-t-elle ? Aide-t-elle à être vigilant ? Et si oui, à quelle dose ? Des articles et des études cliniques fiables et pertinentes nous permettent de répondre à ces nombreuses questions.
UNE SUBSTANCE ACTIVE
La caféine se dissout très bien dans le corps et atteint le cerveau rapidement en circulant dans le sang13. Elle agit sur les neurotransmetteurs du système nerveux central, permettant ainsi la stimulation des fonctions cognitives14. L’effet est ressenti au bout de quelques minutes et atteint son maximal au bout 30 à 45 minutes en moyenne, pour diminuer de moitié après 3 à 4h14,15.
L’action de la caféine diminuerait le temps de réaction en augmentant l’attention16,17.
En stimulant le système nerveux central, la caféine augmente l’attention et aide à lutter contre la fatigue. Les résultats d’études cliniques récentes et l’expérience quotidienne des consommateurs le démontrent3,18.
UNE ALLIÉE À L’EFFICACITÉ
Une consommation modérée de caféine (entre 50 et 200mg par jour) permettrait également de réduire l’anxiété et de renforcer la sensation de bien-être18,19,20. A l’inverse, consommée en grande quantité (plus de 250mg par jour), la caféine augmente la nervosité, l’anxiété et irritabilité12.
La caféine est consommée pour sa réputation à maintenir le corps en éveil et peu de personnes savent qu’elle effectue également un travail de fond traduit par des effets modestes mais efficaces. De plus, les effets de la caféine dépendent de plusieurs critères démographiques comme l’âge, le sexe, les origines et même les habitudes alimentaires21,22.
A dose modérée, la caféine se définit ainsi comme le premier des nootropiques. Cette molécule, répandue et beaucoup consommée, effectue une action positive sur le cerveau et l’humeur générale tout en étant considérée sans danger pour les consommateurs. Attention toutefois à la consommation intensive qui peut entraîner une augmentation du rythme cardiaque et de l’énervement.
Théo Parmentier-Matzeu
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RÉFÉRENCES
1Antonio Escohotado et Ken Symington, A Brief History of Drugs : From the Stone Age to the Stoned Age, Park Street Press, 1999, 168.
2 J. E. James et M. A. Keane, « Caffeine, sleep and wakefulness : implications of new understanding about withdrawal reversal », Human Psychopharmacology-Clinical and Experimental, vol. 22, n°8, 2007, p.549-558
3 Kamimori GH, Johnson D, et al., Multiple caffeine doses maintain vigilance during early morning operations. Aviat Space Environ Med. 2005
4 Durlach PJ. The effects of a low dose of caffeine on cognitive performance. Psychopharmacology (Berl). 1998
5 Jarvis MJ. Does caffeine intake enhance absolute levels of cognitive performance ? Psychopharmacology (Berl). 1993
6 Hj. Théel, The Nobel Prize in Chemistry 1902, The Nobel Foundation, 1902
7 Bennett Alan Weinberg et Bonnie K. Bealer, The world of caffeine : the science and culture of the world’s most popular drug. Routledge, 2001, 394p.
8« Théine et Caféine », Admirable Tea
10 Le cacao contient-il de la caféine ?, Food-info.net
11 Arditti J, Bourdon JH, Spadari M, de Haro L, Richard N & Valli M (2002) Ma Huang, Du complément alimentaire à l’abus. Acta Clinica Belgica, 57, 34-36.
12 Caféine : quelle est la dose dangereuse ?, Science & Avenir, 2015
13 A. Liguori et al., « Absorption and subjective effects of caffeine from coffee, cola and capsules », Pharmacol Biochem Behav, vol. 58, no 3, 1997, p. 721–726
14 Sanford Bolton et Gary Null, « Caffeine: Psychological Effects, Use and Abuse », Orthomolecular Psychiatry, vol. 10, no 3, 1981, p. 202–211
15 A. M. Arnaud, « The pharmacology of caffeine », Prog Drug Res, vol. 31, 1987,p. 273.
16 Effects of caffeine on human behavior. Smith A. Food Chem Toxicol. 2002
17 Is caffeine a cognitive enhancer? Nehlig A. J Alzheimers Dis. 2010
18 Effects of caffeine in chewing gum on mood and attention. Smith A. Hum Psychopharmacol. 2009
19 Effects of low doses of caffeine on cognitive performance, mood and thirst in low and higher caffeine consumers. Smit HJ, Rogers PJ. Psychopharmacology (Berl). 2000
20 Sensitivity to change in cognitive performance and mood measures of energy and fatigue in response to differing doses of caffeine or breakfast. Maridakis V, Herring MP, O’Connor PJ. Int J Neurosci. 2009
21 Hewlett P, Smith A. Acute effects of caffeine in volunteers with different patterns of regular consumption. Hum Psychopharmacol. 2006
22 Childs E, de Wit H. Subjective, behavioral, and physiological effects of acute caffeine in light, nondependent caffeine users. Psychopharmacology (Berl). 2006