"LA CAGE INVISIBLE DU FÉMININ SACRÉ : QUAND UN VOEU DE SILENCE DE VIE(S) PASSÉE(S) TENAILLE & SE FAIT DOULEUR"

La semaine dernière, j’ai eu la grande chance de participer à un festival dit “spirituel” et “connecté” et malgré l’offre pléthorique de conférences, d’activités et autres ateliers, mon coeur m’a incitée à participer à un atelier sur la “Libération de la voix”.

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Je ne comprenais pas trop pourquoi ni à quoi bon cela pourrait me servir vu que je suis justement (très) à l’aise avec la parole et la communication en général. Après tout, je suis une “babelutte” comme on dit chez nous en Belgique (autrement dit une personne assez loquace, qui aime parler !) et j’exerce notamment comme interprète/traductrice et chroniqueuse… les mots ça me connaît, c’est sûr !

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Mais voilà qu’à peine l’exercice démarré, mon corps tout entier s’est crispé. Je me suis sentie méga mal à l’aise et au plus on avançait dans l’atelier, au plus je me sentais oppressée et me faisais silencieuse, discrète - aux antipodes de ma nature profonde…

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Je n’avais qu’une envie - et l’animatrice la remarqué de suite - partir et quitter la pièce.

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Les larmes ont fini par monter et j’ai eu du mal à retenir une immense boule qui semblait vouloir émerger de nulle part. Je me suis sentie démunie et j’ai pu difficilement me contenir. Ma voix, pourtant porteuse et audiblement colorée, s’est mise à frétiller et à s’éteindre. J’avais l’impression d’avoir un canari à la place d’un albatros.

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J’ai été contrainte de voir la vérité en face : être bavarde comme une pie et en faire son métier est une chose ; sentir sa voix irradier tout son corps et en faire un point d’honneur sans peur au ventre en est une autre.

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Mes vies passées de femme sorcière, de guérisseuse, de visionnaire et de chamane ont refait surface dans un kaléidoscope vire-voltant. J’ai senti les peurs agripper mes tripes et j’ai un réflexe quasi instantané : j’ai posé les mains sur ma bouche. Aucun mot ne pouvait passer. Aucun.

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Combien de femmes comme moi ont été vouées au silence par choix (entrer dans les ordres, etc) mais surtout par imposition ? Dans des vies antérieures mais aussi dans cette vie-ci… en retraçant mon chemin de petite fille à femme de 38 ans, je me suis rendue compte que le schéma n’a fait que se répéter : mes mots avaient soi-disant peu de valeur et la prise de parole ne servait à rien vu que j’étais quand même pas entendue si pas ‘punie’ pour mon expression…

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Beaucoup d’entre-nous se retrouvent - sans le savoir - avec une boule invisible au fond de la gorge et un bâillon imaginaire entre les lèvres. Par peur de représailles, de conséquences, de vie ou de mort… on préfère se retirer, s’écraser, se faire discrète… se taire.

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Sans le savoir, on crée des noeuds énergétiques qui non seulement limitent notre réalité mais entravent également notre chemin de vie actuel… que ce soit au sein de notre propre tribu/famille, dans nos relations, dans notre vie intime et sexuelle voire même au niveau de nos dons et essence divine de femme. Plus encore pour les femmes dont la mission est liée à la spiritualité et à l’éveil du Féminin.

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Cet après-midi-là, j’ai senti le souffle chaud de mes ancêtres, de ma lignée féminine, surtout au niveau maternel… et au travers de mes sanglots, je me suis mise à chantonner… avant d’ouvrir pleinement mon gosier, la tête vers le haut et de déployer ma voix dans toute sa splendeur.

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Je l’ai fait pour moi ; mais pour “Elles” aussi…

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Car leur voix demeure et continue de résonner à travers moi et ma fille, Soraya.

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A partir de ce jour, j’ai décidé de ne plus ronronner mais de rugir. Le monde est ma savane et je suis la reine de mes mots félins.

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Avec toute ma tendresse,

Georgy

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