La "carnoculpabilisation"

Dans le cadre d'un cours universitaire, j'ai eu la chance d'assister à une conférence sur la "culutre végane" pour la première fois de ma courte carrière dans l'alimentation. J'étais à moitié intéressée; j'avais hâte d'entendre les arguments qui mettent en valeur la diminution de la consommation de viandes, pour entre autres améliorer l'environnement et notre santé. Mais j'appréhendais la "carnoculpabilisation"... Cette tendance qu'on la majeure partie des personnes végétariennes, végétaliennes, végane, pro-environnement de faire plusieurs commentaires qui, en surface, paraissent inoffensifs, mais qui lorsque décortiqués, font sentir tous les omnivores de ce monde comme des montres sanguinaires!

Plusieurs arguments étaient très intéressants et sont des solutions que je mettrai certainement à contribution dans ma vie de tous les jours. Par exemple, saviez-vous que de diminuer votre consommation de boeuf de seulement 1 kilo par permet d’économiser l'équivalent de toutes vos douches de 10 minutes pour cette même année? Pour vous situer, 1 kilo de boeuf (cru) donne environ 8 portions (de 75g) de boeuf cuit. Ça veut dire de manger quelques de steak de moins pendant votre été ou de préférer une lasagne végétarienne a un de vos repas du dimanche style rôti de boeuf . Ce n'est pas la fin du monde, tout le monde peut avoir la volonté de faire ce genre de changement.

Par contre, les véganes (et autre type de végétarisme) de ce monde se doivent d'adapter leur message à l'auditoire qui, en mangeant de la viande presque chaque jour, n'est pas prêt à entendre TOUS les arguments pour diminuer ou complètement arrêter leur consommation de produits animaux. Messieurs-dames les véganes et végétaliens, s'il vous plait, laissez-nous le temps de comprendre vos arguments et de les mettre en application avant de déballer l'ensemble de vos arguments qui comprennent l'environnement, la santé, l'éthique, le droit animal... L'ensemble de ces arguments nous fait sentir comme étant le méchant dans l'histoire. Soyez au contraire indulgent, c'est la seule chose que l'on connaît. Nous n'avons pas tous eu la chance d'avoir des parents qui privilégiaient l'alimentation végétarienne, nous n'avons pas tous cette conscience poussée pour améliorer le sort de tous les bœufs de ce monde.

Par contre, nous sommes ouverts à vous entendre, et à comprendre vos arguments, sans que vous nous demandiez de jeter sur le champ le morceau de filet mignon que nous sommes sur le point de manger. Aidez-nous à commencer à faire des choix plus éclairés, donnés nous des solutions que nous pouvons mettre rapidement en pratique et qui nous aideront à voir les effets bénéfiques d'une alimentation végétarienne. Aidez-nous à trouver le juste milieu entre l'alimentation actuelle du Nord américain normal et du végane pur et dur. Et, de grâce, comprenez que le chemin vers le végétalisme n'est pas pour tout le monde, ou sinon, n'est pas aussi facile pour tous.

Je vous partage quelques trucs que j'ai personnellement mis en place dans les derniers mois pour diminuer ma consommation de viande. Mais attention, je ne juge pas l'alimentation normale, et je continue à manger un filet mignon de temps en temps.

• Remplacez votre lait de vache dans vos céréales le matin par de la boisson de soya vanille. Vous ne verrez même pas la différence de goût, je vous le garantis!
• Diminuez la consommation de viande en suivant le mouvement populaire "Lundi sans viande" en privilégiant des repas végétalien (sans produits animaux) ou végétarien (possibilité d'avoir des oeufs et des produits laitiers): une omelette au four remplie de bons légumes, des pâtes avec une sauce tomate en remplaçant la viande hachée par les lentilles, etc.
• Utilisez la viande que vous achetez au maximum: un poulet entier cuit au four peut donner 4 à 6 portions de viande (parce qu'une portion n'est pas nécessairement 1 poitrine complète), en plus de pouvoir faire un super bouillon pour ensuite faire une soupe ou un risotto. Au moins, le poulet qui aura donné sa vie pour votre souper n’aura pas l'impression d'être mort pour rien.
• Au resto, essaierez de vous intéresser aux plats végétariens pour sortir de votre zone de confort, c'est toujours plus facile de manger végétarien quand ce n’est pas toi qui a à le cuisiner.

Je vous propose aussi de lire le livre du Nutritionniste Urbain "Sauver la planète une bouchée à la fois", qui propose plusieurs trucs très pratique, sans vous faire sentir coupable (voir aussi mon article, Un livre encourageant).

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