La condensation, nouveau fléau du bâtiment
Le point de rosée, vous connaissez ?
Vous savez, cette eau qui suinte sur la fenêtre de votre salle de bain quand vous prenez une douche bien chaude et qu’il fait froid dehors ? Le phénomène est bien connu, l’air intérieur est surchargé d’humidité et au contact de la vitre froide, la vapeur d'eau redevient liquide. Et pour une raison toute simple, plus l’air est froid et moins il peut porter de vapeur d'eau.
Mais saviez-vous que ce phénomène existe ailleurs que sur les vitres de votre salle de bain ?
Dans les murs de votre logement par exemple. Et là, parole d’artisan, c’est largement plus grave si on y prête pas attention.
De tout temps, nous savons que les logements doivent respirer, pour renouveler l’air, chasser les polluants, aérer les pièces et... chasser l’humidité ambiante. Car oui, nos logements sont tous surchargés d’humidité. Selon une étude récente, ils sont même 60% à poser des problèmes de santé. Entre les activités de la vie courante (cuisine, toilette, lave-linge…) et notre simple respiration, chaque habitant rejette en moyenne 7 litres d’eau par jour sous forme de vapeur d'eau !
Et toute cette eau doit être évacuée sous peine de problèmes de santé, de salubrité ou de construction.
Les anciennes bâtisses étaient naturellement ventilées de par les défauts de conception ou de construction qui en faisait des palais du courant d’air.
Mais pour des raisons énergétiques, de confort et surtout économiques, nous avons commencé à isoler et à étancher nos habitations. Et nous n’avons cesser de faire de mieux en mieux pour faire la chasse au gaspillage d’énergie. Sur les plans thermique et environnemental, c’est une bonne chose évidement (quoi que…).
Je me souviens qu’il y a plus de 20 ans déjà, les artisans du bâtiment disaient « Si ça continue comme ça, nous finirons par vivre dans des bouteilles isothermes (pour ne pas citer la célèbre marque) et nous aurons des problèmes ». Vous savez, c’est le sketch du fameux vêtement de pluie. Celui qui vous protège parfaitement de la pluie mais qui vous fait transpirer. Résultat, vous êtes mouillés mais de l’intérieur...
Et bien voilà, nous y sommes
Nos habitations sont sur-isolées et parfaitement étanches à l’air, notamment les habitations neuves.
Et bien dans ces habitations au top des technologies thermiques, le moindre défaut de conception des parois, de ventilation ou de mise en œuvre de certains matériaux, démultiplie le risque de point de rosée.
Où ? Dans les parois notamment
Et que se passe-t-il concrètement ? Et bien imaginez que l’eau qui suinte sur la vitre de votre salle de bain, vous la retrouviez à l’intérieur de vos murs ! Et comme le point de rosée se forme au contact du froid, c’est dans l’isolant qu’il se produit car c’est justement là qu'on trouve les variations de température et donc, le passage du chaud au froid.
Bref, vous risquez d'avoir de l'eau liquide dans votre isolation !
Or, la plupart des matériaux d’isolation ne sont absolument pas fait pour supporter cette humidité. Résultat, ils se dégradent et ils perdent leur pouvoir isolant car ces matériaux ne sont efficaces que s’ils sont secs ! C’est le paradoxe de cette triste histoire ! On sur-isole nos logements pour faire des économies d’énergie mais on engendre le point de rosée qui aura pour effet de réduire l’efficacité de l’isolant ! On tourne en rond non ?
Ensuite, ce sont les champignons qui apparaitront sur les murs et que l’on attribue trop facilement aux infiltrations ou remontées capillaires. Sans oublier les moisissures invisibles en suspension dans l’air et qui provoquent tout un tas de problèmes de santé. Puis la mérule (champignon dévastateur) ou/et les insectes qui aiment bien les climats chauds et humides, finissent par faire leur triste besogne. Au point que certaines habitations en deviennent totalement insalubres ou rongées par les moisissures !
Le réveil sera douloureux
Sans vouloir être alarmiste, bon nombre de professionnels s'accordent à dire que ce problème est largement sous estimé. Que les méthodes de constructions actuelles ne sont pas toujours adaptées et que bon nombre de chantiers sont réalisés sans se poser les bonnes questions en la matière (voir pas de questions du tout...). Résultat, les premiers sinistres sont déjà là, les dégâts sont souvent lourds de conséquences et ce n'est que le début...
Et pourtant, il faut continuer à isoler et étancher les habitations car l’enjeu énergétique est bien réel
Nous devons changer notre approche technique. Véritablement considérer le bâtiment dans son ensemble, avec toutes ses contraintes et ses caractéristiques plutôt que de traiter isolément les différents points techniques. La menace est partout, sur les petits chantiers comme sur les gros.
Les solutions existent
La ventilation : Elle doit être adaptée, bien dimensionnée, bien posée, correctement paramétrée, bien utilisée et surtout... entretenue.
La conception des parois : Les matériaux utilisés doivent être correctement choisis, bien agencés, compatibles entre eux et surtout, les pares vapeur et autres freins vapeur doivent être sélectionnés avec soin et parfaitement posés.
Nous devons intégrer ce phénomène à nos réflexions techniques et pour tous les chantiers. Apprendre à anticiper le phénomène et le considérer tout aussi sérieusement que l'isolation, les structures, l'esthétique...
Le choix d'un matériau, en rénovation comme en neuf, devrait toujours se faire après avoir étudier au cas par cas, son incidence sur la paroi, sa compatibilité avec les autres matériaux et notamment le support existant en rénovation énergétique (ITE pas exemple), ses propriétés techniques...
Des outils simples existent pour cela.
Nous avons créé et développé EASY'H2o. Un logiciel simple et pratique, spécialement conçu pour les artisans du bâtiment. Sur les petits chantiers de rénovation, l'artisan est souvent seul face à son client pour étudier le besoin et la situation, faire des choix techniques adaptés, les expliquer à son client et assurer une mise en œuvre pérenne. Les dégâts liés à la condensation ne seront jamais immédiatement visibles et ça les rend encore plus dangereux.
EASY'H2o n'a pas pour prétention de rivaliser avec les bureaux d'études ou les logiciels les plus sophistiqués dans le domaine. Mais il a le mérite d'apporter une solution abordable, efficace et véritablement opérationnelle aux professionnels du terrain et notamment aux artisans du bâtiment.
Plus d'information sur le www.ecsbtp.fr
ECS : Éditeur des logiciel 100% artisans, 100% pratiques
Directeur chez ANOFAB et développeur pour ECS
8 ansLes défis sont important et le mal est déjà là pour un certain nombre de réalisations ! Quelque soit l'outil ou la méthode, il y a urgence à alerter tous les acteurs de la construction et à inciter les professionnels à s'intéresser au sujet et à agir vite et bien pour garantir la durabilité de leur travaux
Consultant + Formateur + Expert en qualité des constructions | Fondateur de PR!SM
8 ansTrès bon résumé des défis devant lesquels les concepteurs, les constructeurs et les contrôleurs doivent faire face...Les solutions techniques existent, mais la formation des professionnels est largement insuffisante. La solution logicielle proposée (ou une autre...) me parait donc indispensable pour qui veut appréhender le problème de manière correcte.
Gerant chez ECOFOR
8 ansBien résumé, la première phase de sensibilisation auprès des artisans passe par la formation, puis par l'utilisation d'outils logiciels avec méthode Glaser ou thermodynamique.
Directeur chez ANOFAB et développeur pour ECS
8 ansDsl pour les yeux irrités, je vais remédier à cela. Je suis un technicien avant d'être un littéraire.
Conseiller technique - Isolation biosourcée et ITI / ITE chez SOPREMA France
8 ansÇa pique un peu les yeux pour un texte rédigé par un organisme de formation ... À part ça, le problème soulevé est bien réel ! De nombreux bâtiments sont construits ou rénovés en dépit du bon sens. Faute de consignes claires de la part de certains fabricants et distributeurs, les artisans plaquent - pour certains, sans réfléchir ... - des produits parfois inadaptés et / ou sans respecter les consignes de pose ! L'ensemble de la profession doit faire un saut qualitatif tant pour la mise en oeuvre que pour la maîtrise des solutions proposées. Moralité : Vive la formation !!