La corde au cou
Complètement à la merci de quelqu'un.
Dans une situation périlleuse ou désespérée.
Origine
C'est par un long chemin que le mot 'corde' a fini par désigner ce long truc en chanvre qui sert aussi bien à attacher des objets ensemble, qu'à faire passer de vie à trépas des condamnés à mort ou qu'à gravir des sommets, par exemple.
En effet, le terme vient apparemment du très ancien mot hititte () 'karad', passé ensuite au grec 'khordê', les deux désignant les intestins, boyaux qui ont servi à faire des cordes avant que, dans la plupart des usages (mais pas dans les raquettes, par exemple), le chanvre puis d'autres matériaux plus modernes viennent remplacer la tubulure digestive dans leur confection.
Le premier sens de l'expression, qui date du début du XVe siècle, est une métaphore qui vient des vaincus qui se livrent. Pensez à l'histoire de la reddition des bourgeois de Calais (), qui se mettent à la merci d'Édouard III en se présentant devant lui pieds nus, en chemise et une corde au cou.
C'est de cette même image d'asservissement, mais à son épouse, cette fois, qu'on dit d'un homme qui se marie qu'il se met la corde au cou. Ce qu'aucun homme marié lisant ces lignes ne pourra contredire, bien entendu...
Quant au deuxième sens, qui correspond parfaitement à la situation dans laquelle je me suis mis[1] vis-à-vis de la gent féminine en écrivant ma précédente phrase, c'est également une métaphore qui vient bien évidemment de l'usage funeste qui peut être fait d'une corde, lorsque le condamné à être pendu se trouve sous la potence, le noeud coulant déjà passé autour du cou.
[1] À peine volontairement : il fallait bien trouver un moyen d'illustrer la chose...
Exemple
« Un peuple n'a jamais que le gouvernement qu'il mérite, et quand la liberté lui manque, c'est lui-même qui s'est mis la corde au cou. »
Alexis Clérel de Tocqueville