La course à l'intelligence artificielle menace-t-elle notre planète ?

La course à l'intelligence artificielle menace-t-elle notre planète ?

[article publié dans La Libre ECO du 5.10.2024]

Avant même l’arrivée de ChatGPT, l’informatique et les data-centers étaient déjà mis sur la sellette pour leur contribution au changement climatique, par leur consommation énergétique sans cesse croissante, et leurs besoins de refroidissement.

Les gros acteurs tels que Google, Microsoft ou Apple, annonçaient alors des approches vertueuses, en promettant des stratégies « net zéro » pour 2030, et que tous leurs data centers seraient alimentés par de l’électricité verte.

Mais l’arrivée de ChatGPT et des Large Language Models (LLM) a rebattu les cartes. Une véritable « course aux armements » est lancée entre ces opérateurs, sur des data center d’une ampleur jamais vue : par exemple, Microsoft annonce qu’ils comptent investir 100 milliards de dollars dans leur infrastructure de serveurs dédiés à l’IA d’ici 2030. Et l’entreprise compte même racheter et relancer la centrale nucléaire de Three Mile Island pour ses besoins énergétiques dopés par l’IA.

Nous sommes (malheureusement) à un stade d’évolution de ces LLM, où règne la croyance qu’accumuler davantage de puissance brute va permettre des bonds dans le niveau d’intelligence de ces systèmes, pour se rapprocher du graal qu’est l’AGI (Artificial General Intelligence, capable d’apprendre par elle-même, et de dépasser l’humain).

C’est en partie justifié : le passage de GPT 2 à GPT 3, surtout dû à la croissance de l’infrastructure, a permis un véritable bond des capacités. D’autres, comme Gary Marcus, prédisent que cette course est un peu vaine, car elle ne mènera pas à l’AGI : d’autres types d’innovations radicales seront nécessaires.

En attendant, les systèmes actuels sont déjà de véritables ogres. Une enquête récente menée par le Washington Post estimait que pour chaque email de 100 mots écrits, ChatGPT 4o consomme un demi-litre d’eau ! Quand on songe à quel point ces moteurs vont être utilisés par des centaines de millions de personnes, c’est juste vertigineux.

L’IA va jouer un rôle essentiel pour trouver des solutions au changement climatique, à l’épuisement des ressources. Une certaine sagesse va être nécessaire pour que l’IA limite sa contribution au problème.

Fanny Deliège

Directrice - Pôle Secteur et Economie Numériques

3 mois

Roald Sieberath Lorsque l’on dit que l’IA va jouer une rôle essentiel pour trouver des solutions quant à l’épuisement des ressources, n’essayons nous pas de nous donner bonne conscience ? Actuellement, des informations dont je dispose, j’ai plus l’impression qu’elle accélère ces problématiques. À l’occasion, je suis intéressée qu’on puisse échanger les points de vue et les informations, notamment dans le cadre de l’évolution de nos programmes DW et lien avec ce morceau de DPR sur le Green it et It4 Green. Donner une suite au débat à IALouvain de mars dernier. Louise Marée Antoine Hublet

Pierre Dewez

CEO chez Certi-Trust ... Confiance dans l'Ere Numérique

3 mois

C’est tout à fait en ligne avec d’autres analyses que j’ai lues et avec mes propres recherches en la matière … le défi est dorénavant aussi (peut-être même surtout) énergétique.

Michel Van Raemdonck

Head of Digital Transformation at Paradigm.brussels

3 mois

Quand on pense que le cerveau humain consomme 12W (https://home.cern/fr/news/news/physics/particle-physics-brain)

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