La finance ne peut se permettre d'ignorer le Cloud
Par @LaurentDechaux
Applications Vice President for ERP Western Europe, Oracle
Mêmes les données les plus sensibles sont plus en sécurité dans le cloud, là où elles sont par ailleurs utilisables pour transformer le fonctionnement de l'entreprise
L'un des rôles essentiels de la direction financière est de s'assurer de la rentabilité et de l'efficacité économique de l'ensemble de l'entreprise. On pourrait donc s'attendre à ce qu'elle adopte les outils qui concourent à cet objectif. Mais en ce début d'année 2016, les directions financières sont encore trop nombreuses à ignorer la technologie la plus à même de réduire les dépenses de fonctionnement, d'améliorer l'agilité et de renforcer la rentabilité : le cloud.
Pendant des années, les entreprises se sont montrées très réticentes à l'idée de confier à des prestataires extérieurs des données aussi sensibles et confidentielles que leurs informations financières. Cette prudence excessive est parfaitement légitime, mais celles qui se refusent à utiliser le cloud prennent le risque de se laisser bercer par un sentiment de sécurité erroné, basé sur des idées préconçues aujourd'hui périmées.
Les directions financières sont nombreuses à se demander si le transfert dans le cloud des données sensibles de performances financières leur apportera des avantages supérieurs aux risques qu'elles craignent en matière de sécurité. Cette question peut sembler très pertinente, mais elle démontre en réalité une mauvaise connaissance des technologies cloud les plus modernes. La question devrait plutôt être celle-ci : “notre infrastructure existante est-elle suffisamment sécurisée pour assurer la protection de nos données face aux dangers actuels ?” ou, plus simplement : “pouvons-nous prendre le risque de conserver en interne nos informations financières ?”
Si l'on doit respecter les motivations qui empêchent les directions financières de “confier” leurs données à un tiers, il faut bien reconnaître que malgré leurs bonnes intentions, le sentiment de sécurité qu'elles éprouvent en conservant leurs données en interne est erroné. Quelles que soient les compétences des équipes informatiques de l'entreprise et la modernité de son infrastructure technologique, il est fort peu probable qu'elles puissent rivaliser avec celles d'un opérateur cloud dont les experts passent leur temps à optimiser en permanence la sécurité et la disponibilité.
La direction financière n'est pas le seul service ayant la responsabilité de données sensibles, mais contrairement à d'autres entités elle est souvent passée à côté des avantages que peut apporter le cloud : l'agilité, une tarification ne comprenant que des coûts de fonctionnement, un accès abordable aux logiciels les plus récents ou encore une amélioration du travail collaboratif.
Qui plus est, les directions financières se refusent à confier leurs données les plus critiques à des logiciels cloud de gestion des performances (EPM – Enterprise Performance Management) et de gestion opérationnelle (ERP – Enterprise Resource Planning) qui permettent aux entreprises d'avoir une vision claire de leur situation et de répartir leurs ressources de façon optimale. Mais pour travailler efficacement, ces systèmes ont besoin d'une représentation globale de l'ensemble des ressources de l'organisation (physiques, humaines mais aussi et surtout financières) pour que l'entreprise puisse comprendre comment réussir ses projets de transformation. La non-intégration des données de la direction financière dans ces projets laisse un trou béant dans la compréhension qu'une entreprise peut avoir de ses actifs, ce qui ne lui permet pas de déterminer efficacement la meilleure répartition de ses budgets pour atteindre les objectifs de ses différents projets.
La prudence est toujours préférable, mais quand on sait les milliards qui ont été investis pour créer des plateformes cloud ultra-robustes et sécurisées, les données sont-elles encore réellement plus en sécurité si elles sont stockées sur d'anciens systèmes on-premises ?
Le cloud existe maintenant depuis suffisamment longtemps pour que les fournisseurs de service aient pu démontrer la fiabilité et la sécurité de leurs offres. Le passage au cloud n'est plus un saut dans l'inconnu, mais plutôt une décision stratégique pour améliorer la sécurité des données – sans compter les nombreux autres avantages qu'il peut apporter à la direction financière, à ses salariés et à l'ensemble de l'entreprise.