Qui est vraiment Emmanuel Macron ?

Qui est vraiment Emmanuel Macron ?


Le nouveau "Jupiter" "gaullo-miterrandien" qui dirige la France a "une pensée complexe".

Elle est tellement complexe que les Français ont la chance inestimable d'avoir un "président-philosophe", ce qui nous change de tous ceux qui, depuis Vercingétorix, n'avaient pas eu ce don si précieux.

Même un journal aussi sérieux que Le Figaro reconnaît qu'il a "une pensée subtile".

La preuve, c'est qu'il s'inspire de Charles de Gaulle et de François Mitterrand en synthétisant deux visions du monde en opposition frontale dans quasiment tous les domaines, de Gaulle ayant certainement, et c'est bien triste pour lui, la pensée la moins "subtile" des deux.

Béni des Dieux après tant d'années d'errements, notre pays rayonne à nouveau au firmament des étoiles et le même journal considère "qu'en quelques mois, le meilleur allié européen de Washington, la Grande-Bretagne, a disparu pour être remplacé par la France" et que " vu de Washington, même Berlin semble avoir cédé sa place de puissance dominante de l'Europe à la France".

Étant donné que ce pauvre Trump est perçu universellement comme bon pour l'asile psychiatrique, nombreux sont les médias français qui commencent à se demander si, en fin de compte, le seul pays qui devient le leader mondial ne serait pas cette belle et vieille France…

Finalement, la pensée "complexe" et "subtile" est véritablement efficace.

La grenouille gonfle vite, très vite, toujours plus vite et La Fontaine ferait bien de reprendre sa fable à zéro. 

Mais, au fait, cette pensée, c'est la pensée de quoi ?

De la France ? De l'Europe ? Du monde ? De soi ?

Mystère.

Ce que l'on sait, c'est qu'elle veut « transformer la France en profondeur ».

Transformer en quoi? Transformer vers quoi ? Transformer pourquoi ?

Mystère.

Seul Jupiter détient la réponse.

C'est le mystère Macron.

Pour le découvrir, il faut marcher. 

Alors, une fois en marche, on commence à comprendre pas à pas qu'un ancien "Young Leader" passé par la French-American Foundation en 2012 a peut-être davantage de connivence avec les États-Unis qu'avec la Russie ou la Chine, comme d'ailleurs la plupart des politiciens qui, depuis Charles de Gaulle, prétendent agir pour le bien de la France et des Français.

Cette connivence, elle s'exprime à tous les niveaux même si elle est ( provisoirement ? ) un peu mise à mal avec le trublion pour qui les Américains ont voté dans un moment d'égarement.

On comprend peu à peu que le rêve à peine voilé de notre cher président-philosophe, c'est de faire de la France le pays de ceux « qui réussissent » et, « en même temps», «de ceux qui ne sont rien ».

Mais réussir dans quoi ?

Dans la défense de sa liberté, de ses traditions, de son identité, de sa mémoire, dans la littérature, l'artisanat, la musique, la peinture, le théâtre, le cinéma, la philosophie, la poésie, la culture, l'histoire, la géopolitique, les langues étrangères…?

Rien de tout cela !

N'imaginez surtout pas un monde nouveau depuis 1918 et encore plus 1945, vous risqueriez d'être déçu. 

En dehors du "et en même temps" ricoeurdien, la France n'a pour modèle que les Etats-Unis, et donc pour unique repère l'économie, et pour unique cadre d'épanouissement la finance, l'entreprise sous forme de "start-up" destinée à devenir rapidement "scale-up" (vous comprendre moi, of course ! ).  

Mais attention, pas la création de champions régionaux ou nationaux, de belles sociétés françaises et européennes attachées à leurs racines, avec leurs propres philosophies régionales ou nationales.

Pas la (ou les) GAFAM, création indispensable à l'indépendance de la France et de l'Europe face au monopole américain, née en France et qui, par rapprochement avec d'autres, pourrait devenir européenne.

Mais des sociétés apatrides, pour lesquelles la France et souvent l'Europe ne sont plus que des marchés secondaires, échappant sans vergogne au fisc français et en conséquence toujours plus profitables à ceux qui en sont les propriétaires.

Ce monde économique devenu le nôtre s'insère parfaitement dans son américanisation culturelle, puisque la valorisation par l'enrichissement, la multiculturalisation par l'immigration et la langue américaine y règnent en maître et qu'enfin nous avons le bonheur incroyable d'avoir un Président de la France qui tient par-dessus tout pour être compris, non pas à défendre sa langue, mais à utiliser celle de son tuteur étranger depuis la Seconde Guerre mondiale.

« France is back ! ».

La messe est dite.

Alors la France, dans son nouveau rôle de remplaçant de la Grande-Bretagne comme "petit caniche", serait définitivement le premier vassal des Etats-Unis et de ses instruments majeurs de domination en Europe que sont l'OTAN et l'UE, en continuant à interdire, selon la thèse de l'Allemand Friedrich Ratzel, créateur de la géopolitique, déjà émise en 1897, tout rapprochement entre la Russie et les autres pays européens qui pourrait ainsi rivaliser avec la puissance des Etats-Unis ? 

Une telle vision linéaire serait bien hasardeuse, ne pouvant être valide que dans le cadre d'un pays dirigé par un chef d'État habité par une Foi, une croyance, une conviction inébranlable, même s'il sait, par ailleurs, être habile pour arriver à ses fins.

Qu'il s'agisse de Charlemagne, de Jeanne d'Arc, de Clemenceau ou de De Gaulle, leur amour de la chrétienté, de la Vierge, de la Démocratie ou de la France, était leur seul et constant moteur.

Celui qui veut plaire à tous, synthétiser la lutte des contraires, s'entourer de personnalités qui ne soient pas capables de lui faire de l'ombre, afin de pouvoir se voir encore plus grand en son miroir, ne travaille que pour lui-même et sa propre gloire.

Ce qu'il a décidé hier, il peut le brûler demain, s'il y trouve son intérêt personnel.

S'il est un véritable génie, il peut être Napoléon, celui qui crée en quelques années par son courage et son talent militaire, par la politique perpétuellement agressive de la Grande-Bretagne, un Empire qui s'écroulera d'un coup et sera le premier signal du déclin de la France. 

Mais s'il est, bien davantage, un subtil et habile prince de la démagogie qui succède à de fins tacticiens, il continuera à envoûter le peuple comme le joueur de flûte des contes allemands des frères Grimm entraînant vers le fleuve et la noyade les enfants fascinés par sa musique…

Le véritable, le vrai démagogue, c'est celui dont personne ne se rend compte qu'il l'est. C'est celui que personne ne peut réellement critiquer puisqu'il est tout et son contraire. C'est celui qui plaît à la majorité puisque, dans chacun de ses échanges, il n'a jamais de position tranchée à long terme. C'est celui qui dure, puisque derrière une apparence de démocratie et de bienveillance, il impose son despotisme et élimine progressivement tous ceux qui s'approchent trop près de lui.

Est-il, pour un pays et pour un peuple, un bienfait ou un malheur ?

Celui qui ne pose pas la question n'a pas la réponse.

Celui qui la pose l'a.

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