La France, une véritable passion pour la pression fiscale
Par Patrick MENEGHETTI, Avocat Associé, MH Associés et Loïc TRIBOT LA SPIERE, délégué général, CEPS
Sous l’impulsion de ses gouvernements successifs, la France pratique une politique constante de dérives budgétaires avec un constat affligeant : année après année, le coût du service de la dette ne cesse de s’accroître, la dépense publique d’augmenter, et la pression fiscale, entre autres pour les ménages, de progresser.
La faute en revient bien sûr à la mondialisation de l’économie, à l’Union européenne, à tous ces boucs-émissaires dont se servent un grand nombre de politiques, toute tendance confondue. Comme si la maîtrise de la dépense publique ne pouvait être envisagée en toute lucidité sans a priori idéologique. Comme si la réduction de la pression fiscale était un déni de réalité…
La solidarité est une exigence démocratique et humaine mais qui a un coût !
La finalité louable de cette ardente obligation ne doit certainement pas masquer les efforts que sont amenés à faire un certain nombre de français qualifiés, pour la circonstance, de « riches » et qui, par l’impôt, donnent le surplus qu’ils ont gagné.
Peut-on concevoir, en durée, un système qui repose sur un maintien voire une augmentation des charges de l’Etat avec pour conséquence d’accroître sans cesse la « solidarité fiscale », pour une même tranche de population ?
Cette pression, sans cesse accrue, cette forme de « harcèlement », décourage de plus en plus ces forces vives, qui contribuent significativement à la dynamique sociale et économique de la nation, qui créent de la richesse supplémentaire au quotidien. La question qui se pose désormais pour cette population est pourquoi créer plus de richesse, pourquoi plus de travail pour en recevoir de moins en moins les fruits – pression fiscale oblige !
Un récent rapport de l’OCDE est, en ce sens, éloquent. Il confirme que la France reste, en 2016, le leader mondial incontesté en matière fiscale, notamment en ce qui concerne l’imposition sur l’activité travaillée.
De ce rapport, il ressort que le niveau d’imposition, pour un couple avec deux enfants, culmine à : 40 % en France (38, 5 % en Italie ; 34 % en Allemagne ; 33,8 en Espagne ; 28,5 % en grande Bretagne ; 20,8 % aux Etats-Unis,…) alors qu’il n’est en moyenne, pour les pays de l’OCDE, que de l’ordre de 26,6 %.
Il est urgent de souhaiter un véritable retour à la raison en évitant le sempiternel argument de la « singularité française », qui veut à la fois tout dire et rien dire !