La justice sociale : nécessaire mais pas suffisante pour la transition écologique

La justice sociale : nécessaire mais pas suffisante pour la transition écologique

Mener la transition écologique sans sacrifier la justice sociale : c’est la problématique soumise au débat de société. La Convention Citoyenne pour le Climat porte cette ambition de faire rimer démocratie participative avec écologie. Et le bilan est encourageant : 150 citoyens, de toutes classes d’âges et catégories socio-professionnelles, ont proposé des mesures ayant un fort impact sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ces conclusions, ainsi que les résultats des dernières élections municipales -et ce malgré un taux d’abstention record- sont les premiers signes d’un accord au niveau national sur les réponses à l’urgence des enjeux environnementaux.

Mais, sans contredire cet élan positif, une fois traitée la question de l’acceptabilité des mesures envisagées pour rester alignés avec l’Accord de Paris, se pose celle de leur faisabilité puis de leur exécution.

D’une part car la transition écologique demande de prendre des mesures au moins au niveau européen pour éviter les distorsions de concurrence et les déséquilibres de la balance commerciale française. C’est le sens du règlement sur la taxonomie verte qui a été adopté récemment par les eurodéputés.

D’autre part car la transformation vers une économie décarbonée ne peut se faire sans une révision de la mesure de la croissance. Comme l’explique Eloi Laurent, économiste à l’OFCE « le PIB est devenu un obstacle à notre compréhension comme à notre réforme du monde ». L’idée n’est pas récente (cf. Amartya Sen avec l’IDH en 1990), mais elle prend toute son importance à l’heure où il faut rebattre les cartes de l’économie. Il est temps de sortir de l’obsession de la croissance économique éternelle et de remplacer le PIB par des indicateurs de bien-être, de résilience et de soutenabilité.

Enfin, si un consensus écologique est crucial pour les années à venir, il ne suffira pas pour engager les Etats dans l’action. La transition économique, environnementale et sociale nécessite une succession complexe de mesures qui s’accommode mal des à-coups politiques. Un plan de relance verte ambitieux et concret, inscrit dans la durée, permettra de renforcer la résilience des organisations, créer de l’emploi et redynamiser les territoires.

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