La langue dominante ferait bien de réfléchir avant de parler

La langue dominante ferait bien de réfléchir avant de parler

Etre la langue dominante, comme l’anglais, n’est plus un avantage mais un handicap. Puisque tout se sait, se dit et s’écrit désormais sur le Web, pouvoir s’exprimer dans une langue incomprise du plus grand nombre devient un atout, puisque cela permet de conserver un temps d’avance dans la course folle à l’innovation.

Dans les affaires, les idées n’ont plus de valeur en soi. Elles sont partout, diffusées, partagées, discutées, crowd-testées sur le web. Ce qui compte à présent est la capacité à les mettre en œuvre, mieux et plus vite que les autres. La rapidité et l’exécution opérationnelle sont les nouveaux facteurs clés de succès. Les défenseurs de cette thèse, que l’on trouve pour beaucoup dans la Silicon Valley, en ont fait leur fonds de commerce… et la confortent chaque jour avec le taux de natalité de start-up le plus élevé du monde.

Mais pendant qu’ils s’en convainquent, ils oublient qu’ils communiquent en anglais, la langue la plus usitée. Or, une bonne idée sera d’autant plus vite repérée, convoitée ou exploitée et par d’autant plus de monde, qu’elle est évoquée dans une langue comprise du plus grand nombre.

Aujourd’hui, la terre compte plus de Chinois qui parlent anglais, que d’Américains qui comprennent le chinois. Demain, l’intelligence artificielle gommera peut-être les problèmes de langue grâce à des progrès grandissants et déjà très spectaculaires dans le domaine de la traduction. Après-demain, la langue gagnante sera peut-être celle qui partage une ou plusieurs de ces caractéristiques :

  • Permettre le double langage ;
  • Nécessité d’appartenir à sa culture pour être comprise ;
  • Etre trop fine et subtile pour passer à travers les fourches caudines de l’intelligence artificielle ;
  • Etre en perpétuelle évolution, réinvention, au point de générer chaque jour, chaque heure, de nouvelles expressions, de nouveaux jeux de mots (comme le font les millennials), de nouveaux acronymes…
  • Etre remplie d’esprit, au point de faire perdre le sien à l’intelligence artificielle.

Etre, et ce serait le nec plus ultra, particulièrement adaptée à l’humour, au point de faire perdre le sien à l’intelligence artificielle, si tant est qu’elle en eut un, un jour ? A moins, que le langage informatique ne devienne la langue universelle.

Jean-Marie Huet

Le parcours de la révolution avance (sans Terreur !). Je suis également sur FB et Twitter.

4 ans

Certainement Madame...c'est un problème culturel ancien....c'est un peu comme en politique (gestion de la Covid). Effacer rapidement toutes les traditions doit être difficile .... cela dépend de notre histoire qui a forgé certaines mentalités. Très bonne soirée, je ne voulais pas être agressif envers vous.

Valerie Nomain

Fondatrice de UNNIIQ, la révolution du food business

4 ans

"La rapidité et l'exécution sont les nouveaux FCS", c'est exactement ça et les Chinois l'ont très bien compris alors qu'en Europe nous en sommes encore à valoriser une idée et à s'extasier longtemps dessus car nous valorisons la théorie mais le monde d'aujourd'hui a besoin d'actions plus que jamais et cela ne signifie pas forcément sacrifier ses valeurs.

Marie - Victoria - Frédérique Fuzelier

Bonjour tout le monde , je suis un artiste auteur . J ' ai crée une trilogie hybride composée de 50 % de policier , et de 50 % d ' espionnage , et qui est dores , et déjà en vente .

4 ans

Bonjour Cher Monsieur , votre réflexion est pleine de bon sens , mais la question à se poser serait à mon avis toute autre , à leur place n ' en ferions - nous pas autant ? .

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Jean-Marie Huet

Le parcours de la révolution avance (sans Terreur !). Je suis également sur FB et Twitter.

4 ans

Merci Bertrand, comme toujours, vous nous inciter à commencer la semaine sous de bonnes augures reflexibles. Le langage informatique a de beaux jours devant lui (réseaux sociaux, traduction automatique...à  certaines nuances près...que l'IA améliore de jours en jours. Mais ça ne peut être suffisant, surtout pour les métiers à haute valeur ajoutée : les rencontres presentielles entre les interlocuteurs nécessitent une excellente maîtrise d'au moins une langue vivante ! Ce n'est pas encore le chômage pour les professeurs de langue vivante ! Il sera judicieux de trouver un juste et bon milieu intermédiaire.

Moss Kellal

Formateur et Coach en Management de Business Unit et Leadership d'équipe / Accompagnement du développement des Organisations - Secouriste en Santé Mentale - Membre EMCC France

4 ans

Apprendre et parler une langue étrangère développent l’intelligence et l’ouverture d’esprit, Or les « english speaking natives » n’ont pas besoin d’apprendre une autre langue et de s'intéresser à une autre culture pour communiquer en business et en voyage ce qui constitue le vrai handicap culturel des éditeurs de contenus. Le talent et l’intelligence humaine des générations futures se développeront autour du multilinguisme, du multiculturel et de la mosaïque des diversités. Et la littérature des Lumières, terreau de la Culture française reste aujourd’hui la plus traduite au monde dans plus d’une centaine de langues...

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