La lutte contre le blanchiment d’argent: une affaire de tous !
Qu’est-ce que le blanchiment d’argent ?
Le blanchiment d'argent, (‘Money Laundering’ en anglais) est devenu au fil des dernières années, un problème de plus en plus répandu, et ce dans de nombreux secteurs d’activités. L’opération du blanchiment d’argent consiste à « brouiller les pistes » afin de dissimuler la provenance d’argent obtenu de manière illégale via le trafic de drogues, le trafic d'armes, la corruption ou autres activités criminelles, et de faire croire que cet argent a été obtenu légalement. Afin de ne pas éveiller les soupçons, les criminels utilisent des transactions financières, mais aussi commerciales ou immobilières, pour réintégrer l’argent ‘sale’ dans le circuit économique. Cet argent ‘blanchi’ pourra alors être réutilisé pour des fins personnelles, ou pour financer d’autres activités illégales ou dangereuses telles que le terrorisme.
Le secteur financier bancaire ou non-bancaire (global business, compagnies d’assurance, fonds de pension, sociétés de courtage, banques d’investissement) est particulièrement concerné par le risque de blanchiment d’argent, c’est pourquoi les organismes régulateurs (la Banque de Maurice pour les banques, et la Financial Services Commission pour les entreprises non bancaires) imposent des mesures très rigoureuses pour limiter ce risque.
Les entreprises financières qui ne respectent pas les ‘Anti-Money Laundering Laws & Regulations’ et qui ne détectent pas les cas de blanchiment d’argent peuvent être soumises à de sévères sanctions pénales et à de gros dédommagements financiers.
Qui est concerné par le blanchiment d’argent ?
La lutte contre le blanchiment d’argent est bien sûr une des priorités des superviseurs, des ‘Compliance Officers’ et des ‘Money Laundering Reporting Officers’ des organisations du secteur financier, mais c’est aussi l’affaire de tous ! Car si les institutions financières sont constamment à la recherche de nouvelles façons de lutter contre ce type de crime, il leur est primordial d’avoir le support de leurs clients au quotidien afin de vaincre ensemble ce fléau qui pollue et corrompt le circuit économique. Sans la compréhension et la collaboration de ses fidèles clients, une institution financière ne saura, en effet, faire de distinction entre les transactions légitimes, et les opérations de blanchiment d’argent.
Ensemble pour mieux combattre le blanchiment d’argent
Pour combattre le blanchiment d’argent, les institutions financières sont soumises à de nombreuses obligations règlementaires, notamment à celles du ‘Customer Identification Process’ qui consiste à vérifier rigoureusement l’identité de chaque client. Pour aider dans cette démarche, le client doit soumettre ses documents de ‘Customer Due Diligence’, le terme souvent utilisé le ‘CDD’ à l’institution financière- et cette obligation reste applicable à l’ensemble des institutions financières. Les documents de CDD demandés sont généralement une pièce d’identité (carte d’identité ou passeport) et une preuve d`adresse tels que (facture d’eau, de téléphone fixe ou d’électricité de moins de 3 mois, au nom du client).
Munie de ces documents de CDD, l’institution financière procèdera alors à des vérifications sur l’identité du client et sur l’origine de ses activités, ce qui lui permettra de détecter, le cas échéant, des activités frauduleuses qui pourraient avoir une origine illégale ou criminelle.
La lutte contre le blanchiment d’argent est ainsi une lutte collective, qui nécessite un travail nécessaire mais fastidieux de la part des établissements financiers, mais aussi une grande compréhension et une volonté de collaboration des clients. En fournissant les données demandées par les établissements financiers, nous participons tous ainsi à la détection des transactions suspectes et donc à la lutte contre les crimes financiers. Prenons-le donc de manière positive, la prochaine fois que notre banque ou notre compagnie d’assurance nous demandera une facture d’eau ou d’électricité mise à jour !