La métaphore du trou noir
Dessin fait par Michel Delage

La métaphore du trou noir

Les trous noirs célestes absorbent la lumière, car ils ont ce rôle d’être un « passage » pour alimenter un développement complexe dont nous ne savons pas encore toutes les implications. À l’heure actuelle, personne ne sait vraiment comment fonctionne un trou noir. Même les astrophysiciens décrivent cet événement astronomique comme une sorte d’énigme qui dérange notre compréhension d’un univers où tout aurait commencé par un Big Bang pour se terminer par un Big Crunch. Selon la dernière hypothèse en liste, les trous noir célestes que l’on retrouve autant au centre des soleils qu’au centre de toutes les galaxies pourraient être la mémoire de l’univers et même son origine *.

Si nous nous plaçons à notre échelle humaine pour comprendre ce phénomène, nous pourrions déceler au centre même de notre organe de perception visuelle de mini «trous noirs» que nous appelons pupilles, directement reliés à notre cerveau par de multiples terminaisons nerveuses. Comme les trous noirs célestes, tels des aspirateurs, nos pupilles attirent à elles toutes les ondes visibles de notre environnement. Nos pupilles deviennent des sortes de portails où l’information visuelle s’engouffre pour être ensuite réorganisée, restructurée, recomposée, voire complètement transformée au point de ne plus avoir de liens avec son état initial d’ondes visibles. Une sorte de transmutation magnétique a lieu qui participe à l’organisation moléculaire du cerveau et devient potentiellement une « nourriture » pour les différentes réactions chimiques et électriques.

Suivons le trajet de la lumière que nous absorbons par nos pupilles pour nous rendre compte qu’elle alimente aussi…notre imagination. Fermez vos yeux un instant et essayez de visualiser le visage d’un de vos amis, de votre maison, d’un objet précieux ou même d’une page de texte. Votre cerveau s’efforcera de recomposer la lumière qui correspond le plus possible à la manifestation physique. Votre machine à images ira chercher, en plus de la lumière qu’elle avait enregistrée, des sons, des sentiments et même d’autres images pour « réinventer » la situation, redécouvrir le souvenir et surtout recréer une autre dimension dès plus virtuelle. Cet exercice de visualisation vous permet de faire revivre ce que vos sens ont captés dans ce que vous considérez comme une réalité intérieure. Les petites sphères noires de l’œil vous aident, par le biais d’un transfert physiologique, autant à structurer vos pensées et à nourrir votre imaginaire qu’à sélectionner des éléments qui pourraient susciter, dans un deuxième temps, des réflexions philosophiques comme des introspections sur votre vision du monde. Nos pupilles sont donc des « espaces lumineux » d’une profondeur dépassant largement le rôle de capteur de lumière puisqu’elle prépare les éléments perçus à devenir…autre chose.

 Dans notre propre corps, par le biais de notre organe de perception visuelle, il existe donc une structure de conversion qui permet autant de modifier notre regard sur la réalité que de transformer des ondes visibles afin qu’elles soient utilisées pour différents développements. Toutes les composantes de ce monde ondulatoire, enregistrées par notre organe de perception visuelle, sont constamment dans une sorte de « passage » où elles participent toutes les fractions de secondes à notre évolution. Si on retourne à l’échelle cosmique, on pourrait considérer que le trou noir sidéral, comme la pupille, est un espace de transformation qui, potentiellement, nous amènerait à comprendre notre environnement pour enrichir nos interactions avec le réel.

 * BRUNIER Serge. «Trous noirs. Ils seraient les créateurs du monde», Science et vie, avril 2010, no 1111,  P.55-71

 Michel Delage

 

Les trous noirs :  une source d’inspiration

Si les trous noirs sont des événements célestes pouvant être considérés comme les créateurs du monde 1 et que l’eau de notre planète figure comme l’origine de la vie, ne pourrait-on pas établir un lien entre ces deux phénomènes d’ordre de grandeur diamétralement opposé ?

Dans notre monde terrestre, le culte de la source sacrée pure et génératrice de vie, logée au cœur même de la matière vivante, nous fait toujours penser au côté rare et précieux de l’essence même de notre biodiversité. Les trous noirs pourraient-ils avoir le même statut de source génératrice de «vie» stellaire  ? Pour que ces deux phénomènes puissent se comparer, il faut qu’ils possèdent au moins un dénominateur commun. Les ondes calorifiques pourraient bien être ce lien. Constituée à 71% d’eau, notre planète possède seulement 1% d’eau douce, sans compter les pôles glacés. L’eau, en tant que molécule microscopique, se manifeste aussi dans un ordre de grandeur mésoscopique (la planète) et, grâce à ses phases (gazeuse, liquide et solide), transfère son potentiel de température en différentes masses thermiques (océan, nuage, calotte glacière). Celles-ci créent des atmosphères capables de soutenir la biodiversité en maintenant des températures idéales pour les plantes, les animaux, les hommes, etc. Les trous noirs, quant à eux, sont logés au cœur des soleils et au centre des galaxies avec le rôle de comprimer, de transformer et de régulariser le monde stellaire. Le cycle des trous noirs, contrairement à celui de l’eau, va du mésoscopique au macroscopique jusqu’à l’incommensurable. Les trous noirs supermassifs, au centre même des galaxies, ont le rôle d’absorber des chaleurs dépassant le million de degrés dans un univers proche du zéro absolu pour former un milieu incubateur cosmique capable de réunir des systèmes solaires dans une sorte d’atmosphère propice à l’émergence de différents événements astronomiques.Comme les trous noirs absorbent des soleils constitués à 90% d’hydrogène et que la molécule d’eau possède 66% d’atomes d’hydrogène, on pourrait dire que ces «milieux absorbants hydrogénés» adoptent des comportements similaires quant à leur développement magnétique lié aux ondes calorifiques. Par exemple, l’espace sidéral est en expansion dès lors que la température chute à des niveaux records (de -50 à -270 Kelvin) et se comprime quand la température monte aux abords des étoiles. L’eau de notre planète a elle aussi cette propriété d’être un volume en expansion dans le froid (la glace) et en contraction 2 dans la chaleur (la vapeur d’eau). Parmi tous les types de molécules découvertes jusqu'à présent, seule la molécule H2O possède ce comportement lors de modifications de température. Donc, l’eau a la possibilité de transférer son potentiel de température pour créer des espaces de vie et ainsi devenir un milieu incubateur à l’exemple des trous noirs qui compriment un soleil très chaud dans un espace excessivement froid et dense et deviennent ainsi un axe de développement magnétique.

L’eau de notre planète et les trous noirs ont aussi tous deux cette capacité d’être à la fois  contenant et contenu. En effet, l’eau participe à la formation d’une atmosphère considérée comme une masse thermique indépendante ayant ses propres règles de fonctionnement. Cette masse devient le contenant indispensable au développement de la matière vivante elle-même constituée, dans différentes proportions, d’un pourcentage d’eau.  Par analogie, le trou noir au centre d’une galaxie est à la fois le point de départ et le point d’arrivée de cette formation. Ce trou noir central, que l’on devrait plutôt appeler sphère noire, engendre une série d’expansions et de compressions de façon à former une masse magnétique critique qui contient des soleils ayant eux-mêmes en leur centre une sorte de sphère noire pulsante proportionnelle à leur grandeur. Si la molécule d’eau est la référence pour les associations moléculaires de notre planète, dans le simple fait de créer différents cycles de compression, d’expansion et d’autorégulation, le phénomène du trou noir fait sensiblement la même chose dans un ordre de grandeur qui dépasse notre entendement. Les deux phénomènes sont donc créateurs d’un environnement propice au rassemblement d’éléments ayant le même principe animateur au centre de leur composition.

Pour s’inspirer des trous noirs, qu’ils soient supermassifs, primordiaux ou stellaires, il faut regarder dans la loupe que fait la goutte d’eau pour voir comment notre réalité peut se comprimer dans une espace minuscule pour mieux participer à une nature grandiose, planétaire et même cosmique. Chaque être humain, par sa constitution aqueuse, devrait communiquer, sinon communier avec l’univers sidéral. Car, sans trop exagéré, si nous sommes faits d’hydrogène et que l’univers, comme les trous noirs, est à base d’hydrogène,  nous avons alors en nous la trace de ces milieux incubateurs que sont l’eau et les trous noirs et, peut-être, un rôle équivalent de réunir le microscopique avec le macroscopique dans une dimension à notre échelle. Reconnaître la multi dimensionalité de notre monde, c’est y voir une source d’inspiration pour notre propre évolution, même s’il faut passer à travers l’obscurité pour mieux accélérer notre transformation et parvenir à des mondes encore inexplorés de notre propre dimension humaine.

1-   Serge Brunier, «Trous noirs. Ils seraient les créateurs du monde», Science & vie, avril 2010, no1111, p.71.                                                           

2-   La contraction dans la molécule d’eau vient du fait que les angles de liaison des deux atomes d’hydrogène avec la molécule d’oxygène se rapprochent pour comprimer la molécule. Cet angle est le signe d’une augmentation de chaleur et inévitablement d’un changement de phase. Plus la molécule se comprime, plus elle déstabilise sa formation.

Michel Delage

Michel Delage

Animateur de l'imaginaire

3 mois

Merci pour l'intérêt Isabella

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