La mort du streaming payant, longue vie au piratage…
Déjà lorsque l’on s’abonne à une plate-forme de streaming et de SVOD (Subscription Video On Demand), rien ne garantit que l’on pourra y accéder depuis l’ensemble de nos supports numériques (smartphone – ordinateur – tablette…). Par exemple, au lancement, Apple TV Plus n’était pas disponible sur les appareils Amazon Fire TV ni sur les téléviseurs LG, Roku, Sony et Vizio.
Plus récemment, Disney + qui a ouvert sa plateforme le 12 novembre dernier aux USA, au Canada et au Pays-Bas notamment propose les Simpson (ouverture en France prévue le 31 mars 2020). Les épisodes sont diffusés au format 16/9 au lieu du 4/3 initial. Ce recadrage réduit ainsi les images et peut avoir une incidence sur les effets visuels humoristiques comme l’ont rapidement identifié les internautes…
Outre ces désagréments techniques, le choix est vaste et les plateformes SVOD sont de plus en plus nombreuses, Netflix, Amazon Prime Video, Apple TV +, Disney +, Now TV, YouTube TV, Mubi, Shudder, BFI Player, Crunchyroll, Hulu, BritBox, Peacock…
Si le choix est de plus en plus important, l’offre de service (le catalogue) semble être de moins en moins au rendez-vous des attentes des consommateurs. Une petite exception à confirmer avec Disney+ qui propose dès son lancement plus de 500 films et 7 500 épisodes de séries mais surtout des incontournables comme les productions Pixar, Marvel et Star Wars…
Pour capter de nouveaux consommateurs, ces plateformes misent notamment sur la création et le développement de « contenus originaux ». L’exemple le plus marquant reste pour l’instant, la diffusion de la dernière saison de Games of Thrones sur OCS en mai 2019. L’effet d’aubaine passé, il convient pour ces plateformes de les conserver et les fidéliser en leur proposant un catalogue d’œuvres importants et de qualités.
"Déçu par le catalogue", Philippe, lui, s'est déjà désabonné de OCS à la fin de la diffusion de Games Of Thrones en mai 2019. "Je pensais vraiment qu'il y aurait des programmes très forts pour retenir le client. J'imagine qu'avec une série comme GoT, ils ont un pic d'abonnements énorme et je trouve que les programmes disponibles ne sont pas à la hauteur... Les derniers programmes ajoutés ne donnaient vraiment pas envie de rester", regrette-t-il encore.
Il n’est effectivement pas possible de satisfaire tout le monde. Dans son rapport annuel sur les tendances des médias numériques de mars 2019, le cabinet Deloitte relève que les utilisateurs américains doivent s'abonner à 3 services de diffusion en moyenne pour pouvoir visionner le contenu qu'ils souhaitent regarder… Effectivement, si l’on veut voir Game of Thrones il faut être sur HBO ou OCS, pour House of Cards c’est Netflix, pour The Handmaid’s Tale ce sera plutot Hulu et pour Jack Ryan, Amazon. Et si l’on veut avoir accès à tous ces offres, cela revient cher pour l’abonné. Et l’on peut légitiment penser qu’il s’abonne à un ou deux services et qu’il pirate le reste…
Et aujourd’hui lorsque découvre des sites de streaming illégaux, on est bien loin des début naspter ou e-donkey en peer-to-peer. Ce sont des interfaces tournées vers l'utilisateur, d'une qualité HD à chargement rapide et, qui offrent tout ce que le consommateur peut chercher, gratuitement au même endroit.
Le Cabinet britannique MUSO a estimé que le premier épisode de la saison 8 de Game of thrones a été piraté illégalement plus de 55 millions de fois dans les 24 heures suivant sa diffusion sur HBO, le 14 avril 2019.... 76,6% des pirates ont regardé l'épisode en streaming, le reste a téléchargé… Par ailleurs plusieurs études ont conclu que, après plusieurs années de déclin, le partage de fichiers peer-to-peer est à nouveau en hausse.
Toujours selon le cabinet MUSO, 64,2% des personnes interrogées ont déclaré qu'elles ne paieraient plus de services de streaming cette année (2019), et 50,8% recherchaient des contenus sur des plateformes illégales s'ils n'étaient pas disponible pour eux sur des services pour lesquels ils payaient déjà.
Face à ces situations, des actions répressives sont déployées pour fermer ces sites illégaux et de nombreux sites de piratage ont été fermés. Mais ces actions se heurtent de plus en plus au développement des VPN qui permettent de masquer les activités des utilisateurs. Le volume d'utilisation des VPN a considérablement augmenté ces dernières années.
Les performances de tous ces VPN se sont considérablement améliorées ces dernières années et prennent en charge la diffusion vidéo en continu où que l’on se trouve (permet de contourner les verrous liés aux régions de diffusion) et, masquent les activités de partage de fichiers.
La plupart des acteurs sont assez tendus actuellement. Quant à ce qui risque de se passer dans les années à venir...