La musique du futur
«La musique, elle, est faite de déséquilibres et de chutes qui doivent être rattrapées» André Manoukian
Si j’introduis mon article par cette citation d’André Manoukian, c'est pour faire le lien avec le microsoft expérience 18 et notamment cette conférence qui a particulièrement et admirablement suscité ma curiosité : « La musique du futur ». J’ai directement ajouté cette conférence dans mes «to do» de cette première journée de salon, cependant la curiosité à l’idée d’y assister ne faisait que grandir. Je n’arrivais pas à saisir comment ce domaine immuable depuis des années allait pouvoir être changé dans le futur, ni pourquoi d’ailleurs. La musique est telle depuis des siècles, elle fait partie intégrante de nos vies internationalement. J’avais secrètement peur de découvrir que cette musique qui me fait rêver, danser, chanter depuis petite devienne au fil du temps et des bouleversements technologiques le pur produit d’intelligences artificielles quelconques sans aucun instrument et sans le regard ni la sensibilité de l’artiste.
Mais, à mon entrée dans la salle, un piano à queue surplombait toute la scène, j’ai vite été rassurée et j’ai compris après quelques minutes de conférence toute la subtilité du sujet. L’intelligence artificielle au service des artistes ! Mais alors intelligence artificielle et musique, quel paradigme et quelles ambitions ?
André Manoukian a pu nous présenter sa nouvelle création MUZEEK (mélange entre muse et geek) avec pour aspiration que l’intelligence ne dépasse jamais l’artiste. Cet algorithme offre au compositeur une multitude de variations différentes à partir d’un seul et unique morceau en respectant l’harmonie.
Hello WORLD
Dans la même lignée, que le logiciel présenté par Manoukian, un projet assez improbable a été dévoilé en début d’année 2018.
La pochette de «Hello World», premier album composé avec l’IA Flow Machines. © Skygge
« C'est le même passage qu'entre la musique organique et la composition électronique. C'est ouf. Demain c'est sûr, on fera tous de la musique comme ça », STROMAE
Flow machines, l’intelligence artificielle du groupe Sony développée en 2012 a sorti sous la supervision de Benoit CARRE, chanteur, compositeur français, de François PACHET (à l’origine de flow machines), scientifique, compositeur et d’un certain nombre d’artistes invités comme Stromae ou Kiesza son premier album multi-stylé intitulé Hello WORLD.
Pour composer avec Flowmachines, rien de plus simple …
Le musicien sélectionne des partitions, des morceaux les intègre dans l’ordinateur, leur associe un style, l’intelligence prend à son tour le relais et propose des mélodies assez atypiques. Il ne reste plus à l’artiste qu’à choisir entre les différentes voix, mélodies, rythmes et arrangements.
Plus concrètement, Flowmachines dispose en réserve d’une dizaine de milliers d’arrangements. En les analysant, elle établit des schémas types sur la composition des morceaux et devient ainsi apte à proposer par déduction logique que tel accord suit tel autre accord.
Mais bien évidemment, il y a toujours un artiste pour superviser et ajouter sa petite note.
Flowmachines est ainsi utilisée comme un instrument et non comme une fin en soi, c’est ce qu’a confié François PACHET au journal 20 minutes : « Pour qu’il y ait une œuvre d’art, il faut une intention, une envie, un moteur, c’est l’artiste qui fait ça, mais il va être aidé par la technologie »
Et comme vous l’attendiez depuis le début, voici le fameux morceau :
Même s’il fait une drôle d’impression, ce morceau est une prouesse pour le domaine de la musique et signe le début d’une révolution… à suivre…
Chargée de communication chez Yves Rocher Réunion et Yves Rocher Guyane
6 ansJe rejoins Ninon, ton article est au top Aurore ! Félicitations 😊
Conseillère clientèle
6 ansTrès bon article 👏🏽👏🏽