La Neurochirurgie, un service en cours de construction au CHT de Nouvelle-Calédonie.

À partir de 300 000 habitants sur un territoire, on considère qu'un service de neurochirurgie est nécessaire pour une population. Cette année, le CHT de Nouvelle-Calédonie a souhaité développer cette compétence sur le territoire et au sein de sa structure. Au delà de réduire le nombre d'EVASAN sur les problématiques liées à ce sujet, des soins sont toujours plus efficaces lorsque le patient peut rester dans un environnement qu'il connaît, et entouré par ses proches. 

Dans cette optique, le Docteur Paul Roblot a ainsi été recruté par le CHT pour lancer le service de neurochirurgie. Il est accompagné du Docteur Stéphane Fuentes, également docteur en neurochirurgie et enseignant aux universités d’Aix Marseille, qui apporte une expertise technique essentielle. 

Des profils de compétences complémentaires.  

Après avoir fait ses armes au CHU de Bordeaux, le Dr Paul Roblot s'est notamment spécialisé sur la partie crânienne de sa discipline. Cette partie implique la prise en charge de tumeurs cérébrales, hydrocéphalies, traumas crâniens, ou encore les ruptures d'anévrismes. Aujourd'hui il se sent prêt à s'engager dans le projet de lancement de ce tout nouveau service de neurochirurgie. 

Le Dr Stéphane Fuentes a quant-à lui une plus grande carrière de neurochirurgien, au cours de laquelle il a pu se spécialiser sur la partie rachis. Cette partie comprend le traitement des lésions dégénératives du rachis: hernie discale, canal lombaire étroit, myélopathie cerviarthrosique, ainsi que les techniques mini invasives pour la traumatologie et l’oncologie rachidienne. Il est également enseignant, professeur des universités d’Aix Marseille. 

"C'est un réel plaisir pour moi de partager mes connaissances, et j'aurais plaisir à le faire pour de prochaines missions selon les besoins du service," partage le Dr Fuentes.  

L'ambition du service de neurologie. 

Alors que les docteurs Roblot et Fuentes sont arrivés au CHT de Nouvelle-Calédonie au dernier trimestre 2023, les équipements déjà disponibles sur place permettent de réaliser la plupart des actes, et notamment une neurochirurgie de pointe, comme la microchirurgie. Le CHT prévoit en 2024 de se doter d’une neuronavigation pour parfaire l’équipement.

"À terme, le service pourrait comporter sept à dix lits d’hospitalisations, un secrétariat, trois équipes infirmiers/aide soignants, et minimum deux neurochirurgiens. Des compétences à ajuster en fonction de l'évolution des besoins du service," explique le Dr Roblot.  

Une relation sereine avec les patients. 

Le soin est avant toute chose la compréhension d'une personne dans son environnement social et culturel. Alors que la population en Nouvelle-Calédonie apporte une importance particulière à la médecine traditionnelle, il est essentiel pour un praticien de comprendre les traitements complémentaires d’un patient. « Les patients sont très respectueux de la profession médicale, ce qui favorise l'échange et la confiance mutuelle, notamment lorsqu'il s'agit de traitement alternatif, ainsi que les croyances qui y sont associées. Bien souvent, le recours aux remèdes traditionnels ne compromet pas l'efficacité d'un traitement, » partage le Dr Roblot. 

Maillage médical et particularités de la prise en charge. 

Alors que la traumatologie crânienne représente une part très importante des prises en charge du territoire, et que les patients arrivent globalement tard au CHT, les professionnels doivent s'adapter à des cas de figures inédits. Dans l'optique de favoriser l'accès aux soins sur tout le territoire, des consultations devraient être planifiées en dehors de la Province Sud, avec notamment des vacations au CHN de Koné.

"La Nouvelle-Calédonie est le dernier territoire d'outremer français à se doter d'un service de neurochirurgie, et l'accès aux soins reste disparate sur le territoire," déclare le Dr Fuentes.