La normalisation, vous connaissez ? 🤔

La normalisation, vous connaissez ? 🤔

C'est un concept clé dans le secteur médico-social, surtout pour les établissements accueillant des personnes en situation de handicap mental.

@Coralie Sarrazin en parle super bien dans sa formation "La méthode AutoD". 👌

La normalisation, c'est permettre aux personnes en situation de handicap de vivre une vie la plus "normale" possible

Ça veut dire quoi ?

Bah, pouvoir faire ses courses 🛒, choisir ses vêtements 👕, avoir un job 💼, des loisirs 🎨, des amis 👫.. Bref, tout ce qu'on fait dans notre quotidien, sans y penser.

Mais attention, la normalisation, ça n'est pas juste "faire comme tout le monde". C'est surtout respecter les choix et les envies de chacun.

Si quelqu'un préfère rester peinard chez lui plutôt que d'aller à une activité, c'est son droit 😎

La normalisation, c'est un peu l’un des socles de l'autodétermination. Sans elle, difficile de laisser les personnes prendre leurs propres décisions et vivre leur vie comme elles l'entendent.

Une expérience révélatrice

Lors de mes formations ou intervention, il m'arrive de suggérer d'être hébergée directement dans l'établissement plutôt qu'à l'hôtel.

C'est économique pour tout le monde et ça me permet d'être au plus près des personnes accueillies.

il y a deux ou trois ans, j'ai pu passer ainsi la nuit dans une Maison d'Accueil Spécialisée.

Au petit-déjeuner, je me suis assise à table avec les autres résidents, comme une résidente temporaire.

C'était une belle opportunité de partager un moment de vie quotidienne avec eux. 👥🍽️

Une éducatrice est venue me servir un café et deux tartines... alors que je ne bois pas de café !

J'ai observé autour de moi : chaque résident recevait sa boisson habituelle (café, chocolat ou lait) et ses tartines, sans qu'on leur demande ce matin-là ce qu'ils souhaitaient. 🤔☕🍞

Est-ce vraiment de la normalisation ? 🤔

Cette expérience soulève des questions importantes :

✔️L'individualisation des choix : Certes, les préférences de boisson semblent respectées, mais elles paraissent figées dans le temps. Et qu'en est-il de la quantité de nourriture ? Deux tartines pour tous, tous les jours, est-ce vraiment adapté ? Les goûts et les besoins peuvent changer : un jour on a plus faim, un autre moins, parfois on veut essayer autre chose. Une vraie normalisation ne devrait-elle pas permettre des ajustements quotidiens, voire au moment même du petit-déjeuner ? 🤔🥐☕

✔️L'autonomie dans le service : Pourquoi ne pas laisser les résidents (et les invités !) se servir eux-mêmes ? Cela favoriserait l'indépendance et le choix.

✔️La flexibilité des routines : Un petit-déjeuner à heure fixe avec un menu prédéfini est-il vraiment "normal" ? Dans la vie de tous les jours, on peut choisir de sauter le petit-déjeuner ou de manger autre chose.

✔️L'inclusion et la participation : Me traiter comme une résidente temporaire montre une réelle volonté d'inclusion. C'est un pas positif vers la normalisation. Cependant, comment pourrions-nous aller plus loin pour que chacun puisse participer activement à ce moment ?


Focus sur le concept de normalisation

Pour ceux qui, comme moi, pratiquaient sans en connaitre l'origine, la normalisation a été conceptualisée dans les années 60 par Bengt Nirje.

L'idée n'est pas de "normaliser" la personne mais bien d'adapter son environnement pour qu'elle puisse vivre aussi près que possible du quotidien de tous ( de la vie de tout le monde).

Cela implique aussi de respecter les rythmes de vie individuels et d'encourager l'autodétermination. On n'est pas la même personne à 7 ans, 17 ans ou 70 ans, pas vrai ? 🕰️


Exemples concrets de bonnes pratiques

Voici quelques pratiques simples, (observées ou découvertes lors de mes veilles sur LinkedIn) mais efficaces pour favoriser la normalisation au quotidien :

✔️Des portes différentes pour chaque chambre : Cela permet à chaque résident d'avoir son espace personnel unique et identifiable. 🚪

✔️Une boîte aux lettres sur sa porte : Chaque résident peut recevoir son courrier directement dans sa chambre, renforçant ainsi son indépendance et son intimité. 📬

✔️Un "facteur" dans l'établissement : Avoir quelqu'un qui distribue le courrier et avec qui on peut discuter le matin crée un lien social précieux. Pourquoi ne pas l'inviter à prendre un café dans sa chambre ? ☕👥

✔️Faire la grasse matinée : Autoriser les résidents à se lever à l'heure qu'ils souhaitent le matin. Qui n'aime pas un bon dimanche à traîner au lit ? 🛌

✔️Trainer en pyjama : Laisser les résidents passer une matinée tranquille en pyjama dans leur chambre sans pression d'être prêts à une heure précise. 😴

✔️Choisir quand se laver : Offrir la possibilité de décider quand se laver — le matin ou le soir — selon leurs préférences personnelles. 🚿

Ces petites choses peuvent sembler banales mais elles sont essentielles pour donner aux résidents un sentiment d'autonomie et de normalité dans leur quotidien.

💪et vous ? Que faites-vous pour favoriser la normalisation ? Partagez vos idées et bonnes pratiques en commentaires !

#handicap #normalisation #inclusion #médicosocial #autodétermination

sandrine Acedo

coordinatrice chez Plateforme Territoriale d'inclusion

1 mois

C'est super cette article. J'ai fait un stage de cadre en FAhM récemment et fait le même constat que vous Isabelle. Les soignants ne laissent pas les personnes choisirent, il y a une routine qui s'installe et on ne demande pas ce que veulent les personnes accompagnées. On les sert comme des robots, on ne s'installe pas avec eux pour discuter et surtout il faut que le petit déjeuner soit fini avant 9h car il faut aller faire les toilettes même de ceux qui sont autonomes. Où est l'intimité ? Un expérience qui m'a fait beaucoup réfléchir sur le respect des personnes accompagnées ce n'est parce qu'on est en situation de handicap psychique avec déficience qu'on a pas des envies de "normalisation." En tout cas, bravo pour ce post. Merci Isabelle.

Résidence HLM communauté foyer de vie MAS… L’appellation pré-définie l’objet conceptuel et financier Après cela il faut « baptiser l’enfant » (À. Camus, les chênaies, l’oceane, …) ne sachant à quels saints se vouer, après encore uniformément avec grande difficulté l’appellation « residents… ? » contrairement aux professionnels (educs, psy,…études diplômes pour l’embauche) appellations par métier (place sociale productive) le «résident… » contrairement aux « professionnels » n’a pas d’histoire de métier mais une histoire «d’occupationnel » (place sociale improductive) pas d’embauche mais son profil par type d’handicap, puis il y a les salaires des « professionnels » en fonction de l’ancienneté et du diplôme aucun « usager? » ne voit ce que le professionnel fait de son salaire et généralement à ne pas dévoiler, pour le résident? On passe dans L’autre monde c’est le « prix de journée » le ministère, l’ institutionnel a dit tous pareils pas de diplôme pas de métiers pas d ancienneté il est «handicap… » jusqu’à ce que tombe l’€ appelé argent de poche, compte… et puis vient la grande règle « sous tutelle… » mais jamais la notion 1ere le cœur « la citoyenneté » ne fait politiquement projet car pourtant là tous nous sommes « citoyens »

C’est à partir de la normalisation que la VRS (valorisation des rôles sociaux) a été conceptualisé. Une approche du travail social inspirante qui se développe dans de nombreux pays dont la France. Je recommande le livre de Laetithia Delhon et de Raymond Lemay édition de l’école des hautes études du travail social.

aicha ghembaza

éducatrice maman H24

1 mois

Bengt Nirje (1927-2006) est un éducateur et pionnier suédois dans le domaine du handicap qui a développé le concept de normalisation dans les années 1960. En tant que directeur de l’Association suédoise pour la protection des enfants handicapés, il a formulé cette idée en réponse aux pratiques institutionnelles restrictives qui, à l'époque, isolaient les personnes en situation de handicap de la société, limitant leur autonomie et leur liberté. Pour Nirje, la normalisation ne signifiait pas "rendre les personnes handicapées normales" dans le sens de les transformer, mais plutôt adapter l'environnement et les conditions de vie pour qu’elles aient accès aux mêmes droits, aux mêmes choix et aux mêmes expériences de vie que les autres. Il s’agissait de permettre aux personnes handicapées de mener une vie aussi "normale" que possible, en respectant leur individualité et leurs besoins propres.

Coralie Sarrazin

Docteure en psychoéducation

1 mois

Merci Isabelle de parler de ce concept ! Avec une justesse et une précision comme ça 👌👌👌 Et j’avoue que jsuis un peu fière que La Méthode Auto-D t’inspire ainsi 🥰🥰

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