La « pensée critique » source d’esprit
Illustrons le processus de « prise de conscience » décrit dans le billet précédent par deux exemples communs, que chacun peut tester quand il le souhaite :
. L’artisan, qui apprend année après année les gestes les plus appropriés, sait utiliser en conscience ses deux mains, ses dix doigts, …, afin de mettre en forme l’objet de sa spécialité. Notons qu’il s’agit là d’une conscience physiologique, de nature comportementale. Ce faisant, pour « prendre conscience » de ses propres gestes, pourtant habituels, il doit nécessairement y penser et donc déclencher en lui un processus neurosensoriel « méta »… relativement à celui que ses mains utilisent. La prise de conscience artisanale est donc mentale (a minima). Alors en pleine conscience physique il peut « prendre mentalement conscience », via trois orientations temporelles possibles, de ce qu’il va faire, de ce qu’il vient de faire et/ou… de ce qu’il est en train de faire !
. L’artiste, par nature créatif, propose pour sa part des objets nouveaux (peinture, chanson, concept, …). Pour exprimer son acte novateur face à son propre regard ou à sa propre écoute, qui relèvent tous deux d’une conscience mentalisée (en l’occurrence ici « réflexive »), il lui est alors indispensable de « l’imaginer » (de le projeter, de le prévoir ou le prédire). Cela au préalable, puis au fur et à mesure de sa propre expression. En ce qui le concerne, l’artiste développe ainsi une « prise de conscience spirituelle »… au strict sens « esprit » du terme (en fait son sens originel, largement occulté depuis par nos cultures mystiques). Au cours de cette prise de conscience, notre esprit peut donc aussi se projeter au Futur, au Passé, ou rester simplement… au « moment présent ».
Dans un monde social où l’essentiel de nos interactions concerne des actes mentalisés, telles que nos paroles et pensées, il est donc fondamental de comprendre que « prendre conscience » exige le développement de notre esprit. Car seule l’activité de celui-ci pourra permettre notre mise en œuvre d’actes « méta » capables à leur tour de « prendre conscience de notre conscience » (seul acte « Homo sapiens sapiens »). Sous-entendu « notre esprit prend conscience d’un nouvel acte mental conscient ». A partir de ce constat il devient alors beaucoup plus facile d’appréhender nos processus intimes permettant de « prendre conscience d’idées nouvelles ». Des idées que nous pouvons tous émettre (vers d’autres et/ou en nous-mêmes). En effet, pour émerger de nos anciennes idées, par nature conventionnelles (culturelles), il est au préalable indispensable de les soumettre à notre propre examen critique. Autrement dit, il s’agit de nous entrainer à la « pensée critique ». Eh oui, seul cet investissement intérieur permet et/ou permettra d’échapper aux pensées standards en vigueur pour avancer vers… des modes de « pensée nouvelle ». A savoir des concepts évolutionnaires, majoritairement projetés vers des « Futurs potentiels » (formes visuelles, abstraites ou imaginaires). Un travail de l’esprit qui, à terme, nous fera tous évoluer, collectivement et consciemment, vers un… nouveau paradigme sociétal !