La QVCT : quatre lettres qui vont changer ton entreprise
Photo par Brett Jordan

La QVCT : quatre lettres qui vont changer ton entreprise

La Qualité de vie au Travail (QVT) est un concept relativement récent dans le paysage des entreprises françaises. Peut-être même que tu n'en as pas encore entendu parler ou que tu en as une vision floue : ça tombe bien, chez Moha, c’est un sujet qui nous parle ! On t'explique ?

Petite histoire de la QVT

Même si le sujet se démocratise depuis peu, la QVT n’est pas toute jeune. Elle a vu le jour dans les années 70 aux Etats Unis, où l’on s’intéresse notamment à la santé mentale des travailleurs (stress, burn-out …). Petit à petit, elle évolue vers quelque chose de plus global, prenant en compte à la fois les conditions de travail des salariés, mais aussi le contenu du travail (missions, autonomie...).

Il faut attendre 2003 pour voir officiellement apparaître le concept de “Qualité de vie au travail” en France, sous l’initiative de l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT). Plusieurs pistes concrètes sont alors proposées pour améliorer notre façon de travailler collectivement. Parmi celles-ci, on retrouvait déjà :

  • La qualité des relations au travail
  • La qualité de l’environnement physique
  • La qualité de l’organisation du travail
  • Les possibilités de réalisation et de développement professionnel
  • La conciliation entre vie professionnelle et vie privée.


Une liste déjà bien complète : mais il manquait un petit quelque chose... 🧐


Le passage à la QVCT : une simple lettre qui apporte beaucoup

Le 31 mars 2022, grâce à un accord national interprofessionnel, la QVT est devenue la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT). Bien plus qu’un changement d’acronyme, le passage de la QVT vers la QVCT fut le premier pas vers une vision plus large de nos conditions de travail.

C'est que la QVT était trop souvent assimilée à des actions légères et anecdotiques menées en entreprise : cours de yoga, machine à café flambant neuve, les sorties après le travail … Tout ça sans en mesurer l’impact réel sur la qualité de vie et le bien-être des travailleurs.

Même si ces actions pouvaient favoriser la bonne ambiance générale, voire la cohésion d’équipe, elles ne représentaient pas une véritable démarche en faveur de la QVT et n’amélioraient pas en profondeur les conditions de travail des collaborateurs.

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Ceci n'est pas de la QVCT

QVCT : qu’est-ce-qui change ?

Le nouvel accord vers la QVCT met l’accent sur l’amélioration les modalités d’exercice du travail et sur la prévention des risques professionnels. Il s’agit de montrer que la qualité de vie au travail « vise d’abord le travail, les conditions de travail et la possibilité qu’elles ouvrent ou non de ‘faire du bon travail’ dans une bonne ambiance, dans le cadre de son organisation ». C’est ce qui avait été défini par l’Accord National interprofessionnel QVT de 2013.

En résumé, établir une vraie démarche de QVCT doit remplir un certain nombre de critères :

  1. Elle doit passer par une évaluation du bien-être et des risques professionnels
  2. Elle doit être liée aux conditions, mais aussi au contenu du travail
  3. Elle doit s’inscrire dans une démarche préventive

Mais au-delà du cadre légal, la QVCT a de vrais intérêts, pour la santé des collaborateurs bien sûr, mais aussi celle de l’entreprise !

Un véritable impact sur la performance

C’est prouvé ! La QVCT est un véritable levier de performance. La preuve : une entreprise dont les salariés sont épanouis est 43% plus productive que la moyenne (enquête réalisée par Bloom-at-work).

Normal : en considérant la santé mentale et physique des collaborateurs comme une priorité, l’entreprise observe un taux d'absentéisme bas et un taux d'engagement élevé de ses collaborateurs.

Sans compter que ses employés sont plus créatifs et déploient plus d’énergie dans leur travail. Ainsi, nous pourrions dire qu’un collaborateur heureux et épanoui dans son travail sera plus performant.

Pour mieux comprendre, voici les étapes qui relient la QVCT à la performance de l’entreprise.

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Impact de la QVCT sur la performance en entreprise


3 idées reçues sur la QVCT

Tu as certainement déjà entendu quelques phrases un peu cyniques sur la QVT. Prenons le temps d’en parler, et de les déconstruire ! Tu auras alors toutes les cartes en main pour répondre si tu les entends au détour d’un couloir.

La qualité de vie, c’est juste un truc de RH

Dans de nombreuses entreprises les questions liées à la qualité de vie au travail sont reliées au pôle RH, qui a pour objectif de s’occuper des conditions de travail de TOUS les collaborateurs. Or, dans les entreprises, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Que ces différences soient liées à la nature du travail ou à la situation familiale, la QVT n’est pas reliée aux mêmes besoins pour tous les collaborateurs. Et force est de constater que dans de nombreuses entreprises, les propositions issues de la hiérarchie sont souvent en décalage avec les attentes des collaborateurs. C’est pourquoi il est important de concevoir la QVT comme une démarche horizontale où tous les travailleurs ont la possibilité d’exprimer leurs besoins réels et de faire des propositions d’amélioration de la qualité de vie au travail, plus proches de la réalité de terrain.

Trois canapés et une machine à café avec en plus un baby-foot, c’est ça la qualité de vie !

Si travailler dans des bureaux où il fait bon vivre est agréable, les avantages matériels comme les cours de yoga ou la salle de pause ne suffisent pas à assurer une bonne qualité de vie au travail. Ces derniers participent grandement au bien-être des collaborateurs, mais il est primordial de prendre en compte d’autres aspects comme l’épanouissement professionnel, le contenu du travail, l’alignement avec ses missions, et le développement des compétences.

Un collaborateur qui travaille dans un espace agréable, mais qui est en déconnexion totale avec son travail ne pourra pas être pleinement épanoui. Logique !

La QVT, c’est juste se sentir bien dans sa tête, non ?

Améliorer la QVT, c’est aussi prévenir et évaluer les risques professionnels et le bien-être global des collaborateurs. Au cours de notre vie, nous passons 99 117 heures au travail. Soit un total de 11,5 années cumulées !

Les entreprises ont donc un rôle et une responsabilité sur la santé des travailleurs. Un collaborateur en mauvaise santé (mentale ou physique) ne sera pas aussi productif et le mal-être au travail est associé à un fort risque d’absence. Prendre en compte la santé des collaborateurs en la mesurant et en leur proposant des actions de prévention adaptées permet d’éviter en partie ces risques et d’établir un climat de confiance au sein de l’entreprise.


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Bien dans sa tête, bien dans son corps, bien avec les autres.


En pratique, comment s’engager pleinement dans une démarche de QVCT ?

C’est bien joli tout ça, mais tu te demandes sûrement comment rendre ça concret. En vérité, ça n’a rien de bien compliqué ! Quelques pistes à explorer :

  • Permettre une plus grande flexibilité dans les horaires de travail et mettre en place une charte de télétravail ;
  • Assurer le droit à la déconnexion : pas de mails, message ou appel en dehors des horaires de travail ;
  • Former des managers et collaborateurs aux premiers secours en santé mentale et à la communication non-violente ;
  • Favoriser la prise d’initiative, et le développement des compétences professionnelles ;
  • Faire le point régulièrement sur la charge de travail des collaborateurs ;
  • Proposer des actions de sensibilisation et de prévention afin que chacun puisse trouver les ressources pour prendre soin de sa santé ;
  • En échanger avec un de nos experts.


Alors, ça te dit qu'on en parle ?

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