La recette de Google pour réussir un hackathon

La recette de Google pour réussir un hackathon

Il y a a quelques années, les hackathons ont connu une immense vague de popularité dans les grands groupes, avant d'entamer, de petites dérives en subtils détournements, un long déclin. Profitons d'un rappel des meilleures pratiques de Google en la matière pour redorer le blason d'un exercice d'innovation efficace quand il est bien mené.

Depuis longtemps, les géants du web utilisent les hackathons à des fins diverses (recrutement, création de nouveaux produits…), jusqu'à en faire une technique de management généralisée. Quand les entreprises plus traditionnelles, captivées par les résultats obtenus, se sont emparées du concept, elles ont (comme toujours…) progressivement perdu de vue ce qui en faisait la substance pour n'en garder que les atours. Hélas, ce qu'il en reste aujourd'hui n'apporte souvent que peu de valeur.

Chez Google, l'enthousiasme des débuts est toujours vivace et les hackathons continuent à assurer leur indispensable rôle de catalyseur de l'innovation, offrant à l'ensemble de ses collaborateurs des moments de respiration, durant lesquels ils peuvent exercer leur créativité sans contraintes, sortir des sentiers battus, quitter leur zone de confort, opérer sous des règles du jeu différentes, à l'écart de la routine… tout en créant des opportunités de faire fructifier les collaborations et de développer un esprit d'équipe.

Quels conseils nous donne donc Google du haut de sa longue et fructueuse expérience ? Le plus important dans l'organisation d'un hackathon est sa préparation. En amont du lancement, d'abord, il convient de s'assurer de l'engagement total et indéfectible de la hiérarchie, jusqu'au sommet. Un événement sérieux implique qu'un groupe d'employés va consacrer plusieurs jours (jusqu'à une semaine !) à autre chose que son activité habituelle, affectant potentiellement les objectifs de l'entreprise : il ne peut y avoir la moindre ambiguïté dans les discours, à tout niveau, face à cette sorte de pause.

En complément, les objectifs visés doivent être clarifiés et il n'est rien de mieux que de les faire porter haut et fort par les dirigeants. Il s'agit d'expliquer aussi simplement que possible ce que l'entreprise désire réaliser et ce qu'elle attend des participants, en toute transparence. En principe, le but à atteindre devrait toujours être la création d'une solution concrète (par exemple un logiciel réellement utilisable), dont il faudra préalablement préciser le cadre (un domaine spécifique, une technologie à expérimenter…).

Outre les bénéfices indirects (et durables) du mélange de talents et de profils qu'engendre tout hackathon qui se respecte, une bonne partie du succès repose sur l'assemblage d'un casting complet, intégrant toutes les personnes qui rendront possible l'atteinte de la cible. Des spécialistes des technologies et outils susceptibles d'être mis en œuvre, par exemple, aideront les équipes à concrétiser leurs idées rapidement, sans leur imposer de tout apprendre par elles-mêmes ni de ré-inventer la roue.

Une logistique sans faille est, évidemment, essentielle et doit être anticipée : réservation et aménagement des lieux (sous différents formats), tableaux blancs et post-its, moyens de communication, nourriture et boissons… et tout ce qui favorise la concentration à 100% des participants sur leur projet. L'ouverture d'un espace collaboratif destiné à animer la communauté dans les semaines précédant le hackathon permet d'initier le brainstorming au plus tôt et, ainsi, entrer plus vite en action le jour J.

Passons sur le déroulement de l'événement (dont les codes sont généralement bien intégrés), avec ses phases d'échauffement, de présentation d'idées, de constitution des équipes, de production des concepts, de démonstrations finales et de distribution de récompenses. Attardons-nous sur… la suite. En effet, un hackathon ne s'achève pas après les « pitches », quand tout le monde repart. Qui plus est, ces étapes ultérieures doivent aussi être incluses dans la préparation et dans le plan proposé aux participants.

Savoir par avance ce qu'il adviendra des réalisations produites est critique pour l'engagement des collaborateurs. Établir un bilan de l'événement, à la fois au niveau individuel et collectif, est également important pour l'entreprise. C'est, notamment, en analysant objectivement ce qui a été fait par rapport à ce qui était prévu, ce qui a fonctionné et ce qui mériterait d'être amélioré, ce qui a bloqué ou ralenti les progrès… que des enseignements utiles pourront être tirés, même des échecs (toujours possibles).

Beaucoup d'entreprises ont plus ou moins renoncé à organiser des hackathons, faute de résultats probants. Pourtant, il ne tient qu'à elles de mettre en place les conditions qui les rendront réellement productifs. Les quelques principes simples présentés ici réussissent à Google, ils ne peuvent que tirer les initiatives dans la bonne direction.

Billet publié initialement sur le blog « C'est pas mon idée ! »

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