La santé mentale : Focus sur la bipolarité

De plus en plus d’entreprises prennent en considération les pathologies psychologiques de leurs collaborateurs et se retrouvent confrontées à la nécessité croissante de comprendre et d’adresser les défis auxquels les travailleurs peuvent être confrontés. En effet, il est important de prendre conscience que les pathologies mentales ne se limitent pas à la sphère personnelle, mais peuvent également affecter la productivité, le bien-être et la dynamique au sein des environnements de travail.

Loin d’être des réalités marginales, les problèmes de santé mentale touchent des individus de tous horizons professionnels, soulignant ainsi l’importance d’une approche inclusive et de politiques adaptées. Dans cette perspective, la compréhension, la sensibilisation et la mise en œuvre de mesures d’accompagnement au travail s’avèrent essentielles pour favoriser un environnement professionnel sain, où les employés peuvent s’épanouir malgré les défis liés à la santé mentale. Cette introduction explore les divers aspects de la pathologie mentale au travail et les moyens par lesquels les entreprises peuvent contribuer à la création de milieux professionnels plus compréhensifs et soutenants.

Les pathologies psychiques et le travail

Les troubles psychiques sont les affections qui vont altérer l’état de santé mentale. Ils peuvent prendre des formes et des expressions très différentes, apparaissent à une période particulière de la vie et peuvent s’installer dans la durée. Les plus répandus sont : les troubles de l’humeur (bipolarité, dépression…), les troubles anxieux, les TOC, les addictions et les troubles psychotiques. En France, une personne sur dix déclare avoir reçu un diagnostic de trouble psychiatrique, psychologique ou d’une addiction par un médecin au cours de sa vie.

Le travail lui-même peut également être un facteur contribuant au développement de ces pathologies. Le stress constant, les pressions professionnelles ou encore les relations dégradées peuvent aggraver les problèmes de santé mentale existants ou en déclencher de nouveaux. Les idées reçues entourant les troubles mentaux peuvent également rendre difficile pour les individus de chercher de l’aide, de peur du regard des autres et de la discrimination au travail.

Le handicap psychique constitue une réalité complexe souvent méconnue dans le contexte professionnel. Les personnes concernées font face à des défis spécifiques, tels que la stigmatisation et la compréhension souvent limitée de leurs besoins. En milieu professionnel, l’incompréhension peut conduire à des discriminations indirectes, parfois inconscientes, affectant l’épanouissement et la productivité des individus.

Focus sur la bipolarité

La bipolarité, anciennement connue sous le nom de trouble maniaco-dépressif, est une maladie psychiatrique chronique caractérisée par des variations extrêmes d’humeur, d’énergie et d’activité. Les personnes atteintes de ce trouble peuvent connaître des épisodes de manie, caractérisés par une euphorie intense, une impulsivité accrue et un besoin réduit de sommeil, alternant avec des épisodes dépressifs, où la personne peut ressentir une profonde tristesse, une fatigue importante et une perte d’intérêt pour les activités quotidiennes. Il est d’ailleurs estimé que 40 % des dépressifs sont en réalité des bipolaires.

La bipolarité est classée parmi les 10 pathologies les plus invalidantes selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Elle débute souvent au cours de l’adolescence ou chez le jeune adulte et nécessite une prise en charge tout au long de la vie. En France, la fondation FondaMental considère qu’il y entre 650 000 et 1,6 million de personnes atteintes de bipolarité. Cependant, il faut encore entre 8 et 10 ans pour être diagnostiqué ce qui peut rendre la prise en charge particulièrement complexe.

L’impact de la bipolarité sur le travail est significatif. Dans une enquête menée par la Depression and Bipolar Support Alliance, près de 9 personnes sur 10 touchées par les troubles bipolaires ont déclaré que leurs performances au travail avaient été affectées par la maladie. Pendant les phases maniaques, la productivité peut augmenter, mais la capacité à maintenir des relations de travail saines peut être compromise en raison de comportements impulsifs. En revanche, pendant les périodes dépressives, les tâches professionnelles peuvent devenir particulièrement difficiles à accomplir en raison de la fatigue, de la perte d’énergie et de la difficulté à se concentrer.

Cette instabilité émotionnelle peut créer des défis dans la gestion des responsabilités professionnelles et des relations avec les collègues. Les personnes bipolaires peuvent également faire face à une forme de stigmatisation qui peut entraver leur progression professionnelle. Ainsi, la sensibilisation au trouble bipolaire et la mise en place de mesures d’accommodement au sein du milieu professionnel sont essentielles pour favoriser l’inclusion et le bien-être des employés concernés.

Changer de regard

L’accompagnement de la bipolarité au travail mais également de l’ensemble des pathologies psychiques revêt une importance cruciale pour favoriser l’inclusion et le bien-être des personnes touchées. Les employeurs peuvent mettre en place des politiques de sensibilisation pour le personnel sur les différents troubles, réduisant ainsi la stigmatisation et encourageant un environnement respectueux.

Les aménagements raisonnables, tels que des horaires de travail flexibles ou des ajustements temporaires pendant les phases difficiles, sont des stratégies bénéfiques pour soutenir les employés bipolaires. Un dialogue ouvert entre l’employé et l’employeur permet de comprendre les besoins spécifiques et de trouver des solutions adaptées, contribuant ainsi à maintenir une performance professionnelle optimale.

L’accès à des ressources en santé mentale, y compris des professionnels spécialisés, peut offrir un soutien supplémentaire. La promotion d’une culture organisationnelle inclusive, où la diversité est reconnue et respectée, est essentielle pour créer un environnement de travail favorable.

Les programmes de formation sur la santé mentale destinés aux employés et aux gestionnaires peuvent renforcer la compréhension des troubles et fournir des outils pour gérer les interactions au sein de l’équipe. En favorisant un soutien social et professionnel, l’accompagnement au travail contribue à créer des espaces professionnels inclusifs et bienveillants pour tous les collaborateurs, indépendamment des défis liés à la santé mentale.

La prise en compte des pathologies mentales au travail révèle des enjeux majeurs pour la productivité et le bien-être des employés. Les troubles psychiques, tels que la bipolarité, touchent divers secteurs professionnels, nécessitant une approche inclusive. Le handicap psychique, souvent mal compris, entraîne des discriminations indirectes, impactant la progression professionnelle. Ainsi, le cas spécifique de la bipolarité souligne l’importance de la prise en charge de l’ensemble des pathologies mentales dans le monde de l’entreprises. Les employeurs peuvent alors favoriser l’inclusion en adoptant des politiques de sensibilisation, des aménagements raisonnables, et en offrant un accès aux ressources en santé mentale.

En promouvant une culture organisationnelle inclusive et en proposant des programmes de formation sur la santé mentale, l’accompagnement au travail contribue à créer des espaces professionnels respectueux et bienveillants pour tous les collaborateurs. Et vous, qu’allez-vous mettre en place ?

Comment Focsie vous accompagne

Notre équipe pluridisciplinaire composée de psychologues du travail, d’assistantes sociales du travail, de médiateurs, d’addictologues et de formateurs vous accompagne dans la mise en œuvre d’une démarche préventive globale. Nous intervenons en conseil à l’entreprise, auprès des managers et des collaborateurs autour de formation ou en accompagnements individuels par exemple.