La situation est grave: soyons sympas!

La situation est grave: soyons sympas!

En automne 2019, Elodie Maître-Arnaud, rédactrice en chef du périodique romand Efficience, s'inquiétait de l'effet sur notre santé mentale du réchauffement climatique: face à l'avenir de notre planète, nous serions de plus en plus nombreux à ressentir un sentiment de détresse, voire de désespoir; et des psychiatres, notamment anglo-saxons, nomment "éco-anxiété" la peur chronique de voir notre environnement condamné. Et voici que la pandémie Covid-19 est venue bouleverser nos existences, rendre plus difficiles les relations humaines, plonger dans la précarité des individus, des familles et des entreprises dont beaucoup ne pourront éviter la faillite. L'éco-anxiété s'en trouve aggravée, et même des personnes dont le moral était plutôt bon sombrent dans la dépression: environ un Suisse sur cinq en souffrirait. Or bien des gens ignorent que la dépression ne se traduit pas seulement par l'abattement et la tristesse, mais aussi, dans bien des cas, par l'irritabilité, voire l'agressivité. Parfois une attitude méprisante ou une remarque désobligeante, ou la simple indifférence, peut, telle la goutte d'eau qui fait déborder le vase, avoir de fâcheuses conséquences. Restons toutes et tous conscients, dans nos relations avec autrui, et même quand nous croisons simplement quelqu'un dans la rue, de l'importance de notre attitude. Je ne voudrais pas, si j'avais été, dans l'ascenseur ou l'escalier de notre immeuble, ne serait-ce qu'indifférent à un locataire à la mine renfrognée, apprendre le lendemain qu'il s'est suicidé durant la nuit: certes je ne serais pas la cause de ce geste tragique, mais peut-être la goutte d'eau de trop. Soyons donc encore plus sympas que d'habitude, ce sera bon pour tout le monde, à commencer par nous-même!

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Plus d’articles de Christophe Baroni

Autres pages consultées

Explorer les sujets