La solitude du chef d'entreprise mythe ou réalité ?  Mais certainement  pas fatalité.

La solitude du chef d'entreprise mythe ou réalité ? Mais certainement pas fatalité.

La solitude du chef d’entreprise : comment la rompre ?

Quelles sont les causes et les conséquences de la solitude du chef d’entreprise ? Comment rompre l’isolement lorsque l’on est chef d’entreprise ?

Entreprendre, c’est évoluer au sein d’un réseau : l’entrepreneur interagit avec ses clients, ses partenaires, ses fournisseurs et ses confrères ; il cherche à renforcer les liens et à les multiplier afin de développer son business.

Pourtant, beaucoup de chefs d’entreprise éprouvent un profond sentiment de solitude. Pourquoi ce paradoxe ?

Il est important de distinguer le fait d’être physiquement seul aux commandes de l’entreprise, de celui de se sentir « isolé ».

La solitude du chef d’entreprise : une réalité ?

Selon une étude, 46% des dirigeants de PME disent connaître un sentiment de solitude ou d’isolement.

Cette sensation prend naissance dans la vulnérabilité qui peut être éprouvée lorsque l’on ne trouve pas suffisamment d’appui, d’accompagnement, de ressources, ou encore lorsqu’on se sent incompris.

La fonction de dirigeant entraîne une forme de solitude normale, et qui est le plus souvent acceptée voire même recherchée par les créateurs d’entreprise. Nous pourrions même dire qu’elle fait partie intégrante du statut de chef d’entreprise, puisque ce dernier par définition n’a pas de collègues de travail à son niveau.

Choisie ou subie, la solitude du chef d’entreprise a diverses origines.

Quelles sont les causes du sentiment de solitude ou d’isolement chez les dirigeants ?

Pour le philosophe Marc Halévy, “un dirigeant est un être solitaire, autonome et différent, mais qui doit apprendre à nourrir sa solitude féconde par la confraternité chaleureuse et fertile”. La solitude subie, ou isolement, cache un réel manque de lien fraternel.

Selon l’étude BPI France “Vaincre les solitudes du dirigeant” de 2016, le sentiment d’isolement résulte principalement :

§ de l’incertitude liée à l’environnement de l’entreprise,

§ du poids des responsabilités,

§ d’un manque de reconnaissance,

§ des difficultés à recruter des compétences-clés,

§ du manque de soutien au sein de la structure,

§ du stress lié à la trésorerie,

§ de la difficulté à concilier vie privée et vie professionnelle,

§ des liens de subordination conflictuels,

§ du déficit des compétences des équipes internes.

D’autre part, l’isolement du chef d’entreprise a des répercussions aussi bien personnelles que professionnelles.

Quelles sont les conséquences de la solitude du chef d’entreprise ?

La solitude agit directement sur le comportement du dirigeant. Coupé des autres, le chef d’entreprise a du mal à prendre du recul, à prendre des décisions éclairées et à trouver un réel équilibre de vie.

La solitude du dirigeant influence les résultats de l’entreprise.

Face aux imprévus du quotidien, un dirigeant isolé aura plus de difficultés à maintenir le cap.

Voici 7 conséquences majeures de la solitude du chef d’entreprise :

1.   la difficulté à agir en tant que décideur,

2.   la perte de lien avec le marché,

3.   le manque de recul lors de la prise de décision,

4.   la perte d’objectivité sur le potentiel de l’entreprise,

5.   l’inquiétude et la démotivation des équipes,

6.   le burn-out,

7.   Une image de marque altérée.

Chef d’entreprise : comment rompre l’isolement ?

Rompre l’isolement consiste en une démarche pro-active. Il s’agit d’une réelle volonté de non-solitude.

Les dirigeants utilisent différentes solutions pour pallier à cet isolement.

§ 45% des dirigeants adhèrent à un réseau d’entrepreneurs,

§ 39% ont recours à des services de conseils extérieurs,

§ 32% participent à des foires et salons professionnels,

§ 28% rejoignent un syndicat professionnel,

§ 26% intègrent le milieu associatif,

§ 20% continuent à se former,

§ 14% recrutent,

§ enfin, 9% décident d’ouvrir leur capital à de nouveaux associés.

Face au sentiment de solitude, le chef d’entreprise doit absolument trouver le moyen de réagir. Il existe beaucoup de solutions pour rétablir du lien humain. 


Il faut savoir s’entourer et se faire aider, savoir gérer les priorités.


Cela consiste à ne pas se laisser dépasser par le quotidien. La vie d’un dirigeant d’entreprise est une somme de tâches et de responsabilités diverses : relations avec les clients et les partenaires, relations avec     l’expert-comptable et les administrations, gestion de la trésorerie, téléphone, , gestion des impayés et des réclamations, etc.


L’objectif est d’instaurer une hiérarchie entre les choses à faire, en restant lucide sur l’urgence de certains dossiers, sans oublier l’essentiel : garder une bonne hygiène de vie, prendre soin de sa famille, savoir dire non, savoir se faire aider.

Savoir décider, trancher.

Nombreux sont les chefs d’entreprise qui redoutent de prendre des décisions, le plus souvent pas peur de commettre une erreur. Par exemple pour l’embauche d’un employé, le changement de statut ou l’acquisition d’une machine.

Ce comportement freine le développement de l’entreprise et peut décourager le dirigeant en lui renvoyant une mauvaise image de lui-même.

Or c’est le manque d’information qui introduit le doute et la peur. Pour être à même de prendre la bonne décision, il faut donc multiplier les points de vue. Demander l’avis à ses confrères, à ses partenaires, à ses fournisseurs, à son comptable ou même à ses amis. Ces derniers auront certainement plus de recul et leur discours « éclairera » la situation en désamorçant les craintes de départ.

Savoir gérer son temps.

Combien de temps un chef d’entreprise doit-il travailler par jour ou par semaine ? Par quoi doit-il commencer sa journée ou sa semaine ? Quand peut-il partir en vacances ? Il n’y a pas de réponse tout faite à ces questions.

Face à un nombre incalculable de tâches et de responsabilités, le dirigeant doit surtout gagner en productivité et en efficacité, bref aller à l’essentiel. La mise en place d’outils informatiques peut permettre d’automatiser certaines tâches (relances paiement, mailing, rapprochement bancaire…

Le pire pour un chef d’entreprise est d’avoir l’impression de « subir », de n’avoir le temps de rien faire. Cette impression peut venir d’une difficulté à hiérarchiser les priorités, ou d’un trop grand nombre de tâches non listées qui trottent dans l’esprit du chef d’entreprise tant qu’elles ne sont pas traitées.

L’agenda reste le meilleur allié du chef d’entreprise. Il doit reposer l’esprit du dirigeant ; ce dernier peut aussi faire ponctuellement un bilan du temps qu’il passe sur les différentes tâches afin d’en tirer des leçons.

Être opportuniste.

Un bon dirigeant a un côté opportuniste. Concrètement, cela signifie qu’il doit analyser et saisir toute possibilité de faire mieux que ce qu’il fait aujourd’hui.

Être opportuniste, c’est donc être curieux et ouvert aux évolutions du marché et de l’environnement. Cela nécessite d’être toujours bien informé, connecté aux tendances, et en contact permanent avec les professionnels du secteur. 


Être soutenu.

Le soutien de l’entourage, notamment familial est particulièrement important pour la réussite d’un projet d’entreprise.

Cela nécessite d’abord d’aller chercher et de cultiver ce soutien : c’est en expliquant son projet précisément à son conjoint ou à ses enfants, ou en les associant concrètement, qu’ils pourront y adhérer et vous soutenir vraiment.

Ensuite, être soutenu, cela se mérite. Le chef d’entreprise qui délaisse sa famille et ses enfants ne doit pas s’attendre à recevoir un quelconque soutient de leur part…



Josiane LE DAHERON

« La créativité, c’est l’intelligence qui s’amuse », disait Albert Einstein

4 ans

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