La stratégie ou l'art de se réinventer
@adobestock

La stratégie ou l'art de se réinventer

Le plan stratégique est régulièrement nommé comme un document indispensable à toute entreprise. Toutefois, son contenu varie souvent selon la source qui le cite. Des entreprises spécialisées présenteront un document complexe, volumineux qui demandera des ressources substantielles, alors que d’autres sources le positionneront comme un chapitre du plan d’affaires. Qu’en est-il réellement ? Qui a raison ?

En fait, fort probablement les deux. La différence provient de la différence entre les entreprises ciblées. Alors que des grandes organisations devront se pencher sur un plan comprenant plusieurs facteurs à analyser, des microentreprises ou des PME pourront bénéficier d’une version simplifiée du même plan. 

Dans tous les cas, il est indispensable de se pencher sur l’avenir de notre entreprise de façon régulière. Un plan d’affaires a une durée de vie et cette dernière est très courte dans certains domaines. Le plan stratégique peut donc être approché comme une mise à jour, ou alors comme une réflexion sur nos objectifs des prochaines années. 

Des facteurs externes peuvent aussi amener la nécessité de produire un tel plan. Par exemple, l’entrée en jeu d’une technologie perturbatrice, d’un compétiteur d’envergure, d’une pénurie de main d’œuvre,… En fait, tous les changements qui peuvent à court, moyen ou long terme, venir influencer la dynamique du marché. 

L’idéal n’est pas d’attendre que ces éléments entrent en scène pour les considérer. En effet, la mise en place d’une veille stratégique peut aussi nous annoncer les tendances qui sont susceptibles de joindre notre marché et donc, être intégré dans le plan stratégique des années d’avance. Ce type de surveillance permet de se positionner de façon innovatrice, avant l’arrivée l’évènement anticipé. Dans ce cas, deux scénarios peuvent se produire : 1) notre entreprise s’approprie le marché et devient le meneur du marché ou 2) lorsque cette tendance se présente, l’entreprise est prête à réagir et s’évite les influences négatives.

Dans la réalité entrepreneuriale, le plan stratégique peut donc prendre la forme et le format désiré par l’entreprise. Ainsi, les modèles sont, dans la majorité des cas, peu pertinent. Par exemple, certains marchés peuvent bénéficier d’un plan très bref, mais mis à jour régulièrement alors que d’autres verront l’utilité d’un plan de grande ampleur avec un renouvellement peu fréquent. 

Il ne faut donc pas se laisser intimider par la rédaction d’un tel plan et respecter nos limites en évaluant bien nos besoins. 

La rédaction de ce document peut aussi servir à revoir certains éléments que nous avons pris pour acquis depuis longtemps. Que cela soit le positionnement sur le marché, la structure de prix, les décisions promotionnelles,… Ces éléments sont souvent reconduits d’année en année sans réelles réflexions. Cela peut même inclure la structure interne, le service à la clientèle, l’évaluation de nouveaux services…

Ces éléments peuvent être influencés par une offre externe qui a évolué, de nouveaux besoins de la clientèle ou un changement dans les attentes de vos clients. Alors que la livraison était marginale dans certains domaines, elle est peut-être devenue un incontournable dans la dernière année.

En fait, ces questions doivent faire l’objet d’une mise à jour continuelle, mais la planification stratégique, surtout si elle est incluse dans la routine opérationnelle de l’entreprise, peut être un bon moment pour réviser l’entreprise en interaction avec son environnement.

Une chose est certaine, le rôle d’un entrepreneur est de rester conscient de l’univers dans lequel il évolue. Dans les dernières années, le monde est devenu de plus en plus petit, ce qui a amené comme conséquence d’agrandir le potentiel de croissance des entreprises. Toutefois, l’envers de la médaille est que l’origine des menaces s’est aussi multipliée. Leur arrivée en sol québécois est aussi plus rapide ce qui fait que l’entreprise peut se retrouver dans une toute nouvelle dynamique avec très peu de préavis.

La pénurie actuelle de main d’œuvre en est un bel exemple. Annoncée depuis des années, elle semble avoir frappé le marché par surprise et amène son lot de conséquences. La pandémie a certainement un rôle à jouer dans cet échéancier, mais le retrait des aînés de la vie active est un évènement qui aurait dû être préparé il y a longtemps. Le Québec est en déficit démographique depuis plusieurs années, alors pourquoi ce phénomène n’a-t-il pas été considéré par les entreprises? 

Ceci vient appuyer la nécessité d’un plan stratégique en tant qu’outil décisionnel. Il est faux de croire que ce dernier doit uniquement prévoir des orientations de mise en marché et positionnement marketing. Il est nécessaire de le considérer dans une vision plus large. 

Une entreprise est une entité vivante qui doit évoluer. Prendre le temps d’évaluer le contexte de cette croissance est nécessaire si l’on veut que le parcours soit réussi. 

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